(Nouvelles surprises)

Floriane cherche un long moment une pharmacie, elle finit par en trouver une, mais dans un autre quartier.

Quand Floriane entre, elle est tout de suite surprise. Il s’agit, peut-être, d’une des dernières officines, à l’ancienne, de la capitale.

Un grand comptoir en bois ciré, derrière lequel l’attend un pharmacien d’un certain âge. Contre le mur, un très grand meuble en bois à tiroirs, en haut duquel se trouvent d’antiques pots en grès.

L’atmosphère embaume la cire d’abeille.

- Bonjour, mademoiselle, que puis-je pour vous ?

La voix du pharmacien est douce, bienveillante. Floriane se sent tout de suite en confiance.

- Bonjour, monsieur, j’ai ici une prescription médicale.

- Très bien, vous êtes au bon endroit.

L’homme se dirige alors, vers l’extrémité du comptoir. Le plateau en est vitré, ce qui lui permet de consulter un ordinateur caché derrière le meuble. Ainsi la modernité ne gâche pas la beauté des choses anciennes, se dit Floriane.

La voix douce du pharmacien s’élève à nouveau, Floriane, partie dans ses rêveries, elle en sursaute !

- Excusez-moi, monsieur.

- Ah, vous voici parmi nous.

Floriane gênée ose à peine regarder celui qui est en face d’elle. Qui pourtant lui adresse un sourire bienveillant.

Il reprend :

- Où en étais-je ?... Ah oui, votre psychiatre vous a prescrit un antidépresseur, ainsi qu’un anxiolytique léger. Le premier est à prendre, de préférence le matin, le second en cas d’angoisse.

Floriane surprise par tant de gentillesse n’ose pas lui dire que le médecin lui a déjà dit tout cela.

Elle quitte l’officine presque à regret tant elle en apprécie l’ambiance un peu vieillotte.

À son retour chez elle, son répondeur lui indique la présence d’un message :

- Bonjour mademoiselle Boudou, ici Maitre Mériadec, notaire. J’ai ici à l’étude, un document, rédigé par mademoiselle Élodie Toutlemonde, dont vous êtes la bénéficiaire. Pourriez-vous me recontacter, au plus vite, pour que nous puissions procéder à la lecture du testament ? À très bientôt.

Floriane est obligée de s’assoir tant sa surprise est grande ! Elle s’attendait à tout sauf à ça ! Un testament, Élodie qui lui lègues quelque chose !

La surprise passée, elle décide de rappeler immédiatement le notaire, une secrétaire répond à son appel :

- Étude de Maitre Mériadec, que puis-je pour vous ?

- Bonjour, ici mademoiselle Boudou, Maitre Mériadec vient de me contacter, pourrai-je lui parler ?

- Bonjour, mademoiselle, il m’a laissé pour instruction, de fixer un rendez-vous pour la lecture du testament. Quand seriez-vous libre ?

- Je ne travaille pas cette semaine.

- Parfait, dans ce cas, disons dans trois jours, jeudi à quinze heures, cela vous convient ?

- C’est très bien pour moi.

- Dans ce cas à jeudi, mademoiselle.

- Au revoir, bonne fin de journée, bon courage.

La jeune femme est tellement surprise par toutes ses nouvelles inattendues, qu’elle en oublierait presque de prendre son médicament. Elle l’avale avec un fond de thé.

Elle décide de sortir une nouvelle fois. Se promener au soleil, profiter de la journée ensoleillée lui fera du bien.

Floriane se promène sous le soleil parisien, quand elle assiste à une scène qui la laisse sans voix, tant elle est d’une grande violence !

Elle commence par entendre une série de coups de klaxon, furieux, qui viennent dans sa direction !

Puis, au loin elle aperçoit des appels de phare de plus en plus insistants.

Au moment où les véhicules passent devant elle, Floriane observe les personnes assises derrière le volant. La première voiture est conduite, à une allure très modérée, par une toute jeune femme dont elle remarque le visage écarlate ! Au volant de la seconde voiture se trouve un homme qui semble furieux et fait des gestes véhéments.

Quelques dizaines de mètres plus loin, les deux véhiculent s’arrêtent à cause d’un feu tricolore.

À ce moment-là Floriane, prise d’un horrible pressentiment, se met à courir en direction des véhicules à l’arrêt.

Elle fait bien. Au même moment, l’homme sort de sa voiture et se dirige vers celle de la jeune femme. Il commence à tambouriner sur la vitre avant. Puis il la casse d’un coup de poing. Arrache la conductrice de son siège, la jette par terre et commence à la frapper !

La violence de la scène est inouïe !

Floriane a fait du judo quand elle était plus jeune. Elle commence tenter de séparer les protagonistes quand elle entend une forte voix :

- Police ! Laisser nous faire mademoiselle !

Elle fait deux pas en arrière les bras écartés !

Dans son champ de vision entre une jeune policière, qui à l’aide de son bâton de combat écarte, puis maitrise l’homme. Qui en quelques secondes se retrouve menotté au sol.

Les pompiers, puis le SAMU arrivent bien vite.

Sous les regards médusés de la foule qui s’est amassée, les services de secours prennent en charge la jeune femme. Parmi les personnes rassemblées, la rumeur enfle déjà ! Selon certains la victime serait même défigurée !

Pendant que les secours s’occupent de la victime, la jeune policière interroge Floriane :

- Bonjour mademoiselle, pourriez-vous me dire qui vous êtes, puis me raconter ce qui s’est passé ?

….. Les larmes inondent le visage de Floriane. La policière poursuit :

- Prenez votre temps.

- Je suis mademoiselle Floriane Boudou.

- Enchantée, je me prénomme Émilie.

Les deux femmes échangent un petit sourire. Floriane reprend :

- J’ai commencé par entendre de long coup d’avertisseurs sonores, le son venait dans ma direction. Puis un loin j’ai vu une voiture faire des appels de phares très insistants. Les voitures sont passées devant moi, puis se sont arrêtées au feu tricolore. L’homme est sorti de son véhicule. Il est venu tambouriner à la vitre de la jeune femme, si fort que la vitre a fini par exploser ! Il a sorti de force la fille, la jetée par terre. Il commencé, à la rouer de coups quand j’ai voulu les séparer. Puis, vous êtes arrivés.

- Nous étions de l’autre côté de l’Avenue, ce qui nous a permis d’intervenir aussi vite !

À ce moment-là, un médecin s’approche des deux femmes. Elles se séparent sur une poignée de main et un sourire.

- Bonjour, mademoiselle, je suis le Docteur Spitz. Comment vous sentez vous ?

- Je suis encore sous le coup de l’émotion, mais ça va assez bien.

- Vous n’êtes pas blessée ?

- Non, non, la police est arrivée juste à temps.

- Bon … Je vais vous laisser les coordonnées de la cellule d’aide psychologique.

- Je vous en remercie, Docteur, mais ce ne sera pas la peine. Je suis suivie par les Docteurs Poison et Coutenço.

- Ah, très bien, dans ce cas …. Je vous conseille de les recontacter, assez vite.

À ce moment-là, une infirmière appelle le médecin.

- Je dois vous laisser. Prenez soin de vous surtout.

- Au revoir Docteur.

Floriane rentre chez elle presque en courant et s’enferme à double tour !

Épuisée par toutes ses émotions, elle finit par s’endormir.

Elle se réveille dans la soirée, avale une soupe, et se recouche. Un anxiolytique l’aide à retrouver le sommeil.

Le lendemain, le Dr Poison appel Floriane :

- Bonjour, Floriane, ici Brune Poison. Comment allez-vous depuis hier ?

- Ça va à peu près. Mise à part qu’il m’est arrivé une drôle d’histoire !

- Je vous écoute.

Floriane lui raconte en détail l’agression dont elle a été témoin.

….

Un long silence s’en suit. C’est Floriane qui le rompt :

- Docteur ? …. Docteur, vous êtes là ?

- Oui … Oui, veuillez m’excuser. J’étais en train de me dire que vous affrontiez une situation vraiment délicate.

- C’est peu que de le dire Docteur !

- Mais soyez rassurée je ne vous abandonnerai pas. Vous ne serez pas seule !

- Merci Docteur, cela me touche énormément….

- Bon … Je vais vous laisser, je passe vous voir demain matin, sans faute.