Chapitre vingt-neuf

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(Tapissage)

Toutes les deux, font comme si de rien n'était. Elles se séparent en se faisant la bise, en se souhaitant bonne nuit et à demain.

Au moment de franchir la porte, Floriane a une idée, elle se retourne et demande :

- Aimerais-tu que nous fassions un selfie ensemble?

- Oui, ça me plairait beaucoup. Comme ça, j’aurai une photo de nous, pour m’endormir le soir ….. Tu n’auras qu’à me l’envoyer par SMS. Tiens, voici mon numéro de téléphone.

En une minute, c’est chose faite. Elles se font une dernière bise.

Une fois dans le couloir, Floriane se met à rougir. Elle se dit qu’elle a eu un sacré culot d’appeler Héloïse « ma chérie ». En plus elle commence à se poser des questions sur les dernières phrases de son amie. Comment doit-elle interpréter le fait qu’elle va regarder la photo le soir avant de s’endormir ?

Au fond de son cœur, elle aimerait rencontrer quelqu’un. Ne pas rester seule après le départ d’Élodie. Tout simplement tourner la page, elle ne veut pas l’oublier. Mais elle ne veut pas, non plus, rester seule.

Elle se dit qu’avec Héloïse, pourquoi pas essayer de mieux la connaitre. Tenter de faire un bout de chemin ensemble dans la vie.

Dans la chambre de la jeune femme, celle-ci s’allonge sur son lit. Elle se sent bien, apaisée. Ce qu’elle vient d’entendre de la bouche de Floriane lui a mis du baume au cœur. « Ma chérie », elle a prononcé ces mots magiques ! Oh joie !

De son côté, Floriane, en quittant le service esquisse un petit pas de danse, tant elle se sent heureuse et légère ! Sous l’œil éberlué d’une infirmière qui passe dans le couloir.

Une fois dans l’ascenseur, Floriane jette un coup un regard à sa montre. Elle réalise alors l’heure qu’il est ! En soupirant, elle comprend qu’elle ne rentrera pas de bonne heure chez elle. Ce d’autant qu’elle doit encore passer au commissariat de police.

Lorsqu’elle entre l’adresse, du bureau de l’officier Krajewski, dans son GPS, elle a la bonne surprise de constater qu’il se trouve à moins de cinq minutes, en voiture, de là où elle est.

Floriane trouve, facilement, une place ou se garer. Avant d’ouvrir la portière, elle pense à éteindre son portable, qu’elle range soigneusement au fond de son sac.

Après s’être présentée à l’accueil du commissariat, elle est rapidement conduite auprès de l’inspecteur :

- Bonsoir, Mademoiselle Boudou, je vous remercie d’être venue.

- Il n’y a pas de quoi inspecteur.

- Venez par ici s’il vous plaît. Vous allez commencer par regarder une série de photographies. Nous verrons si vous êtes capable d’identifier l’agresseur de Mademoiselle Ducoin.

- D’accord.

Il ouvre une chemise de laquelle il sort un grand nombre de clichés. Sur chacun d’eux figure le visage d’un individu pris de face et de profil.

Sous l’œil attentif et plein d’espoir du policier, Floriane examine chacun des tirages avec beaucoup d’attention. Au bout d’un long moment, Floriane finit par montrer les photographies de trois hommes qui se ressemblent beaucoup :

- Je pense que c’est l’une de ces trois personnes, mais je ne peux pas être plus affirmative. Je suis désolée.

- Ce n’est pas grave, n’ayez aucune crainte. Nous allons passer à ce que nous appelons dans notre jargon le tapissage.

- C’est-à-dire ?

- Laissez-moi quelques instants le temps d’organiser les choses et je vous dis tout.

Tout en souriant à Floriane, il décroche son téléphone et demande :

- Ici Henri, pouvez tous préparer pour un tapissage avec le mis en cause ? … Merci.

Après avoir raccroché, l’inspecteur se tourne vers Floriane :

- Mademoiselle, nous allons aller ensemble dans une pièce située au bout du couloir. À notre entrée cette pièce sera sombre. Vous remarquerez surement que le mur du fond est constitué de ce qui vous semblera être une vitre. En fait il s’agit d’un miroir sans tain. Est-ce que vous connaissez ce type de miroir ?

- J’en ai entendu parler vaguement, mais ….

- Je vous explique le principe. De notre côté la vitre est transparente, alors que, de l’autre côté elle semble être un banal miroir. Donc vous verrez les suspects, mais eux ne pourront pas vous voir. D’accord ?

- Oui. Merci pour ses explications, inspecteur.

Floriane commence se lever pour sortir de la pièce, pressée qu’elle est d’en finir !

L’inspecteur la rappelle :

- Attendez Mademoiselle je n’ai pas tout à fait fini.

- Ah, excusez-moi.

- Votre rôle sera simple, identifiez l’agresseur de votre amie. Si celui-ci se trouve de l’autre côté du miroir.

Tous les deux partent en direction de la fameuse pièce, celle de la glace sans tain. À leur arriver, la pièce de l’autre côté du miroir est sombre. Quelques instants plus tard la pièce s’illumine, six hommes y pénètrent. Chacun porte un numéro inscrit sur une feuille qu’il tient à hauteur de la poitrine.

En quelques instants, Floriane reconnait l’auteur de l’agression d’Héloïse et donne son numéro.

Dans l’instant le policier appuie sur un interphone : « C’est bon les gars, nous le tenons, merci à tous ».

Il se tourne ensuite vers la jeune femme, un grand sourire illuminant son visage :

- Je vous remercie pour votre collaboration à cette enquête Mademoiselle. J’espère que votre amie se remettra rapidement et totalement de son agression.

- Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela advienne. Je vous remercie inspecteur et vous souhaite bon courage pour la suite. Au revoir …

Aussitôt qu’elle arrive dans le hall d’accueil, Floriane allume son portable. Elle y trouve un SMS et un autre message sur son répondeur. Tous les deux lui demandent de rappeler le notaire au plus vite.

Malgré l’heure tardive, elle essaye de le joindre. C’est la voix mélodieuse de la secrétaire qui lui répond :

- Étude de Maître Mériadec, bonsoir, que puis-je pour vous ?

- Bonsoir, ici Mademoiselle Boudou, vous m’avez demandé de vous recontacter au plus vite.

- Oui, en effet, je vous mets en communication avec le notaire, un instant s’il vous plaît.

- Merci. Bonne soirée à vous.

- Merci, vous de mêmes.

- …

- Mademoiselle Boudou, ici Maître Mériadec …. J’ai de bonnes nouvelles pour vous… Votre dossier va être débloqué. Pourriez-vous venir après demain en début de matinée ? Je vous remettrai les clefs de la maison et vous signerez l’autorisation de transfert de l’argent. Disons qu’après demain, ou le lendemain, au plus tard, votre argent sera sur votre compte en banque.

Floriane ne prend pas trop le temps de réfléchir :

- Est-ce que huit heures trente vous conviendraient, maître.

- Oui, très bien.

- Parfait à demain, bonne soirée.

- Bonne soirée à vous Mademoiselle.

Cette nuit-là, Floriane a dû mal à dormir. Elle ne cesse de penser à ce qu’elle va pouvoir faire de cette fortune. Elle a déjà sa petite idée. Tout d’abord en placer la moitié, pour pouvoir vivre de ses rentes. Ensuite, si cela continue à « marcher » avec Héloïse, construire un petit nid d’amour pour elles deux.

Elle finit par sombrer dans le sommeil, un sourire béat sur les lèvres.

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