Chapitre six

4 minutes de lecture

(Emménagement)

Floriane ne sait pas quoi dire ou faire, de peur de faire pire que bien.

Alors, elle laisse son instinct la guider. Elle contourne la table viens s’asseoir à côté d’Élodie et la prend dans ses bras. Celle-ci s’autorise enfin, à craquer. Ses larmes se transforment, rapidement, en gros sanglots.

Les regards des gens assis aux tables voisines se font curieux, mais Floriane n’en a cure !

Elle berce doucement, tendrement, son amie tout en lui murmurant des paroles apaisantes, à son oreille.

Les efforts de Floriane finissent par payer. Élodie s’apaise lentement, elle finit même par faire un tout petit sourire.

En le voyant, Floriane est aux anges !

Elle reprend sa place et, tout en prenant les mains d’Élodie entre les siennes, elle demande :

— Ma chérie, je ne veux pas te laisser toute seule. Ce qui t’est arrivé est trop grave. Tu vas venir dormir chez moi. J’ai une chambre d’amie. Tu y seras très bien. Et, si tu le veux bien, reste aussi longtemps qu’il le faudra. Tu es d’accord ?

Les yeux embués de larmes, Élodie acquiesce d’un hochement de tête.

Floriane poursuit :

— Il y a autre chose que j’aimerai te proposer. Mes parents connaissent une personne, un médecin, qui pourrait t’aider à affronter ce que tu es en train de vivre. Pour être tout à fait précis, il s’agit d’un psychiatre qui travaille dans un centre médical à La Garenne-Colombes, le Dr Coutanceau. Est-ce que tu accepteras de le rencontrer ?

— Oui, merci pour ce que tu fais pour moi.

Floriane sourit presque timidement à son amie, mais le visage de celle-ci reste figé dans son masque d’angoisse et de peur.

La jeune assistante de direction saisit alors son téléphone et compose le numéro personnel du psychiatre. En quelques minutes, elle expose la situation et obtiens un rendez-vous pour le soir même, à son cabinet privé.

Alors que Floriane se lève pour aller régler l’addition, Élodie lui saisit la main et, avec un regard angoissé, lui murmure :

— S’il te plait, ne me laisse pas.

— N’ait crainte ma chérie je vais juste payer la facture de notre repas, je suis de retour dans moins de cinq minutes.

Avant de s’éloigner, elle caresse tendrement la joue de son amie.

Dix minutes plus tard, elles sont dans la voiture de Floriane direction le Centre Dominicain d’Accueil et de Réflexion, rue de Condé, dans le sixième arrondissement de Paris.

En quelques mots Élodie lui explique le choix de cette résidence :

- J’ai choisi cette résidence lors de mon entrée en faculté. Elle est bien sécurisée, à deux pas de l’Université Paris-Descartes, et, surtout, c’est calme.

Elles se garent sur le petit parking. Au moment de descendre, Élodie hésite, se tourne vers Floriane pour lui demander :

- Veux-tu bien m’accompagner ? Je ne sais pas si je vais y arriver toute seule !

- J’arrive, ne t’inquiète pas, je ne te lâcherai pas d’une semelle !

Elles s’avancent en direction de l’accueil, d’une toute petite voix Élodie demande :

- Bonsoir, madame, est ce que le directeur est là, s’il vous plait ?

- Bonsoir mademoiselle, non, désolée, c’est à quel sujet ?

Les deux jeunes femmes échangent un regard. Floriane sourit doucement comme pour encourager son amie.

Élodie poursuit :

- Voilà, je ne vais pas pouvoir rester ici. Je fais face à un problème ….

Élodie éclate en sanglots et se réfugie dans les bras de Floriane.

Floriane vole à son secours :

- Bonsoir, madame, mon amie vient d’être victime d’une agression extrêmement grave. Elle ne pourra pas rester seule dans les prochaines semaines. C’est pourquoi elle a accepté de venir habiter chez moi.

- Bon très bien. Comment comptez-vous faire pour libérer la chambre ?

- Nous allons prendre une partie des affaires aujourd’hui et je viendrai chercher le reste d’ici la fin de la semaine. Si cela vous convient ?

- C’est très bien. Je vous souhaite une bonne fin de journée et un bon courage pour traverser cette épreuve.

- Merci beaucoup madame, bonne fin de journée à vous.

Elles gagnent l’escalier qui mène aux chambres. Dès qu’elles sont hors de vue de l’accueil, Élodie se rapproche de Floriane, lui sourit du bout des lèvres et lui prend la main. Elles gagnent ainsi le studio de l’étudiante.

Pendant que Floriane rassemble des vêtements, Élodie s’occupe de son précieux ordinateur portable qui contient ses cours et surtout sa thèse, sa précieuse thèse !

Une fois que tout est embarqué dans la voiture, elles repartent en direction de chez Floriane. Élodie est toute surprise de se retrouver dans les beaux quartiers de la capitale. La voiture pénètre dans une résidence privée.

Floriane rirait presque, devant le regard ébahi de son amie.

Elle stationne le véhicule sur son emplacement réservé.

En deux aller-retour la voiture est déchargée.

Les deux femmes parcourent le vaste appartement, main dans la main.

Dès l’entrée, Élodie est impressionnée par les dimensions et la clarté des lieux.

Tout est meublé dans un style résolument moderne, dans des tons noir et blanc.

Dans le salon, Élodie remarque la grande télévision LED accrochée au mur, et surtout l’immense canapé en tissus crème. Elle a hâte de s’y lover, les épaules entourées d’un gros plaid en laine et une tasse de thé brulant entre les mains.

La grande cuisine dotée de tous les équipements nécessaires laisse présager d’appétissants repas.

L’immense salle de bain dotée d’une douche hammam et d’une baignoire à bulles la laisse pantois.

Elles finissent par les chambres, celle que Floriane lui réserve lui plait immédiatement.

Comme dans le reste de l’appartement, elle est dans des tons noirs et blancs.

Le grand lit et orné d’ours en peluche et de coussins multicolores.

Dans un angle, un grand bureau va lui permettre de poursuivre son travail tranquillement.

De retour dans le salon, Floriane propose :

— Tu veux boire quelque chose, un café ou un thé ?

— Un thé s’il te plait ?

— Très bien, ce sera deux thés alors.

Pendant que Floriane prépare les boissons, Élodie teste le canapé, il est parfait !

Quand Floriane revient avec les mugs de thés brulants, elle constate que son amie est endormie.

Elle la recouvre d’un plaid en laine épaisse et la laisse se reposer.

En début de soirée l’heure de partir rencontrer le psychiatre approche. Floriane réchauffe les mugs de thé, devenus froids, puis elle tente de réveiller son amie en douceur.

Celle-ci sort de son sommeil brusquement et en hurlant, elle repousse de toutes ses forces Floriane.

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