Chapitre 13

11 minutes de lecture

Les deux ne savaient pas quoi faire, alors Marla prit le renard dans ses bras, profitant de sa force et de sa taille, sous le regard amusé de la naine, se disant que ça lui remémorait sa rencontre avec son mari.
La louve prit de fortes inspirations dans la fourrure du renard, s’imprégnant de son odeur riche, qui mêlait celle des bois, de baies, ainsi que celle de la campagne. Soudain, ils furent interrompus par les quelques nains et animalis devant fouiller la ville qui couraient, l'air paniquer. -Faut que vous veniez voir ça ! Le groupe, d'abord interloqué, se mit en branle en direction de la sortie qu'ils trouvèrent bien vite. Quand ils ouvrirent la porte, ils purent découvrir que la brume c'était volatilisée, laissant les rayons du Soleil, libres d'éclairer la cité.
Mais, un détail troublant fut sans nul doutes la présence de neige sur les toits des maisons qui attirait leurs regards. Les rues étaient à présent couvertes de neiges et les montagnes au loin rappelèrent à la louve son duché natal de Nordmont, lui serrant légèrement le cœur car jamais elle ne pourra y retourner. Après cela n'était pas si mal au vu de son apparence, mais même si elle avait été encore humaine, elle n'aurait pas voulu faire courir de risques à son filou.

-Mais, je leconnais ces montagnes ! S'écria soudain Avely. Ce sont celles du Berrin ! La louve se tourna surprise vers la naine.

-Tu en es sure ? Dans ce cas ça voudrait dire... que nous nous trouvons au Nord des plaines de l'Est !

Tous se rendirent compte que, si Avely ne se trompait pas, ils se tenaient dans les territoires encore inexplorés appartenant aux tribus sauvages des Animalis. -Au moins nous nous tlouvons au poltes de mon pays. Notle voyage sela plus coult que plévu. Poul le moment reposons nous. Faîtes attention à vous tout de même, on ignore les pièges encore présents. Ils retournèrent dans le château dans lequel l'animalis chat les avaient déposés. Alors que Marla suivait la naine, Alaric lui prit la main et la força à s'arrêter. Interloquée, la louve se retourna vers lui. Il prit un instant pour l'examiner et elle en fit de même. Ils étaient tous les deux crasseux. La poussière recouvrait une nouvelle fois leurs fourrures et Marla avait du sang et quelques traces des restes de son repas sur ses vêtements. Le renard filou eut un petit rictus qui fit sourire la louve. Ils semblaient avoir la même idée enchanteresse, les excitants ainsi que leurs queues derrière eux.

-Je pense qu'il va te falloir un bon bain. Ca te dit d'essayer la brosse que l'autre type nous a offerte ? Susurra Alaric moqueur.

-D'accord mais je l'essaye sur toi en premier, je n'en peux plus de voir ta fourrure toute ébouriffée. Faudrait que tu pense à en prendre soin. Marla lui tira le bras, les deux partant à la recherche d'une salle de bain.

Ils tombèrent rapidement sur ce qui ressemblait à des thermes antiques comme ce qui était écrit dans les vieux récits. D'immenses colonnes de marbre retenaient la voûte au dessus d'eux. D'immenses bassins d'eau se trouvaient face à eux pouvant accueillir des centaines de personnes. Il y faisait chaud, faisant transpirer et haleter les deux animalis sous leur fourrure. Ils s'empressèrent de retirer leurs vêtements et se précipitèrent dans les bassins.
Après avoir barbotés tranquillement pendant quelques instants, ils se collèrent l'un à l'autre dans un coin du bassin.

-Marla, je voulais te dire que tu es magnifique.

-Merci. Lui répondit-elle en posant son museau sur sa tête.

-Es-tu prête... à fonder avec moi un foyer ? Aussi bien pour... ton futur bébé que pour ma famille et tous les animalis ? La louve s'écarta légèrement de lui, ne comprenant pas l'intérêt d'une telle question. Regrettait-il déjà ce qu'il lui avait dit ?

-Oui, bien sur, pourquoi ? Il poussa un soupir rassuré.

-Parce que je craignais que tu ne regrette ce que tu m'as dis plus tôt. Tu pourrais peut-être redevenir humaine avec ce qu'il y a ici et... si cela devait arriver... je ne t'en voudrais pas trop si tu devais partir. Marla resta un instant, pantoise, ne sachant trop réagir à sa déclaration.

-Tu es un animalis. Un peut rustre mais tu sais que je suis une humaine au fond de moi. Pourtant tu me dis que tu m'aime. Et puis, très honnêtement, je préfère un compagnon poilu qu'un humain idiot qui me traite juste comme une jument pour porter ses petits. Elle mit ses bras autour de son cou et l'embrassa tendrement.

-Tu es trop gentil de penser à moi. Mais j'ai l'impression que tu doute de ton amour... ou du mien.

-Non, c'est juste que je veux être sur que tu sais tout ce que cela implique. T'en fais pas, te voir empalée m'a suffit à me rendre compte de ton amour et du tiens. Il lui fit une léchouille au visage, faisant grimacer Marla.

-Pourquoi tu me lèche ? On dirait un vrai animal quand tu fais ça.

-Parce que c'est ainsi que font les animalis. Tu verras, personne ne s'embrasse comme tu fais. On ne fais pas comme les humains car on refuse de les copier sur certains détails. Tu verras, si tu m'embrasse devant d'autres animalis, ils te feront des yeux ronds ou énervés.

-Mais c'est dégouttant ! S'offusqua-t'elle.

-Pourtant tu as très bon goût. Tu es même... à croquer. Susurra t'il en lui mordillant le cou. Les deux pouvaient sentir que petit à petit ils commençaient à devenir excités. Ils continuèrent à s'amuser pendant, au bas mot, une bonne heure jusqu'à ce qu'ils décident de sortir de leur bain.


Encore essoufflés, ils se mirent à se brosser le poil, les débouclant, pour mieux se calmer. Ils remarquèrent même que leur fourrure était plus douce et brillante qu'avant, comme si ils y prenaient soins depuis des mois. Quoiqu'ils en soit, ils ne pouvaient s'empêcher de s'envoyer des regards amoureux tandis que leurs queues, reposant sur le sol, s’entrelaçaient. Alaric baladaient même ses mains sur le ventre de Marla, là où se trouvait à présent le petit Ignis. Le renard finit par se relever puis remettre son pantalon. Marla fit de même mais se retrouva vite face à un dilemme. Son armure de cuire et sa cape se trouvaient dans un état lamentable tellement ils étaient sales. Elle devait choisir entre la nuisette et la robe qu'Alaric lui avait « prêté ». Alors qu'elle enfilait la magnifique robe noire et dorée, la louve sentie Alaric se glisser juste derrière elle. Une fois confortablement dans sa robe, elle se retourna pour voir ce qu'il pouvait lui cacher. Le renard se tenait face à elle, une expression étrange sur le visage, à la fois attendrie et hésitante. Il tenait ses mains, l'une par dessus l'autre et tenant clairement un objet.

-Marla... j'aimerais t'offrir quelque chose. Dit-il avec sérieux. La jeune femme se tourna entièrement vers lui, prête à l'écouter.

-Vois tu, chez nous, les animalis, les bijoux ont une signification. Par exemple, ma boucle d'oreille veut dire que je fais partie d'une famille. Elle m'a été offerte par ma mère quand j'étais petit... et bien... quand deux animalis se disent qu'ils veulent former une famille, hé bien... ils s'échangent un bijoux qui représente la personne de qui cela vient. Il ouvrit alors sa main, révélant une boucle d'oreille de couleur verte comme ses yeux.

-Je voulais t'offrir cette boucle que j'ai trouvé dans la boutique... une fois sur de ce que je ressentais... ou... dans le cas contraire... au moins pour t'aider à passer pour une véritable animalis. La louve resta immobile, ne s'attendant pas à ça. C'était tellement attendrissant qu'elle en avait les larmes aux yeux.

-C'est une demande ? Hésita-t'elle clairement abasourdie par la situation.

-Non, c'est plus une officialisation de notre relation. La demande et le mariage ne se font qu'à une période précise de l'année... et malheureusement on l'a quitté il y a quelques semaines. Cela ne marche pas comme pour les humains malheureusement. Lui indiqua-t'il, à la fois gêné et amusé par la méprise. En réponse elle l'étreignit puis l'embrassa tendrement, absolument ravie par son geste.

-Il va falloir que je te perce l'oreille par contre.

La jeune femme se pencha, lui offrant ses oreilles. Celui-ci prit délicatement son oreille droite et, avec ses griffes, la perça. Du sang se mit à couler et ils furent contraints d'attendre quelques instants jusqu'à ce que cela cesse. Il lui accrocha finalement la boucle qui ressortait sur le blanc de sa fourrure. La louve le remercia par un nouveau baisé et un large sourire faisant palpiter de joie le cœur du renard. Puis, il tira rapidement de sa poche une autre boucle d'oreille qu'il tendit à Marla. Celle-ci était entièrement dorée, rappelant cette fois les yeux de la louve.

-Tu veux bien me la mettre ? Demanda-t'il en désignant son oreille libre. Elle se pencha pour la lui mettre et il l'aida à trouver le trou qu'il s'était déjà fait au préalable il y a de cela des années pour une autre.

Elle déposa ensuite un rapide baiser sur le bijoux, comme pour le bénir, puis le lui accrocha. Le voir avec ses deux boucles d'oreilles dépareillées lui semblait à la fois ridicule et terriblement touchant, emplissant son cœur de joie. Marla remarqua même qu'elle avait du mal à retirer son regard de la boucle dorée et, plus généralement, du renard devant elle.

-Je sais que je suis à tomber, mais ferme ton museau avant de gober une mouche. Se moqua Alaric devant son air hypnotisé.

Alors qu'il se levait, prenant la main de la louve pour l’entraîner avec lui et éviter de la lâcher un seul instant, profitant aussi longtemps que possible de son contacte.
Mais, au lieu de se laisser faire, la louve resta figée au milieu de la salle de bain. A moitié déséquilibré, Alaric failli tomber au sol mais fut sauvé par la forte étreinte de la louve.

-Merci de m'avoir acceptée malgré le fait que je sois humaine. Se confia-t'elle.

-On peut dire que je n'ai pas trop eu le choix. Mais je dois avouer que je me demande à quoi tu ressemblais en humaine. Mais, personnellement, j'aurais adoré une renarde. Quoiqu'une louve plus grande que moi a un certain charme. Mais faudrait éviter de te mettre en danger, sinon tu n'es plus très effrayante.

-Surtout quand je suis évanouie.

-Ha oui, c'est vrai que ça n'aide pas.

-Sacré filou. Dit-elle en resserrant son étreinte et en lui embrassant son crâne, faisant s'agiter sa queue rousse avec excitation.

-Je pense qu'il serait temps de rejoindre la fête. Avely pourrait très bien venir t'arracher à moi pour que tu essaye de t'amuser. La jeune louve plissa des babines en réponse, d'accord avec lui.

Se tenant par la main, ils arrivèrent dans une salle du trône tremblante sous les chants enragés des nains. Avely, deux chopes d'alcool dans chaque mains, hurlait à pleins poumons sur le trône. Elle chantait une étrange chansonnette sur un de ses ancêtres, un dénommé Gurdil ayant voyagé à « la surface ». Selon elle, il en aurait été tellement dégoutté qu'il n'en ressortit jamais.
Mais, au moment du refrain, les nains, de même que les animalis tout aussi saouls que les premiers, pour oublier les épreuves qu'ils avaient traversés, chantaient avec eux. Avely remarqua la présence du couple et s'en approcha à toutes vitesse, mettant entre leurs mains une chope à chacun, tandis qu'elle vidait les deux qui lui restaient.

-Allez, Malla, viens boile avec moi ! Fit la naine en prenant la main de la louve qui fut forcée de lâcher celle d'Alaric. Elle prit deux autres chopes qui traînaient au sol puis s'installa sur un tonneau qu'ils avaient installés là.

-Dis moi, Malla, tu compte faile quoi puisque tu es coincée ici ? Demanda la rousse avec un œil perçant.

-Attendre Alaric et puis on verra. Lui répondit-elle dans un profond soupir, las à l'idée de se retrouver seule dans ce endroit durant des jours.

-Je ne pallais pas nécessailement de ça, mais de ce que nous allons faile d'une cité comme ça. Tu es bloquée ici pal un type étlange. Lien ne te dis que tu poullas t'enfuil d'ici. Alols que comte tu faile ? Vous ne poullez pas lester tous les deux dans une ville fantôme dulant des siècles seuls.

-On va espérer que cela n'arrive pas. Avely secoua la tête, l'alcool l'aidant à s'énerver encore plus face à l'attitude aussi insouciante de sa camarade.

-Tu vas inviter d'autles gens dans cette cité, tu en selas la chef et puis basta. Si un joul tu es libélée de ton solt, alols tu la quittelas. En attendant je lefuse de te voil vivle seule dulant des décénies.

-Je ne serais pas seule. Lui rétorqua Marla qui baissa malgré tout les yeux car elle savait, par expérience, qu'elle avait sans doutes raison.

-Tu veux vlaiment entlaîner avec toi, Alalic dans une longue vit de solitude ?

-Non, tu as raison... mais que peut on faire ?

-Je te l'ais dis. Inviter des gens dans cette cité, simplement, tu y acceptelas qui tu veux. Etant leine des nain, je jule sul mon honneul d'assuler l'indépendance de votle cité. En échange d'un peut de votle alcool, bien sul. Marla ne rétorqua rien, commençant déjà à réfléchir à ce qu'elle devrait faire.

-Si tu ne le fais pas, tu vas m'entendle chanter une nouvelle fois ! Cette fois cela arracha un léger sourire à la louve qui se mit à boire un peut du liquide contenu dans sa chope.

-Merci, mon amie. La naine lui sourit alors et lui envoya une bonne claque dans le dos, satisfaite, ce qui faillit décoller les poumons de la jeune louve. Elle finit par enchaîner les chopes d'alcool, entraînant Marla avec elle.

De son côté, le renard buvait avec modération. Il regardait la louve blanche avec un petit sourire satisfait, dont l'alcool montait rapidement à la tête et qui se mit à accompagner la naine rousse dans ses chansons.
Il poussa un profond soupir las. Il ne voulait pas la laisser seule ici, mais il devait encore aller chercher sa sœur. En y pensant, son regard se posa sur la princesse qui se trouvait dans un coin, l'air hautain, refusant de se mêler à la plèbe.
Le renard en profita pour s'approcher de la jeune femme qui le remarqua bien vite. Celle-ci fronça les sourcils en réponse et l'attendit sagement, jusqu'à ce qu'il soit à portée de voix.

-Que puis-je pour vous sieur renard ? Demanda-t'elle en l'observant. Elle semblait déçue. Bien qu'il avait du muscle, le renard n'était pas ce que l'on pourrait considérer comme un apollon. Du moins, il avait du muscle mais il était plus svelte qu'autre chose, sans compter le fait qu'il était un animalis.

-J'aimerais m'assurer d'une chose ou deux choses avant notre départ. Vous allez nous aider à récupérer notre récompense j'espère ? Lui demanda-t'il en se concentrant sur les battements de cœur de la jeune femme, bien que cet exercice se trouvait compliqué par les chants des nains et notamment des deux femmes saoules.

-Pour qui me prenez vous, commença t'elle par s'emporter, bien sur que vous serez récompensé ! Mon père s'en assurera, et puis au pire je lui ferais une scène ! Je ne suis pas une broutille que l'on peut obtenir par la malversation. Mon honneur serait lui même entaché si mon sauveur se faisait entourlouper.

Il lui sembla que les battements de cœur de la princesse étaient calmes malgré le bruit ambiant. Au moins elle ne leur créerait pas d'ennuis pour le moment. Satisfait, il laissa rapidement la princesse pour se concentrer sur Marla qui s'amusait.
La fête se poursuivant, il se laissa finalement entraîner par la louve dans les chants et les quelques danses endiablées. Il se mit même à boire plus que de raisons, profitant au maximum de s'amuser avec sa nouvelle compagne et leur amie naine. Quand à la princesse, elle avait rencontré un gentil petit chien pendant cette même soirée.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Emgann ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0