Chapitre vingt-et-un

3 minutes de lecture

(La lettre posthume d’Élodie)

Floriane se précipite chez elle. Manquant même de se faire renverser, tant elle a hâte de lire cette lettre.

Elle allume l’ordinateur, effectivement le mot de passe à disparu. Le bureau est totalement vide à l’exception d’un seul fichier, Word, à son nom ! Elle clique dessus, sur la première page figure quatre mots : « Lettre d’Élodie à Floriane ». Puis en descendant, elle découvre la seconde page :

Floriane, mon amour.

Je te prie, non, je te supplie de pardonner mon geste.

J’en suis arrivée à me haïr, à me détester, je me sens salie, souillée, à tout jamais ! J’ai beau me laver, me frictionner, jusqu’à en saigner, rien n’y fait, je suis sale !

Le viol par David, mon ex-copain, l’agression que nous avons subie toi et moi, ont réveillés de sombres évènements qui se sont passés il y a longtemps.

Vers l’âge de sept ans, je jouais au foot. Tous les soirs nous nous retrouvions au stade. Au début, tout se passait bien. Puis, les choses ont commencé à déraper. J’avais un amoureux parmi les garçons de l’équipe. Un jour après la douche nous nous sommes embrassés. Cela a dû lui plaire, car tous les soirs il voulait recommencer. Jusqu’à ce soir-là où je n’ai pas voulu. Il m’a embrassé de force maintenant un long moment sa langue dans ma bouche. J’ai cru mourir !

En grandissant, pendant les années de collège, ce furent d’abord les paroles déplacées, puis les attouchements, de certains professeurs.

Au Lycée, j’aimais secrètement un garçon, de deux ans mon ainé. Je n’ai pas aimé qu’il s’en aperçoive et me viol dans sa cave. Je pleurai toutes les larmes de mon corps sans faire un bruit, ni me débattre. J’avais trop peur qu’il ne me tue !

Le second viol, eu lieu quelques années plus tard. J’aimai tant ce petit copain, mais il m’a violée avec la volonté de me faire mal. Tout cela, car il pensait que je le trompais !

Et puis il y a les regards appuyés qui te mettent mal à l’aise, ceux qui te réduisent à un simple objet sexuel, dans la rue, le métro … Partout ! … Partout !

Je haïssais les hommes ! Je ne supportais même plus l’idée que l’un d’entre eux m’effleure, me touche !

Je m’isolais de plus en plus, je sortais de moins en moins. Sauf pour être entre filles !

Puis, je t’ai rencontré, toi. Toi, qui m’as redonné, sans peut-être que tu en aies conscience, le gout de vivre, le gout d’être avec quelqu’un.

Je ne te remercierai jamais assez de tout le bonheur que tu m’as donné.

Mais …. Vivre, même avec toi, est devenu trop difficile, trop dur.

Adieu mon amour.

Floriane pleure toutes les larmes de son corps.

Isolée chez elle, ne réponds pas aux appels téléphoniques, ne regarde pas la télévision….

Rien !

Pendant des jours Floriane reste chez elle, dans le noir, allongée dans son lit à pleurer, pleurer, pleurer !

Un matin, de forts tambourinements dans la porte, la réveille, en sursaut ! Une forte voix crie, hurle presque :

- Mademoiselle ! Mademoiselle ! C’est la police, veuillez nous ouvrir mademoiselle ! Sinon, nous serons obligés d’enfoncer la porte !

Floriane se traine jusqu’à la porte, ouvre et vois entrer des policiers, pompiers et…. Le docteur Brune Poison !

Celle-ci la regarde, un sourire se dessine lentement sur ses lèvres :

- Ouf, vous êtes vivante, toute l’équipe était inquiète à votre sujet. Cela fait plusieurs jours que nous tentons, en vain, de vous contacter ! Je crois que nous sommes arrivés à temps.

Les policiers et pompiers ouvrent les volets et les fenêtres, pour faire rentrer l’air frais.

Pendant ce temps-là, la doctoresse appelle son service. Après quelques minutes d’entretien téléphonique, elle revient vers Floriane :

- Accepteriez-vous de venir avec moi à l’hôpital pour parler avec un des médecins ?

Floriane regarde Brune dans les yeux :

- Nous sommes déjà en train de parler, docteur. Pourquoi ne pas continuer avec vous ?

Le docteur Poison, rougi légèrement :

- Vous avez raison, pourquoi pas ?

Brune, reste silencieuse, regarde par la fenêtre, puis, reprend :

- Pour quoi ne pas sortir, profitez du soleil ?

- Voulez-vous que nous sortions, entre filles, aller boire un verre ensemble ?

- …. Oui.

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