Chapitre trente-quatre

4 minutes de lecture

Un petit somme

La responsable toc deux ou trois fois sur la porte tout en demandant d’une fois forte :

- Mademoiselle ? Je suis la directrice de ce restaurant …. Veuillez ouvrir s’il vous plaît !

Elle répète trois fois la même phrase …. Sans aucune réponse.

Les deux jeunes femmes se regardent, toutes les deux sont inquiètes désormais.

Quand la responsable ouvre la porte avec sa clef de sécurité, elle découvre Héloïse dans une situation fort embarrassante.

Une situation tellement gênante que la directrice s’écarte de la porte, sans un mot.

Floriane découvre son amie, assise sur la cuvette des toilettes, pantalon et culotte descendus, profondément endormie.

Toutes les émotions de la journée, plus les trois de verres de vin, ont eu raison d’elle.

La jeune femme entre dans la cabine, s’accroupit, puis, du bout des doigts, caresse doucement le visage de son amie. Ensuite, Floriane secoue doucement son amie par son épaule, tout en l’appelant par son prénom, de plus en plus fort.

Celle-ci finit par se réveiller, en sursaut. Elle cligne plusieurs fois des yeux, regarde Floriane et lui sourit. Puis, Héloïse s’aperçoit de la présence de la directrice du restaurant.

Au même moment, elle réalise sa situation ! Elle empoigne alors Floriane, par les épaules, pour la placer entre elle et la responsable du restaurant.

Dans un souffle, elle explique à Floriane :

- Excuse-moi ma chérie, mais derrière toi il y a une femme, plutôt jeune, que je ne connais pas.

Elle ajoute avec un sourire en coin :

- Je n’ai pas jugé nécessaire de lui dévoiler mon intimité plus longtemps que nécessaire.

D’un ton rassurant, Floriane explique :

- Oui, je comprends, mais sache, ma chérie, qu’il s’agit de la directrice du restaurant … Tu nous as fait une sacrée peur, tu sais ?

- Oui, je m’en rends compte maintenant ! Veuillez m’excuser, toutes les deux.

- Le principal, pour moi, c’est que tu ailles bien, ma chérie.

Héloïse jette un rapide coup d’œil derrière Floriane. La jeune femme n’a pas bougé, un peu comme ci elle espionnait les deux amies ! Héloïse demande alors, gentiment :

- Excusez-moi, mademoiselle… Pourriez-vous nous laisser seules, mon amie et moi, que je puisse me rhabiller tranquillement ? … Et encore une fois, merci pour votre aide !

Sans ajouter un mot, la directrice sort des toilettes. Elle laisse ainsi les deux amies enfin seules !

Héloïse en profite pour se lever rapidement, un peu trop vite peut-être ! Elle commence à vaciller quelque peu, d’avoir été trop longtemps assise, Floriane la rattrape de justesse. Elle l’aide à se rassoir en demandant :

- Que t’arrive-t-il chérie ?

- Ce n’est rien, je suis restée trop longtemps assise et je me suis relevée trop vite, c’est tout. Ne t’inquiète pas mon amour tout va bien !

En quelques gestes rapides, Héloïse se rhabille. Une fois correctement vêtue, elle se redresse, bombe la poitrine fièrement et demande :

- Comment je suis ?

Floriane fait deux pas en arrière, pour mieux juger, et déclare :

- Parfaite, ma chérie !

Héloïse sort de la cabine, d’un rapide coup d’œil elles s’assurent qu’elles sont seules, puis, fais signe à son amie d’approcher.

Avec beaucoup de tendresse, Héloïse prend le visage de sa chérie entre ses mains. Elle commence par déposer un petit bisou, sur son front, le bout de son nez, puis sur ses lèvres. De tout léger, le baisé se fait passionner, exigeant, ardent !

Puis, tranquillement, comme si rien ne venait de se passer, les deux jeunes femmes quittent les toilettes pour dames. Elles traversent la salle et gagnent le comptoir, ou elles règlent l’addition.

Main dans la main, elles prennent la direction de l’appartement de Floriane.

Tout en marchant, Floriane demande :

- Est-ce que tu aimes les massages ? Les soins de bien être ?

- Tu plaisantes ? J’adore, si mon budget me le permettait je serais toutes les semaines dans un institut de beauté !

- Dans ce cas …. Je te prépare une surprise pour ce soir, ma chérie….

En chemin, elles s’arrêtent devant une petite supérette que Floriane connait bien. À sa demande la jeune femme y entre seule. Quelques minutes plus tard, elle en ressort en tenant un sac en papier kraft, soigneusement fermé, tout contre elle ! Un sourire malicieux illumine son visage.

D’un ton enjoué, elle dit :

- Viens, dépêchons-nous de rentrer. Je suis certaine que tu vas aimer la petite surprise que je te prépare !

Elles arrivent bien vite chez Floriane. Celle-ci commence par lui faire visiter l’appartement. Ces grandes pièces lumineuses, décorées dans un style résolument moderne, où le noir et le blanc dominent.

Elles finissent par la chambre de Floriane. La grande pièce, rendue claire et lumineuse par deux grandes fenêtres, par lesquelles le soleil du soir entre à flots, semble fasciner Héloïse.

Les deux amies font lentement le tour de la pièce, Héloïse s’attarde devant les fenêtres pour admirer la vue sur Paris. Elle prend le temps de sentir le parfum dégagé par le bouquet de fleurs fraiches, posé dans un magnifique vase, sur une commode.

D’une voix devenue toute timide, Floriane finit par poser la question qui lui brule les lèvres :

- Tu … Tu préfères peut-être dormir dans la chambre d’ami, celle qui est au bout du couloir ?

Héloïse se plante devant elle, la regarde droit dans les yeux et lui répond d’une voix douce :

- Non, non, ma chérie, c’est avec toi que je veux passer cette nuit ! Ce sera notre première nuit ensemble. Mais … J’ai bien peur de ne pas trop pouvoir en profiter, tant je me sens épuisée !

- Ne t’inquiète pas, trésor, j’ai avec moi de quoi te faire passer une nuit de rêve !

- Ah oui ? Au fait qu'es-tu allé acheter, dans le magasin ?

- Chut ma chérie …. Tu le sauras dans très peu de temps, fait moi confiance, tu ne le regretteras pas !

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