Chapitre dix

5 minutes de lecture

(La pharmacienne)

Le lendemain matin, c’est un rayon de soleil sur son visage qui réveille Élodie. Elle est seule dans le lit comme dans l’appartement ! La jeune femme se met à paniquer puis se souvient que Floriane travaille aujourd’hui.

Sur la table de la cuisine posée à côté d’un mug propre, Élodie trouve une feuille pliée en deux

« Bonjour, Élodie, j’espère que tu n’as pas oublié qu’aujourd’hui je travaille. Je serai de retour vers dix-huit heures. Tu peux m’appeler quand tu veux. J’aurai peut-être une surprise. Mille bisous. Floriane »

Elle se dirige vers la salle de bain, prend une longue douche, très chaude, presque brulante, qui lui permet d’apaiser un peu ses tensions. Une fois propre et sèche, elle enfile une culotte et un soutien-gorge, en dentelle, noire. Elle cache le tout sous un débardeur et un corsaire, noirs, eux aussi. Elle enfile ensuite une paire de basquettes. Quand elle vérifie sa tenue dans le miroir de la salle bain elle se voit toute de noir vêtue, ce qui correspond parfaitement à son état d’esprit du jour.

Aujourd’hui et pour un petit moment, elle ne se sent pas capable de travailler sur sa thèse. C’est pourquoi elle ne sortira pas son ordinateur de sa sacoche.

Elle fouille dans son sac à la recherche de sa carte Vitale et de la prescription du Dr Coutanceau. Après de longues minutes de recherches, et un peu de panique, elle finit par trouver !

La difficulté principale, va-t-être de trouver une pharmacie pas trop éloignée de l’appartement.

Élodie préfère emprunter les escaliers plutôt que l’ascenseur. Une fois dehors, le soleil sur sa peau et la douceur de l’air lui font un bien incroyable. Une fois sur le trottoir elle part sur sa gauche au hasard. Elle aperçoit au loin une patrouille de police à pied.

Elle se dirige vers eux, puis leur demande :

– Excusez-moi, messieurs, je ne suis pas du quartier et je cherche une pharmacie ?

– Vous en trouverez une à deux cents mètres, dans cette direction, sur le même trottoir.

– Merci bonne journée, bon courage.

Avant de continuer, elle consacre quelques instants pour prendre des repères, histoire de trouver le chemin du retour.

La pharmacie est vide, une jeune femme présente derrière le comptoir l’accueil d’un sourire lumineux, Élodie y répond d’un petit sourire en coin.

– Bonjour, mademoiselle, que puis-je pour vous ?

Élodie lui présente l’ordonnance, sa carte vitale et sa carte de mutuelle.

La préparatrice poursuit :

– Je reviens dans quelques instants.

Effectivement en moins de cinq minutes elle est de retour. Pendant qu’elle finalise le dossier, elle donne quelques explications :

– Le médecin vous a prescrit un antidépresseur à prendre tous les matins, pendant le petit déjeuner. Le somnifère, lui, est à prendre juste au moment de vous mettre au lit.

– D’accord.

Le ton d’Élodie est monocorde, en fait elle a l’esprit totalement occupé. Depuis qu’elle est entrée dans la pharmacie, elle observe plus ou moins discrètement la préparatrice. Une jeune femme qu’elle trouve tout à fait à son gout !

Une fois les médicaments en poche, elle bafouille un au revoir tant elle est troublée !

Elle prend la direction de l’appartement dans un état second, tant elle ne cesse de penser à cette préparatrice. Celle-ci a tout pour lui plaire, un visage aux traits fins, un corps gracile voir menu, de longues boucles châtaines qui lui descendent sur les épaules.

Une fois rentrée, Élodie se prépare un mug de thé bien chaud, elle avale son antidépresseur, puis, s’installe confortablement dans le canapé pour réfléchir.

Elle finit par appeler le Centre Dominicain :

– Bonjour, ici Mademoiselle Toutlemonde, voilà, je suis venu hier avec une amie. Nous avons commencé à vider l’appartement. J’aimerais savoir si je peux le conserver encore quelque temps ?

– Bonjour, Mademoiselle, il n’y a pas de problème. Il n’a pas encore été attribué à quelqu’un. Si vous me permettez, une remarque personnelle, Mademoiselle, j’ai appris pour votre agression et je me permets de vous souhaiter bon courage et bon rétablissement.

– Je vous en remercie beaucoup, je sous souhaite une bonne journée, et un bon courage.

Élodie s’enroule dans un plaid moelleux, s’allonge et s’endort en quelques minutes.

La sonnerie du téléphone la réveille, c’est le numéro de Floriane

– Allo ma chérie ? C’est moi Floriane

– Oui je sais

– D’accord, j’ai une super nouvelle à t’annoncer !

– Vas-y, dit, raconte ! Je suis impatiente de l’entendre !

– Voilà, ce matin, j’ai réussi à négocier, avec la D.R.H un mi-temps. En plus deux jours par semaine, je travaillerai de la maison par internet. Ce qui veut dire que je n’irai au travail qu’une journée par semaine.

– Super nouvelle dis donc.

Floriane se demande ce qu’il se passe, elle s’attendait à une autre réaction de la part de son amie. Elle poursuit cependant :

– Et toi ta matinée s’est bien passée ?

– Oui je suis allé chercher les médicaments à la pharmacie. Et ….

– Et ?

Que de mystères ce matin ! Floriane est de plus en plus inquiète !

– J’ai appelé le Centre Dominicain pour leur demandé si je pouvais garder mon petit appartement ? Et ils ont dit que oui.

– Ah ? Pourquoi ? Tu ne veux pas t’installer chez moi ? La voix de Floriane, tout à coup, se teinte d’inquiétude.

– Ce n’est pas cela du tout. Je me sens très bien avec toi. Mais voilà je suis dans cet appartement depuis que j’ai commencé ma vie d’étudiante. J’y ai tous mes souvenirs, pour le moment c’est compliqué de tourner cette page. Je sais que tu vas m’y aider, mais ce n’est pas simple. Tu me comprends ?

– Oui Élodie. Bon je dois te laisser à ce soir. Bisous.

Floriane reste un long moment silencieuse. Elle fixe intensément son téléphone comme si celui-ci pouvait répondre aux questions qui lui viennent à l’esprit. Toutes tournent autour d’Élodie et de sa décision de conserver son appartement chez les Dominicains.

Las de ne pas trouver de réponse, elle se dit que le mieux c’est d’en parler avec son amie. Elle va attendre la bonne occasion. Ce soir peut-être ?

Dans la soirée, au moment de se coucher, Élodie ouvre la boite de son somnifère, entre les deux plaquettes de comprimés, elle trouve un papier soigneusement plié. Elle l’ouvre, pleine de curiosité, dessus un numéro accompagné de quelques mots « Appelle-moi, Agnès ». Sur le moment, elle se demande de qui cela peut-il s’agir. Puis, un flash, bien sûr ! La préparatrice !

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