Chapitre trente et un

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Incendie

Au bout d’un moment, bien trop court à son gout, Floriane finit par s’écarter des bras de son amie. À sa grande surprise, elle sent qu’Héloïse la retient tout en s’exclamant :

- Non ! Non ! Attends encore un peu ! Je me sens trop bien dans tes bras !

Elles se regardent droit dans les yeux. Lentement, le regard de chacune dévie vers les lèvres de l’autre.

C’est Héloïse qui finit par s’écarter la première, elle murmure :

- Non, pas maintenant, pas comme ça.

Elles se sourient, sachant, parfaitement, que ce n’est que partie remise.

Floriane demande :

- Tu es sûr de n’avoir rien oublié ? On peut y aller si tu es prête ?

- Non, tu as raison. Veux-tu bien faire le tour de la salle de bain ? Moi, pendant ce temps-là, je vérifie, ici ainsi que mes sacs.

- D’accord.

Quelques instants plus tard, Héloïse demande :

- Dis Floriane, est-ce que tu as récupéré mes clefs ? Celles de ma voiture et de mon appartement ?

- Non, non … Pourquoi ?

Au bout de quelques secondes, Floriane entend son amie répondre d’une voix blanche :

- Je ne les trouve pas. J’ai déjà retourné trois fois mon sac et mon sac à main … Rien !

- Bon … Ne t’affole pas, je vais aller voir les infirmières au cas où. Attends-moi ici, je n’en ai pas pour longtemps.

Cinq minutes plus tard, Floriane revient, elle n’est pas porteuse de bonnes nouvelles :

- Non désolé, aucun trousseau de clefs n’a été trouvé, que ce soit dans ce service, ou aux urgences.

Héloïse réfléchit quelques instants et réplique :

- Bon écoute … Je ne pense pas que cela soit si grave. J’ai un double de mes clefs de porte d’entrée chez la concierge et un double des clefs de voiture dans mon meuble de cuisine.

- Tu es sûr de toi là ?

- Oui …. Pourquoi dis-tu cela ?

Floriane réfléchit un peu et répond d’une voix anxieuse :

- Imagine … Que ton agresseur, ou quelqu’un d’autre t’ait réussi à te voler tes clefs … Avec ta plaque d’immatriculation, ce n’est pas très compliqué de trouver ton adresse ….

- Bon… Écoute … Si cela peut te rassurer… Dès cet après-midi je fais appel à un serrurier … Es-tu rassuré comme cela ? …. Maintenant, allons y je meure d’envie de prendre une bonne douche, brulante !

Elles arrivent en vue de l’immeuble où réside Héloïse. Même d’aussi loin, les deux amies constatent la présence de longues trainées noires, sur la façade. Visiblement un des appartements a été ravagé par les flammes !

Pendant que leur voiture est arrêtée à un feu tricolore, Héloïse parvient à identifier l’étage où a eu lieu le sinistre. Il s’agit du sien ! Les deux amies sont de plus en plus inquiètes. Héloïse, au bord des larmes, se tord les mains d’angoisse !

Quand elles pénètrent dans le hall, une forte odeur de brulé les prend à la gorge. Des traces de suie sont visibles partout. Confirmant ainsi leurs horribles doute !

Bien entendu, l’ascenseur est en panne !

Les deux jeunes partent, en courant, à l’assaut des escaliers. Dès le troisième étage, essoufflées, incommodées par l’odeur, prenante, elles marchent.

Les deux amies arrivent en vue de la porte de l’appartement d‘Héloïse. Elles remarquent immédiatement quelque chose de collé sur la porte, maintenu par des adhésifs rouges.

Ici l’odeur de fumée est presque insupportable. Floriane s’appuie, lourdement, contre le mur et murmure :

- Attend un instant, laisse-moi récupérer. Je veux être avec toi pour voir ce qui est écrit.

Sans dire un mot, sans attendre son amie, Héloïse gravit les dernières marches.

Il s’agit d’un papier cartonné siglé « Préfecture de Police de Paris ». La jeune femme commence à lire les quelques mots, soigneusement écrits.

Floriane, qui est arrivée à sa hauteur, ne cesse d’observer le visage de son amie. Elle le voit se décomposer au fur et à mesure que sa lecture avance.

Quand Héloïse la regarde, Floriane s’aperçoit qu’elle est livide, blanche comme une morte ! Elle parvient à dire :

- Regarde par toi-même, à mon avis tu avais raison depuis le début !

À son tour Floriane approche de la porte, pour prendre connaissance du document.

« Mademoiselle, veuillez vous rapprocher du commissariat de votre quartier. Votre logement a été cambriolé puis incendié. Des scellés ont été posés sur votre porte. Il vous est interdit de pénétrer dans votre appartement. »

Elles se prennent dans les bras, à la recherche d’un réconfort mutuelle. Les nerfs d’Héloïse finissent par craquer, s’en est trop pour la jeune femme. Son amie la réconforte en lui caressant le dos, les cheveux, en lui murmurant des mots tendres :

- Ça va aller, ma belle. Je suis là, ne t’inquiète pas.

Petit à petit les pleurs cessent.

Héloïse demande :

- Qu’est ce que je vais faire, maintenant, je n’ai plus rien, personne vers qui me tourner ?

Floriane prend doucement son visage entre ses mains et lui dit d’une vois ferme :

- Tu n’es pas toute seule, je suis là moi ! De toute façon tu dormiras chez moi, j’ai une chambre d’amie, tu y seras très bien …..

- Merci …. Merci ma chérie.

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