Un serpent python

Ca se perd parfois…

Alors,

Tout piteux,

Ca demande son chemin

A qui ça rencontre.

Mon serpent python

– Je veux dire le serpent python de mon histoire –

S’est perdu

Dans un trou à rats.

Au premier rat qu’il rencontre

– Et dans un trou à rats ce n’est pas ce qui manque –

Il demande donc

Son chemin.

Où allez-vous ?

S’enquiert le rat-des-trous

– qui est un cousin éloigné du rat-des-villes.

Je vais, serpentant,

Où mon destin m’appelle !

Lui répond le serpythonpent.

Je vois, rate le rat,

Ou plutôt… j’entends !

Par là.

Qu’entendez-vous par là ?

S’étonne le python.

J’entends l’appel de votre destin,

Fait le rat-des-trous

– Qui est un cousin proche du rat-des-champs-de-mines –,

C’est par là, toujours tout droit…

Toujours tout droit ?

S’inquiète le serpent,

Oh la la, je n’aime pas ça…

– Car pour ceux qui ne le sauraient pas,

Un serpent, ça ne va jamais tout droit,

Au contraire, ça va tout tordu,

Un coup par ci,

Un coup par là,

Mais tout droit !

Non vraiment ça ne peut pas…

Dans ce cas,

Soupire le rat-des-trous

– Qui n’a pourtant aucun lien de parenté

Avec le rat-des-soupirails –,

N’y allez pas !

Où irai-je alors ?

Gémit le piteux python.

Partez à la montagne,

Conseille le rat-des-trous,

Il n’est pas de chemin

Qui n’y soit tortueux,

Pas plus que de sentier

Qui n’y grimpe en lacets ;

Ainsi vous serez tranquille…

C’est une idée,

Se réjouit le serpon tant pis,

Partir à la montagne

J’en ai toujours rêvé !

Adjugé !

Renchérit le rat-des-trous

Qui commence à se lasser.

Adjugé !

Renchérit le serpent python

Qui commence à se délacer.

Mais…

Comment fait-on, d’ici,

Pour aller à la montagne ?

Rien de plus facile,

Fait le rat-des-trous,

C’est par là !

Ah ! Très bien…

Et le python s’en va.

Par là, m’avez-vous dit ?

S’assure-t-il une dernière fois.

Par là, oui…

Confirme le rat-des-trous,

Toujours tout droit !