(Le réveil d’Héloïse)

Chez le docteur Poison

Brune raccroche lentement. Elle porte la main devant sa bouche, tant elle est horrifiée par ce que Floriane vient de lui apprendre. Tout cela, toute cette violence, à cause d’un excité, qui a estimé que la jeune femme ne roulait pas assez vite ! Dans quel monde vivons-nous ?

La doctoresse pose sa tête entre les mains un long moment. Elle en pleurerait presque !

Après avoir agi sur une intuition elle se dit qu’elle a bien fait d’appeler Floriane. Sa patiente va avoir besoin de son aide dans les prochains jours.

Brune se lève lentement de son canapé en cuir. La jeune femme fait lentement le tour de la pièce, elle pense mieux quand elle bouge. Elle aimerait tant la prendre dans ses bras pour la rassurer, lui caresser doucement les cheveux, les bras, mais …. Floriane est sa patiente. Tant que la situation ne changera pas, Brune s’interdit tout autre type de relation avec Mademoiselle Boudou.

Au domicile de Floriane

Celle-ci a commencé à faire du rangement.

Dans la chambre qu’Élodie occupait, au fond d’un tiroir, elle découvre les objets sexuels que toutes les deux avaient achetés lors de leur séjour dans la capitale des Flandres. Elle les avait totalement oubliés !

Assise au bord du lit, elle tient le godemichet et l’œuf vibrant entre ses mains. Elle reste ainsi un long moment les yeux mi-clos se rappelant les merveilleux moments partagés lors de leur séjour à Lille.

Dans l’après-midi, Floriane se repose sur son canapé. Elle repense à l’agression dont elle a été témoin. Il lui prend soudainement l’envie d’avoir des nouvelles de la jeune femme agressée.

Elle téléphone aux pompiers, puis à la police, tous deux lui font la même réponse, « nous ne donnons pas ce genre de renseignements ! »

Elle commence à désespérer de retrouver cette jeune femme quand elle pense aux journaux. Elle court jusqu’au vendeur de journaux installé au coin de sa rue. Elle y arrive hors d’haleine !

- Bon… Bonjour Monsieur ….

- Bonjour, reprenez votre souffle Mademoiselle, quoique vous ayez à me demander cela peut attendre quelques minutes.

Après de profondes inspirations, Floriane finit par reprendre son souffle. Elle poursuit :

- Merci Monsieur !

- Bon … Que puis-je pour vous, Mademoiselle ?

- Hier, non loin d’ici, une jeune femme a été victime d’une agression alors qu’elle conduisait son véhicule. Sauriez-vous si l’un des journaux que vous vendez en parle ?

La réponse fuse après quelques secondes de réflexion :

- Le Parisien, tenez-le voici, sur votre gauche.

Elle s’empare d’un exemplaire, le paie, puis rentre chez elle.

Elle pose le journal sur la table du salon, se prépare un thé puis commence à le feuilleter. Dans la rubrique « Faits Divers », elle trouve ce qu’elle cherche. Un article de quelques lignes grâce auquel elle apprend deux choses, l’homme a été arrêté et la jeune femme transportée à l’Hôpital Européen George Pompidou.

Pénétrer dans un hôpital, même aussi beau que celui-ci lui fait, à chaque, fois revivre les angoisses de son enfance. Quand accompagnée de son père, elle rendait visite à sa maman hospitalisée. Puis, quelques mois après le décès de sa maman, la douleur de perdre son père dans un accident de voiture.

Elle patiente un long moment devant l’accueil, qu’il se libère.

- Bonjour, Mademoiselle, hier, en fin de matinée, j’ai porté assistance à une jeune femme qui s’est fait agresser au volant de sa voiture. L’homme l’a tirée de derrière son volant, jetée au sol, puis a tenté de la rouer de coups… Selon les services de secours, la jeune femme a été amenée ici.

L’hôtesse la coupe à ce moment-là.

- Oui, je vois de qui vous parlez…

- Très, bien, dans ce cas. J’aimerais prendre de ses nouvelles. Puis je lui rendre visite ?

- Laissez-moi voir …. Oui !! Elle se trouve dans le service de réanimation chirurgicale, au cinquième étage.

- Réanimation ?

- Oui, c’est la procédure, elle a été opérée cette nuit en urgence.

Vous demanderez Mademoiselle Héloïse Ducoin.

- Merci pour tout, bonne journée, bon courage.

- Au revoir.

En arrivant dans le service, elle se présente à l’infirmière.

- Bonjour, j’aimerais que vous m’indiquiez la chambre de Mademoiselle Héloïse Ducoin.

- Bonjour, êtes-vous de sa famille ?

- Non, mais je lui ai prêté assistance hier quand elle s’est fait agresser au volant de sa voiture. Je suis venue prendre de ses nouvelles.

- Bien, je voulais vous dire que je trouve que vous êtes une jeune femme très courageuse. La police est venue ce matin, elle nous a dit que de nombreuses personnes étaient présentes. Vous êtes la seule à avoir tenté quelque chose.

- Et … Comment va-t-elle ?

- Pour le moment, nous attendons qu’elle se réveille. Disons … Que cette charmante demoiselle prend tout son temps !

- Est-ce que je peux aller la voir, ne serait-ce que quelques minutes.

- Bien sûr, profitez-en pour lui parler, ça pourrait l’aider à se réveiller. Elle se trouve dans le troisième box sur votre droite.

Au même moment, dans la chambre d’Héloïse.

Bip Bip Bip

- Qu’est-ce que sait que ce bruit ?

Bip Bip Bip

- Il y a un truc qui me gêne pour respirer !

Héloïse tente de l’enlever c’est à ce moment-là qu’elle s’aperçoit que ses mains sont attachées !

Elle commence à paniquer.

Au même moment, elle entend quelqu’un frapper doucement.

Héloïse tente de parler de dire quelque chose … Rien ! Et ce truc qui la gêne pour respirer !

Elle tente d’ouvrir les yeux, mon Dieu ! Que c’est difficile !

En voyant la jeune femme, tenter de bouger puis d’ouvrir les yeux, Floriane appuie aussi tôt, sur le bouton d’appel. Au bout de cinq minutes, comme personne ne vient, elle se précipite dans le couloir :

- Mademoiselle ! Mademoiselle ! Venez, s’il vous plait, elle vient de se réveiller ! Elle bouge les mains et je l’ai vu entre ouvrir les yeux.

L’infirmière jette un regard sur les différents écrans, coupe l’alarme.

- Très bien, merci de m’avoir prévenue, j’appelle le médecin.

Héloïse a distinctement entendu la conversation. Deux voix féminines qui parlaient d’une troisième femme. Elle-même peut-être ?