Vous m’avez condamnée sans même m’entendre. Dans quel monde fait-on cela ?

3 minutes de lecture

Vous m’avez condamné sans même m’entendre. Dans quel monde fait-on çela ?

J’ai envoyé des textos communs pour donner des nouvelles de l’état de santé de ma mère. L’une a répondu deux fois de manière laconique, l’autre rien. Elles continue à se monter le bourrichon. Préférant me haïr à distance, plutôt que se confronter à la réalité, elles maintiennent leur décision de ne plus avoir de contact avec moi quoi qu'il arrive. C’est fou !!!

C’est toujours cette histoire de captation d’héritage. Je n’en sortirai pas. Alors dans ma tête, tournent des courriers dans lesquels je balance tout, tout ce que j’ai sur le cœur depuis tant d’années où chacune à leur manière a profité, a grandi, s’est forgé sur mon sentiment de culpabilité née de cette faute impardonnable d’être née l’ainée et de n’avoir pas su laisser la place !

Toi, Laure, qui as préféré croire sur parole ce que te disais Angèle plutôt que de vérifier par toi-même en posant la question calmement à Maman ou même à moi, te rends-tu compte ce qu'il y a de puéril à t'entêter sur ce non dit ? Si tu m'en avais parlé, Je t’aurais envoyé vers le notaire qui t’aurait dit qu’il s’agissait bel et bien d’une prise de contact à la demande express de Maman, rien de plus. Il t’aurait sans doute également dit que je n’étais au courant de rien. Tu as fait le choix monstrueux de détester sans rien connaître.

Je t’ai entendue dire à Maman que tu étais en colère parce qu’elle ne t’avait pas parlé de sa rencontre avec le notaire. Je t’ai entendu lui faire la leçon sur sa manière de concevoir la préparation de la succession. Je t’ai entendu lui suggérer que j’en étais responsable avec ce « vous » si mensonger. Que de violence verbale ! Sais-tu que cela tue bien ? As-tu conscience que c'est ce que tu lui as "offert" après des mois d'absence où tu avais toujours mieux à faire que lui rendre visite ? Tu l’as démolie… Tu peux être fière de toi, tu t’es vengée de cette enfance un peu compliquée. La vieille petite fille de presque soixante ans a pris sa revanche. Sois satisfaite, tu as gagné. Depuis, elle n’est plus la même, en colère d’abord, puis triste ensuite, et pour finir, malade et amoindrie, elle a dû être hospitalisée durant vingt-quatre heures à l’hôpital. Elle vient d’en ressortir avec un traitement plus lourd encore, mais cette fois son cerveau ne tourne plus rond… elle ne comprend plus ce qu’on lui dit, répète un mot en boucle et tient des discours confus.

J’espère au moins que cela t'apaisera à défaut de vous satisfaire toutes les deux car la « punition » profite aussi bien à Maman qu’à moi-même. Elle, elle préfère aussi s'absenter de la réalité, moi je ne la reconnais plus...

Vous ne pouvez imaginer ce qu’est de vivre à côté de quelqu’un qu’on aime ainsi diminué. Bien trop égoïste pour sentir de l’empathie, bien trop centrées sur vos petites personnes pour imaginer la souffrance d’autrui.

Hier matin, pour tenter de vous faire comprendre un fois de plus, les raisons de ma présence auprès de Maman, je vous ai écrit. J’ai essayé de partager avec vous la souffrance de cette journée. J’avais vraiment à cœur de vous faire toucher du doigt à quel point il était impossible de prendre en charge une maman si lourdement handicapée, sujette à de graves troubles imprévisibles, juste pour bénéficier d’un héritage, juste pour quelques sous… Je vous ai parlé de sa peur et de la mienne, de ma solitude, tout en taisant ma douleur face à la monstruosité de votre injustice.

Aucune de vous deux n’a même pris la peine de répondre.

Votre haine sans fondement étouffe toute raison. Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage, dit le proverbe… Je dois avoir la rage.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Adalie33 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0