Chapitre vingt-deux

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(Encore des rencontres)

Le Docteur Poison se tourne alors vers les personnes qui sont intervenues avec elle :

- Madame, Messieurs, je vous remercie pour votre aide et votre efficacité. Je vais poursuivre, seule, la prise en charge de mademoiselle Boudou.

Aussitôt que tout le monde est parti, Brune verrouille la porte d’entrée.

Au retour de Brune dans la pièce, Floriane est en train de s’examiner dans un grand miroir, fixé au mur. Elle observe ce qu’elle porte, sa façon de se tenir. Ensuite, du bout des doigts elle effleure son visage, dont la peau est devenue terne, sans éclat. Sa main remonte dans sa chevelure, cassante et sans tenue.

Les deux femmes se regardent un long moment, un léger sourire commence à illuminer le visage de Floriane. Puis, elle murmure :

- Vous avez raison docteur, je dois me reprendre en main.

- Oui, c’est une excellente résolution que vous venez de prendre.

- Si vous voulez bien m’accorder quelques minutes. Le temps de me rendre présentable, puis nous sortirons toutes les deux. Nous en profiterons pour parler.

- Très bien je vous attends.

- Si vous voulez vous faire un café, n’hésitez pas.

Quand Floriane sort de la salle de bain, c’est déjà une autre personne. Elle se tient plus droite. Sa peau a retrouvé l’éclat de la jeunesse. Elle s’est discrètement, maquillée, d’un trait de crayon sous les yeux et d’un peu de blush, pour avoir meilleure mine. Ses magnifiques cheveux blonds brillent et cascadent librement sur ses épaules. Comme le jour de sa rencontre avec Élodie, elle a choisi de porter un tailleur pantalon noir, un petit haut blanc, avec des escarpins vernis assortis.

En la voyant, Brune ne peut s’empêcher de murmurer :

- Quelle transformation, si je peux me permettre, je vous préfère telle que vous êtes maintenant, que tout à l’heure !

- Merci.

Le sourire de Floriane semble être devenu plus franc, plus sincère.

Quelques minutes plus tard, elles marchent toutes les deux dans la rue inondée de soleil. Elles avancent d’un même pas l’une à côté de l’autre. Leurs mains se frôlent presque. À tel point qu’à force d’être proche, la main de brune touche celle de Floriane, qui la retire d’un coup sec.

Elles choisissent une terrasse ensoleillée pour s’arrêter boire un café pour brune, un thé pour Floriane. Alors que Floriane profite du soleil sur son visage, le Docteur Poison demande :

- Comment vous sentez vous ce matin ?

- Un petit peu mieux Docteur.

- Est-ce que je peux vous poser une question un peu délicate ?

- Allez y Docteur.

- Pourquoi ne répondiez-vous pas à nos appels ?

- Je ne voulais parler à personne ! J’avais trop mal !

….

La doctoresse poursuit :

- Continuez, je vous en prie.

Floriane fait signe que non de la tête. Les larmes inondent son visage.

Brune sort un mouchoir en papier et le pose devant sa patiente. En signe de compassion, elle pose délicatement sa main sur celle de Floriane.

Sans prononcer un seul mot, celle-ci se lève et part en courant.

Brune pose un billet, pris au hasard dans son portefeuille, et, part à la poursuite de Floriane. Peine perdue, celle-ci est déjà loin ! Quand elle arrive chez elle la porte est verrouillée elle a beau sonner et tambouriner, pas de réponse !

Au bout d’un long moment, Brune entend un léger déclic, la porte s’entrouvre un peu. Le médecin pousse doucement la porte. Elle entre, à cause des rideaux tirés, et des volets baissés, tout est sombre, presque lugubre !

Floriane est assise sur le canapé, devant elle est posé l’ordinateur d’Élodie. Même de loin le Docteur Poison voit que sa patiente pleure, à gros sanglots.

Sans dire un mot, elle vient s’assoir à ses côtés.

L’écran de l’ordinateur est noir pourtant les diodes, allumées, indiquent qu’il fonctionne. Du bout des doigts, le médecin effleure l’écran tactile, celui-ci s’éclaire sur une longue lettre. La lettre qu’Élodie lui a écrite avant de mettre fin à ses jours !

Brune la lit attentivement. À la fin, elle se tourne vers Floriane :

- Quand avez-vous découvert cette lettre ?

- Le jour de l’enterrement d’Élodie.

- Je comprends ! Voilà, en partie ce qui vous faisait si mal ?

- Floriane hoche la tête.

Un silence s’installe, pendant ce temps-là, Brune en profite pour réfléchir et Floriane sécher ses larmes.

Elle se lève, s’examine rapidement dans le miroir et murmure :

- Je vais dans la salle de bain quelques minutes.

A son retour elle s’est démaquillée, réparant ainsi les dégâts causés par les larmes.

Les deux femmes se sourient. Le Docteur Poison prend la parole :

- J’ai plusieurs options à vous proposer. Soit une hospitalisation ….

Floriane commence à ouvrir la bouche, Brune lui fait un signe de la main.

- Je vous en prie, laissez-moi terminer ma phrase, vous allez comprendre.

Le ton est un peu ferme, mais elle estime que c’est nécessaire vu la situation. Le médecin poursuit :

- Soit, je vous prescris des médicaments, vous restez chez vous, mais j’aimerai pouvoir venir vous rendre visite régulièrement. Si possible tous les jours.

Brune achève sa phrase sur un grand sourire.

La réponse de Floriane ne se fait pas attendre :

- Je préfèrerais rester chez moi, Docteur.

- Très bien, je vous prépare une prescription médicale.

- Vous pouvez même venir me rendre visite tous les jours si vous le voulez.

- Parfait ! La réponse de Brune s’accompagne d’un magnifique sourire !

Les documents remplis, les deux femmes se lèvent en même temps. Elle commence par se serrer la main. Brune lance, presque timidement :

- On ne se ferait pas plutôt la bise ?

- Si !

Une fois seule, Floriane, fait le tour de son appartement. Elle range deux ou trois choses, éteint l’ordinateur d’Élodie. Prends le temps de se remaquiller, puis sors.

Elle prend la direction, de la pharmacie, située à quelques centaines de mètres de chez elle. En marchant, elle repense au message retrouvé dans la boite de médicament d’Élodie.

Arrivée à destination, elle patiente en attendant son tour, qui arrive assez vite :

- bonjour, mademoiselle … ?

- Paparazzi, Agnès Paparazzi.

- Ah ! Voici, LÀ, fameuse mademoiselle Paparazzi !

- Heu ….. Oui … Pourquoi.

- Pour cela !

Floriane fait le tour du comptoir gifle la jeune femme. Pas une grosse claque, juste assez pour la faire réfléchir ! Elle poursuit :

- La prochaine fois, vous réfléchirez à deux fois, avant de draguer des inconnues et laisser des petits messages dans les boites de médicaments !

Elle sort rapidement sous les regards médusés des collègues d’Agnès !

Elle part à la recherche d’une nouvelle pharmacie !

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