Chapitre trente-deux

6 minutes de lecture

Elles font chauffer la carte bleue !

Loin des yeux indiscrets, elles partagent un premier baiser, tout doux, plein de tendresse. Héloïse est de nouveau au bord des larmes, son amie s’en aperçoit :

- Que se passe-t-il ma chérie ?

- C’est … C’est juste que ce n’est pas comme ça, pas dans des circonstances pareilles, que j’avais imaginé notre premier baisé, c’est tout.

Elles se prennent par les mains, Floriane murmure :

Ne t’inquiète pas on va se rattraper !

Les deux amies se regardent de nouveau dans les yeux, Héloïse demande alors :

- Bon …. Maintenant que je n’ai plus que ce que je porte, je fais quoi ?

Floriane réplique d’une voix douce :

- Si tu veux bien … Nous, faisons quoi ? Je suis là, et je ne te laisserai pas toute seule dans une telle galère ! … Enfin … Si tu veux bien de mon aide ?

- Oui !

Main dans la main elles descendent les escaliers, ne se séparant qu’une fois arrivées dans le hall.

Une fois dehors, sous le soleil, qui est revenu, les deux jeunes femmes se regardent. Floriane prend la parole :

- Tout à l’heure tu te demandais quoi faire ? Je te propose de commencer par aller au commissariat du quartier. Ensuite, nous irons faire des courses, histoire de t’acheter de nouveaux vêtements. Ainsi que des articles de toilette. Si tu es d’accord avec ce programme, bien sûr.

- Heu … Oui.

Floriane regarde autour d’elle, oh joie ! Elle aperçoit une voiture de police. Elle attrape la main de son amie :

- Viens chéri, nous allons demander ou se trouve le commissariat à ses policiers.

Sans lâcher la main de son amie, Floriane se dirige vers la voiture en faisant de grands signes de son autre bras. Une fois prés du véhicule, elles prennent quelques secondes pour récupérer puis, Floriane demande :

- Bonjour, Messieurs, mon amie est Héloïse Ducoin. Elle sort juste de l’hôpital. À son retour, elle vient de trouver sur sa porte une fiche, indiquant qu’elle doit se présenter au commissariat de police du quartier. Pourriez-vous nous dire où il se trouve ?

Une fois sur place les deux amies se présentent à l’accueil.

L’officier qui les reçoit semble contrarié. Sans un mot d’accueil, ni même se présenter, il demande d’une voix brusque :

- Mademoiselle Ducoin, le cambriolage suivi de l’incendie de votre logement a eu lieu hier matin, aux environs de cinq heures. Pouvez-vous me dire pourquoi vous ne vous présentez, devant moi, qu’aujourd’hui ?

- C’est très simple monsieur, j’ai été hospitalisé depuis quelques jours, suite à une agression. Tenez … Voici mon bulletin d’hospitalisation qui le prouve ! Ensuite, voici les coordonnées du policier qui suit le dossier de mon agression !

- Ah ! … Très bien, je vais faire une copie de ce document, pour attester que vous ne pouviez pas venir avant.

- Merci

- Maintenant je dois vous informer que votre appartement a été totalement détruit ! Vous êtes locataire ou propriétaire ?

- Locataire.

- En tout état de choses, je dois vous rappeler que vous avez un délai à ne pas dépasser pour déclarer le sinistre. Je suppose que tous les documents étaient dans votre appartement ?

- Oui ! Je ne possède plus que ce que j’ai sur moi. Toutes mes clefs ont disparu. Je ne peux même pas reprendre ma voiture qui a été stockée en fourrière !

Héloïse est sur le point de craquer. Le policier s’en aperçoit, il dit d’une voix adoucie :

- Écoutez-moi Mademoiselle. Pour aujourd’hui je vous propose de faire simple. Je vais simplement, préparer un procès-verbal d’audition, qui mentionnera votre agression, le fait qu’on vous a vraisemblablement volé vos clefs, et que vous portez plainte pour le cambriolage et l’incendie. Je vais aussi vous remettre le rapport des pompiers qui précise bien qu’il s’agit d’un acte volontaire.

- D’accord.

- Comme cela, dès demain, vous pourrez aller voir votre assureur et faire les démarches pour être prise en charge et indemnisée.

Ces simples paroles et cette, soudaine, gentillesse, ont fait du bien à Héloïse.

Une demi-heure plus tard, les deux jeunes femmes sont dehors sous le soleil qui brille. Dorénavant sans peur du quand-dira-t-on elles se tiennent par la main à la vue de tout le monde.

Héloïse interroge son amie du regard celle-ci demande :

- On va boire un thé avant d’aller faire faire chauffer la carte bleue ?

- Oui ! Depuis le temps que j’en ai envie !

Elles trouvent une table libre, exposée au soleil. Que cela fait du bien de pouvoir se détendre et de penser à des choses plus futiles !

Au bout de quelques minutes, Floriane demande :

- Dis-moi chérie, quel est ton magasin d’habillement préféré ?

- Sans hésiter, Héloïse répond, H et M.

Floriane consulte son smartphone :

- Bonne nouvelle, il y en a un à quelques rues d’ici, dans la galerie marchande d’un Centre Commercial. Nous y allons à pied ?

- C’est parti !

Quelques minutes plus tard, elles sont dans le magasin. En cherchant, beaucoup et en riant, encore plus, elles parviennent à rhabiller Héloïse de la tête aux pieds !

À cette occasion, Floriane en apprend un peu plus sur les gouts vestimentaires de son amie. Celle-ci adore les jupes et les petits hauts aux couleurs acidulées. Tandis que Floriane, de par sa profession, est plutôt classique dans le choix et la couleur de ses vêtements. Héloïse est résolument moderne et accro à la mode !

À un moment, Héloïse qui a en main une jupe et son haut assortis regarde son amie :

- Tiens essaie ça, je suis sûr que cela t’ira à merveille.

Floriane, toute surprise, en rougit d’émotion :

- Mais … Mais, je ne porte jamais ce genre de vêtement !

- Fais-moi confiance, chérie. Il t’ira très bien. J’ai envie de changer ton style de vestimentaire, de faire de toi une nouvelle femme !

Floriane se laisse convaincre, et ce d’autant plus, que ce que vient de dire son amie , resonne étrangement en elle.

Oui …. Héloïse à raison, à nouvelle vie, nouveau look !

En sortant du magasin, elles ont les bras encombrés de nombreux sacs. La plupart sont à Héloïse, mais d’autres sont à Floriane.

Avant de se diriger vers la sortie, Héloïse entre dans une parfumerie Séphora. Elle y achète parfum, crème, maquillage. Ce soir elle veut être la plus belle !

Lorsqu’elles se retrouvent dans la galerie marchande, au milieu de la foule, les deux amies se sourient, heureuses d’êtres ensembles.

Elles reviennent à la voiture de Floriane, épuisées d’avoir tant marché.

Sur le chemin du retour, Floriane demande :

- Tu aimes le couscous ?

- Tu veux rire, j’adore ! J’en mangerai sur la tête d’un pou !

- Et le Sidi Brahim, tu connais ?

- C’est un vin rouge, comme accompagnement du couscous, c’est divin !

- Parfait, je t’invite au restaurant ce soir, on va, enfin, pouvoir fêter notre rencontre !

Elles prennent juste le temps de déposer les sacs dans le salon. Un rapide passage aux toilettes et les voilà reparties, cette fois à pied. Le restaurant étant à peine à deux cents mètres de l’immeuble de Floriane.

La terrasse est vide, les deux amies s’installent dans un coin, un peu isolé, à l’abri, d’éventuelles, oreilles indiscrètes.

Elles profitent de la tranquillité du lieu pour se prendre discrètement la main. Leur geste tendre est dissimulé sous la table.

D’une voix, devenue soudainement, toute timide, Floriane demande :

- Dis-moi Héloïse, si je ne suis pas trop indiscrète, comment en es-tu arrivé à aimer les femmes ?

- Ce n’est pas simple à expliquer …

À ce moment-là, le serveur arrive pour prendre les commandes. Toutes les deux choisissent un couscous royal. Elles l’accompagnent d’une bouteille de Sidi Brahim.

Une fois seule, Héloïse répond à la question de son amie :

- Tout a commencé pendant mon adolescence. Au cours d’une soirée, nous dansions. Par jeu, nous devions changer de partenaire. Je me suis retrouvé avec une amie à moi. Au cours d’un slow nous nous sommes rapprochées, puis, embrassées. J’ai découvert que j’odorai cela, mais, pas elle …

Floriane serre doucement la main de son amie :

- Continue s’il te plait.

- Voilà, nous nous sommes perdues de vue à cause de ce baiser…

L’arrivée du serveur qui apporte le vin interrompt, de nouveau, Héloïse. Une fois qu’elles sont seules, elle reprend :

- J’ai eu des petits copains. J’ai même été en couple pendant quelque temps. Il m’a fait vivre un enfer, alcool, violences verbales, puis, physiques … Bref … Depuis, je hais les hommes ! … Bon … Changeons de sujet !

Annotations

Vous aimez lire domi59143 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0