Chapitre 12

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-Parents, chuchota soudain Marla qui essayait vainement d'ouvrir les yeux, qui va devenir parent ?

En entendant le doux son de sa voix, le renard félon sentit son cœur exploser de joie et il enfouit son museau dans le cou de la jeune louve en la serrant de toutes ses forces.

-Alaric, tu m'étouffes. Réagit-elle en lui caressant doucement la tête pour le rassurer. En réponse, il desserra légèrement son étreinte mais pas suffisamment pour lui permettre de bouger. Bien qu'elle se sentait beaucoup trop bien dans son cocon et trop fatigué pour faire le moindre mouvement.

-Alaric, qui va devenir parent ? Avec qui ?

-Hé bien vous très chère. Vous portez en vous un enfant qui va naître dans quelques mois. Répondit, à la place d'Alaric, l'étrange animalis qui s'était accroupie devant eux. La jeune femme entrouvrit les paupières, observant celui qui se tenait face à lui, en désignant le ventre de la louve, du doigt.
Posant ses yeux dans la direction désignée par le doigt, elle découvrit le halo de lumière entourant son ventre.

-Comment je vais faire pour dormir à présent ? Grogna t'elle, trop fatiguée pour vraiment paniquer.

-C'est pas censé être moi qui devrait être sarcastique ? S'indigna Alaric dont les émotions revenaient lentement à un niveau raisonnable.

-Si, mais tu as une mauvaise influence sur moi. Marla frotta sa tête contre celle d'Alaric qui lui répondit par un coup de langue sur le museau.

-Beurk ! C'est dégueu !

-C'est habituel chez les animalis, va falloir t'y faire, chérie. Se moqua le renard en appuyant sur le dernier mot.

-Va falloir qu'on discute concernant les petit noms à se donner, l’exhibitionniste.

-Tu sais que j'adore quand tu m'appelle comme ça ?

-Je m'en doute. Lui répondit elle en lui embrassant, à son tour, le museau, caressant sa douce fourrure rousse et blanche, avant de poser sa tête dans son cou.

-Merci de m'avoir sauvé. Lui chuchota-t'il en lui caressant le crâne, envoyant un sentiment de bonheur dans le corps de la louve qui en sourit. Elle ne lui répondit rien, appréciant beaucoup trop les caresses et se laissant submerger par ses instincts bestiaux.

-Mais, où est Ignis ? Demanda-t'elle, une fois habituée des caresses d'Alaric, remarquant l’absence du petit esprit qui se serait, normalement, précipité vers elle.

-Justement, Marla, c'est lui qui est en toi. Et vu que je n'en suis pas le père, je te quitte. Se moqua-t'il. La jeune femme esquissa un petit sourire et poussa, avec une main, la tête du félon pour marquer sa désapprobation.

-Au moins il est toujours vivant ? Demanda-t'elle légèrement inquiète en voyant le halo s'atténuer petit à petit avant de disparaître.

-Il semblerait. Déclara l'animalis chat qui tenait à présent un gobelet de vin. Il semblerait que vous avez à fêter deux événements marquants, aujourd'hui, alors laissez moi vous offrir un cadeau. Le couple regardait l'étrange homme avec un air interloqué, ne comprenant pas où il allait.
Il se redressa, les bras écartés, dans un geste ostensiblement théâtral, en direction du plafond. -Je compte vous offrir cette ville et ses merveilles bien sur ! Comme je l'ai dis à votre compagnon, je cherchais un descendant qui puisse faire fructifier mon œuvre et j'ai décidé que ce serait nul autre que vous deux. Notamment vous, mademoiselle Marla. -Pourquoi moi ? S'étonna la louve, ne comprenant pas ce qu'elle faisait dans cette affaire.

-Parce que justement, vous souhaitez ardemment une famille et que votre compagnon est prêt à tout pour vous en créer une. Et quoi de mieux que de telles personnes avec un tel objectif pour développer une ville ? Ils voudront forcément le meilleur des endroits pour leurs enfants, et s'assureront donc, pour eux, d'en faire le plus beaux des endroits. Je dois avouer qu'une connaissance m'a poussée à vous choisir, et vu que son jeu me semblait amusant, j'ai à mon tour décidé d'y jouer. Alaric et Marla s'observèrent, s'interrogeant l'un l'autre du regard. La louve caressant son ventre et le renard l'imitant.

-Vous pensez sincèrement que l'on va rester dans cet endroit maudit ? Se moqua Alaric.

-Bien sur que non, c'est pour ça que je vais vous enchaîner à ces lieux. Les oreilles et la queue du renard se couchèrent d'un coup, sa fourrure se gonflant en vu du danger.

-Je ne suis pas une esclave. Grogna Marla qui luttait contre la fatigue et qui se redressait légèrement pour faire, elle aussi, face avec son nouveau compagnon.

-Vous ne serez pas esclave, mademoiselle. En vérité, je vais vous appliquer une magie spéciale qui modifiera la cité et que vous permettra de la forger à votre image. Vous pourrez même la déplacer où vous le souhaitez. Toutefois, comme toute magie il y a un coût et, à l'instar de votre ami esprit, il y aura un prix à payer. Alors utilisez cette magie avec intelligence. Une autre de ses contreparties est... L'animalis fut interrompu par des râles provenant du minotaure juste derrière le couple, les obligeants à se retourner. Ils découvrirent ainsi le minotaure se relevant difficilement, les bras chancelants et risquant de le lâcher à tout moment.

-Tiens, toujours pas mort toi ? Demanda, de manière rhétorique, l'animalis chat.

La créature, écumante de rage, surplomba la petite assemblée de toute sa masse. Ils purent voir que la blessure mortelle, que lui avait infligé la louve, avait disparue. La bête poussa alors un puissant hurlement se voulant impressionnant et qui réussit sur le couple épuisé et dans une mauvaise position, ainsi que sur la princesse enchaînée.

-Ce n'est pas très poli de... Commença l'animalis avant de se faire couper par un nouveau hurlement du monstre qui se mit ensuite à marcher lourdement vers eux.

Le chat, énervé par un tel comportement, leva tranquillement un bras en direction du minotaure, puis claqua simplement des doigts. Venant de nulle part, un éclair violet passa juste au dessus de l'épaule de l'animalis et vint frapper le monstre. Une énorme explosion retentit, le souffle de celle-ci forçant Alaric à protéger Marla avec son corps.
Une fois le souffle passé, ils purent découvrir un petit tas de cendre à l'endroit où se tenait précédemment le monstre.

-Cette fois il ne risque pas de revenir à la vie. Fit l'animalis satisfait. La paire put voir une flamme violacée entourant le bras de l’individu, le consumant.

-Bon, comme je m'apprêtais à vous le dire, vous ne serez pas vraiment esclave, mais vous serez la matrone de ces lieux, la maîtresse de maison, si vous préférez. Par contre, cela va de paire avec une limite.

L'homme s'approcha doucement du petit couple, provoquant une réaction de méfiance de la part d'Alaric qui se mit à grogner, ses oreilles baissées et ses crocs légèrement dévoilés. Marla, elle, fronça les sourcils, l'esprit aux aguets grâce à la peur que lui avait provoqué le minotaure.

-Couché le toutou, je ne veux pas avoir à te tuer. Lança d'une voix impérieuse le chat, dont les yeux se mirent à luire d'une couleur doré, pendant un bref instant.

Marla posa une main sur celle du renard filou, cherchant à le rassurer malgré ses tremblements. Elle avait déjà fait face à une telle situation, dans le passé, et elle ne voulait pas qu'il subisse un sort semblable au sien ou carrément celui du minotaure.
Elle exerça une légère pression afin d'attirer son attention, trop terrifiée qu'il ait l'audace de s'en prendre à cet animalis. Quand elle vit les yeux de l'homme en face d'eux,devenir rouges, elle ressentit un frisson lui signifiant le danger imminent qui s'amenait.

-Alaric, arrête. Lui intima t'elle d'une voix grave et imposante, mais dont la peur transparaissait suffisamment pour attirer son attention. Quand le renard baissa la tête, faisant cliqueter sa boucle d'oreille, elle put voir de la peur dans ses magnifiques yeux verts. Il ressentait clairement de la peur pour elle et cela lui gonflait le cœur de joie coupable. Elle était heureuse qu'il s'inquiète pour elle et elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui. Elle se dit qu'ils pourraient très bien finir en enfer l'un pour l'autre et cette pensée la rassura. Elle se sentait beaucoup trop bien avec lui pour pouvoir le laisser partir.

-Je vais prendre ta place d'accord ? Proposa-t'il, pensant qu'il s'agissait d'une bonne idée et espérant que l'animalis accepterait la proposition assez vite pour ne pas que Marla puisse intervenir.

-Alaric ! Explosa la louve , choquée. Cela lui remémora de sombre souvenirs et une petite larme se mit à couler au coin de son œil.

-Non, s'il te plaît, laisse le faire. Continua t'elle. C'est le seul moyen pour nous de sortir vivants d'ici et que tu aille chercher ta sœur. Tu ne peux pas rester ici. Et puis... c'est moi qu'il veut, alors ne prend pas ma place.

-Je me répète mais vous ne pourrez pas allez bien loin de l'enceinte de cette cité, si vous le faites vous vous changerez en cendres. La détrompa l'animalis chat dont les yeux étaient redevenus dorés.

Malgré l'interruption de ce dernier, le regard qu'avait lancé la louve à Alaric, lui empêcha de rétorquer quoi que ce soit pendant un instant. Ses yeux dorés, presque larmoyants étaient bien trop hypnotisant pour qu'il s'en arrache.
En réaction, il se colla plus fortement à elle, ses bras se croisant sur la poitrine de la louve dans une attitude plus protectrice. Mais, à contrecœur, il se calma, cessant de grogner en direction de l'autre animalis mais gardant sa fourrure dressée.

-Tu es sure de ce que tu fais ? Demanda-t'il prêt à bondir le plus vite possible pour la protéger en cas de refus ou d'hésitation.

-Oui. Tu n'auras qu'à aller chercher ta sœur et ton neveu, puis venir me délivrer comme le grand prince que tu es. Tu auras peut-être le droit à un baiser, grâce à ça.

-Et si je ne reviens pas ? Rétorqua-t'il moqueur, avec un sourire de connivence, lui permettant de reprendre petit à petit son calme.

-Ben tu m'entendras t'engueuler, peut importe où tu te trouveras. Elle enfouit alors son visage contre le cou du renard, aussi bien pour le rassurer lui, qu'elle et pour lui montrer son affection.

-Allez y, finissons en vite. Dit-elle en lui tendant le bras, à la fois résignée et confiante.

Confiante car elle pensait sincèrement que le renard filou ne l'abandonnerait pas à son sort, seule, maudite dans cette cité désertée. Elle était sure qu'il ne ferait pas la même chose que ses parents, qu'il ne l'abandonnerait pas. Il le lui avait prouvé à de nombreuses reprises et la main dans la sienne en était une nouvelle illustration. Mais, voyant le maître des lieux s'avançant lentement vers elle avec un large sourire satisfait, elle fut parcouru d'un doute et d'un frisson. Etait-ce une bonne idée ? Ne pouvait elle pas simplement fuir ?
Mais le regard confiant que lui lança Alaric, prêt à la remplacer même au dernier moment, lui confirma son choix. Les deux finirent par se toucher du bout de la griffe.
En une fraction de seconde, les flammes violettes, et les quelques flammèches dorées, entourant le bras du chat, rampèrent sur la griffe puis l'avant bras de la louve. Semblant réagir avec Marla, elles s'embrasèrent subitement, provoquant un immense brasier sur son bras, sans pour autant que cela ne lui fasse le moindre mal. Au contraire, c'était comme si des doigts invisibles et chauds réalisaient un dessin sur son bras, la sensation réconfortante et semblant amicale la détendant. Pendant le même temps, d'autres tripatouillaient les tréfonds de son cerveau et de son âme, la plongeant dans l’allégresse, au delà des caresses d'Alaric sur son crâne. Enfin, après un bref instant, le brasier s'évapora, comme soufflé par un puissant vent qu'aucun des êtres vivants ne pouvait sentir. Les flammes se dispersant, révélèrent une magnifique marque violette inscrite aussi bien sur la fourrure que sur sa peau. Il s'agissait d'un méli-mélo violet de courbes et de lignes s'entrecroisant et marqués de petits points dorés par endroits. Le bras de la jeune femme s'écroula, la fatigue lui ayant retiré la force de simplement l'abaisser doucement.

-Alaric, je veux que tu me fasse la même chose, la prochaine fois. Délira-t'elle encore un peut prisonnière de ce sentiment de bonheur.

-Ca y est, vous êtes liée avec la cité et vous possédez à présent sa magie.

-La cité est magique ? Intervint Alaric, incrédule.

-En effet, c'est mon œuvre, je n'allais pas en faire une cité banale, tout de même ? Le moindre objet ici est particulier. Même la robe dans la besace de votre compagne. A présent elle possède cette magie, mais je dois vous prévenir, le moindre sort coûte cher, très cher. Annonça-t'il sombrement.

-Du genre ?

-Du genre qu'elle se changera en statue et fera éternellement partie de la cité. C'est là la particularité de cette magie ancienne.

-Comment osez vous l'emprisonner ici avec une telle menace ? Grogna Alaric.

-Chacun cherche à satisfaire ses rêves. Vous, former un foyer l'un pour l'autre et vivre ensemble. Moi, simplement quelqu'un pour gérer la boutique. Nos objectifs se rejoignent et je vous offre une demeure, par la même occasion. Tout le monde est donc satisfait.

-Vous ne pensez pas qu'elle a déjà suffisamment souffert dans la vie ? Il faut en plus que vous lui retiriez sa liberté ? L'étrange animalis haussa des épaules, nullement convaincu par l'argument.

-La vie est faite de choses qui vont à l'encontre de notre volonté, même pour moi. Dans ce cas à quoi bon se lamenter sur son sort. Je lui réduit simplement sa liberté de se déplacer car elle est à présent le cœur de la cité. A t'on déjà vu le cœur d'un individu se balader hors de son corps ? He bien c'est pareil. En plus je m'assure que vous, il pointa Alaric du doigt, protégerez ma cité comme si il s'agissait de la prunelle vos yeux. Mais vous restez libre de l'abandonner.

-Hors de question. Rétorqua-t'il, énervé de penser à la simple éventualité que cela n'arrive. Cette réaction arracha un large sourire à l'animalis, comme si il venait de capturer une petite sourie et qu'il s'amusait à la torturer.

-Je m'attendais à une telle réponse. C'est pourquoi je vais vous offrir quelques cadeaux en compensation.

L'animalis leva une nouvelle fois la main et claqua des doigts. Soudain, l'air semblait figé et le claquement résonna pendant un instant dans la salle. Cette impression de vide inquiétait le renard qui regarda tout autour de lui, s'attendant à voir quelque chose apparaître.
Au lieu de cela, il vit avec stupeur les murs les entourant se déformer, perdant leur droiture, comme si ils fondaient sous l'effet d'une importante chaleur. -Ho non, pas encore. Rala la princesse qui avait sue tellement bien se faire discrète, qu'Alaric l'avait oubliée. Soudain, le décor sembla se tendre dans deux directions, formant un genre de tunnel, avant d'être brutalement relâché. Tous fermèrent un instant les yeux au moment de l'explosion et ils découvrirent que le décors face à eux avait été changé. Ils se trouvaient à présent sur un tapis pourpre dans un immense couloir dans lequel étaient alignées diverses statues d'animalis, d'elfes ou de monstres anciens. Toutes avaient pour point commun d'être magnifiques. Certaines étaient dénudées, d'autres peux vêtue face à d'autres semblant austères. Toutes représentaient la beauté féminine à leur manière. Le renard put même voir la statue qu'était devenu l'un des hommes les accompagnant et qui trônait là, juste devant eux.

-Me sens pas bien. Intervint soudain Marla qui s'était redressée pour mieux pouvoir se mettre à quatre pattes. Inquiet, Alaric se mit à genoux, mettant une main dans son dos et la massant en espérant que, d'une manière ou d'une autre, cela l'aiderait.

-Ecarte toi un peut... L'intima-t'elle en le poussant gentiment d'une main. Ne luttant pas, il se releva et s'écarta d'un pas derrière la louve dont la queue pendait entre les jambes. Elle finit par vider son estomac sur le magnifique tapi pourpre, faisant une immense tache dégueulasse dessus.

-Vous inquiétez pas, c'est vous qui ferez le ménage. Se moqua l'animalis chat.

-Ca m'est arrivé aussi quand il m'a kidnappé. Et il m'a même forcée à nettoyer ma robe ! Intervint la princesse indignée, qui s'invita dans le dialogue.

L'animalis lui renvoya un regard froid la faisant taire. Quand à Alaric, il remercia silencieusement Marla de l'avoir prévenu, puis l'aida à se redresser une fois qu'elle se sentait mieux. Il se glissa sous son bras, lui offrant de l'aide pour marcher, qu'elle accueillie avec un sourire timide. Le fait que sa queue le frappait rapidement, lui laissait deviner qu'elle appréciait l'initiative. Il lui essuya un morceau de bile qui lui restait au coin du museau, avant de l'effacer sur son unique vêtement.

-Tu m'as déjà offert ton cœur, je n'ai pas besoin de tes tripes. Se moqua-t'il doucement à son oreille. La louve leva les yeux au ciel, exaspérée par sa remarque.

-Fais attention, je pourrais t'envoyer l'autre partie à la figure. Le renard tourna soudain la tête, grimaçant et en se tenant la truffe. Cela avait été fait trop exagérément pour que cela soit sincère.

-Beurk. Trop fatiguée pour poursuivre son petit jeux, elle poussa un profond soupir puis posa son museau sur son torse, n'osant pas se montrer trop pressante envers le renard.

-Bon, laissez moi vous montrer la sale du trône. Intervint une nouvelle fois le maître des lieux qui les conduisit en direction d'une immense porte. La princesse se mit à quelques pas derrière l'étrange magicien, se méfiant de lui. Quand au nouveau couple, ils traînaient la patte, se faisant lentement distancer. Ce fut nullement de la faute de Marla, mais plus celle d'Alaric qui profitait du moment de sentir la louve contre lui, se rassurant et ressentant le bonheur de se coller à elle. Alors qu'ils marchaient tranquillement, la louve l'interpella.

-Alaric... je t'aime. Chuchota-t'elle gênée de le lui dire ainsi, aussi naturellement, faisant palpiter son propre cœur. Cette annonce lui gonfla le cœur et un sourire ravit se dessina sur le museau du renard.

-Moi aussi. Lui répondit-il en l'embrassant au coin du museau. Cette fois-ci, la louve se tendit, surprise et absolument pas habitué par ce genre de petit geste affectif.

-Je suis désolé si je me précipite. S'excusa précipitamment le renard, apeuré par le fait qu'il pourrait l'effrayer. Alors qu'il s'apprêtait à réitérer ses excuses, il sentit la queue de la louve se glisser contre sa jambe et l'enlacer autant que possible.

-Tu me rends heureuse et je ne te remercierais sans doute jamais assez. Lui dit elle en posant sa tête contre son épaule, tandis qu'elle frottait son ventre distraitement, sans s'en rendre comte. Cette fois, ce fut au renard d'être un peut gêné par le petit geste. Rougissant un bref instant sous sa fourrure, il reprit bien vite son sérieux.

-Toi, tu me rends fou à chaque fois que tu es en passe de mourir. A ce train la je vais finir chauve à force de m'arracher la fourrure. La louve se mit à imaginer un Alaric absolument sans poils et se mit à rire face à une telle vision aussi ridicule.

Le renard se retourna brusquement, faisant cliqueter sa boucle d'oreille.

-Tu n'étais pas obligé de l'imaginer ! S'offusqua-t'il avec un rictus amusé.

-Tu sais que tu aurais... un sacré charme pourtant. Ne sachant rétorquer, il grommela, se demandant si c'était une bonne idée de lui avoir dit ça finalement. Ils arrivèrent enfin devant une immense porte que l'animalis n'eut aucun mal à ouvrir à bout de bras.

-Voici la salle du trône ! Annonça l'animalis chat avec fierté. Devant eux, se trouvait un immense trône de pierre se trouvant sur un piédestal. Au niveau de la tête du dossier se trouvait un magnifique tryskel, trois vagues allant dans le sens de l'ombre d'un cadran solaire.
Comme pour le couloir, ils pouvaient voir différentes statues de femmes dont certaines se prosternaient sur les côtés du trône, sur lequel vint s'installer l'animalis.

-Laissez moi deviner, toutes ces statues sont des aventuriers, n'est-ce pas ? Demanda Alaric, scrutant les diverses œuvres.

-En effet. Ils souhaitaient tous qu'on les admires, alors je leurs ais accordés leur souhait.

-Vous seriez pas un peut pervers des fois ? Se moqua Alaric qui, il devait l'avouer, ne pouvait s'empêcher de regarder certaines.

-Nullement ! S'offusqua le concerné. Je ne suis rien de plus qu'un artiste adorant créer des œuvres ravissant la vue ! Et j'ajouterais, pourquoi pas mêler l'utile à l'agréable ?

-Je dois avouer qu'elles sont plutôt jolies... Cette constatation fit baisser le regard de Marla vers le sol. Elle ne savait si elle pouvait se considérer comme belle au vu de sa « malédiction » et de ses codes de beauté différents des animalis.

-... Mais je préfères celles plus musclées et grandes comme Marla. Termina t'il en s'amusant à tâter les muscles de la louve, attirant son regard assassin.

-Faudra qu'on se fasse une virée entre hommes, glissa l'animalis à son compère, en attendant, voici vos récompenses.

Il leva bien haut le bras puis l'abaissa d'un coup, faisant apparaître une colonne de flammes violettes parsemées de flammèches dorées, qui vint s'écraser au sol, sous les yeux éblouis de Marla. Elle disparut bien vite, laissant derrière elle des armes. Il s'agissait d'une épée à la lame violacée et dont la tête du pommeau représentait la tête d'un loup ou d'un renard, elle ne parvenait pas à le savoir réellement. A côté, il y avait une lance semblable a celle plus rustique que possédait Alaric, mais au lieu de bois de chêne, elle était faite dans un bois noir qui lui était inconnu. Au bout se trouvait une pointe de métal tout ce qu'il y a de plus normal. Collée à la lance, un simple glaive reposant dans son fourreau, sur un petit bouclier circulaire en bois noir avec une tête de loup blanc peinte dessus. Enfin, la louve découvrit des objets plutôt surprenant. Un rasoir ainsi qu'un peigne et, juste à côté, une jolie robe avec peut de tissus dessus.

-Comme ça Alaric sera votre genre d'homme. Fit l'animalis chat avec un sourire et un clin d’œil complice en direction de la louve.

Si elle se doutait que la nuisette était pour elle, elle ne comprenait pas pour la brosse ou le rasoir. Soudain, elle comprit la phrase du chat, et elle se remémora sa rencontre avec Alaric, où elle lui avait dit qu'il n'était pas son genre car trop poilu et qu'elle ne voulait pas qu'il mette de poils dans son lit et se mit à rougir d'embarras. Alaric ne comprit pas même si il se doutait que l'on parlait de lui. Marla lui fit signe qu'elle lui expliquerait plus tard et se concentra sur le reste du matériel.

-Le reste est à vous, en compensation de vos efforts fournis. A présent je m'en vais. Vous pouvez faire tout ce que vous voudrez avec la cité, mais je reviendrais de temps en temps, voir ce que vous faites de mon chef-d’œuvre.

-Attendez ! Intervint soudain Marla au moment où l'animalis s'apprêtait à, une nouvelle fois, claquer des doigts. Le chat suspendit son action attendant de voir ce que cette mortelle lui voulait.

-Pourriez vous ramener Avely et ses hommes en sécurité avec nous ? Je vous en prie. L'animalis lui sourit et claqua des doigts.

Une explosion de flammes violettes les aveugla un instant avant de disparaître, révélant la naine et ses hommes, ainsi que les quelques autres survivants, couverts de sang. La rousse tenait même dans une main une épée au style barbare, à la lame noire et courbée. Elle avait le regard fou et semblait essoufflée.

-Saletée de ville poullie ! Explosa la naine avec son accent nain reconnaissable entre tous. Je commence à en avoil las le dos ! Mais, remarquant le couple, sa mine fatiguée se mua en un large sourire. Elle se précipita vers eux et les pris dans ses bras. Les deux animalis sentirent les armes dans leurs dos, les écrasant.

-Vous m'avez manqués tout les deux ! Bon sang je me suis fais un sang d'encle !

-Mes Dieux je vais mourir ! S'étouffa Alaric qui avait l'impression que ses os craquaient sous la pression.

-Merci Avely, nous aussi on s'inquiétait. S'empressa de répondre Marla pour cacher la réflexion du renard filou.

-Ca n'a pas été tlop dul poul vous ? Nous on eu à faile avec des dizaines de minotaules.

-Nous aussi, on en a eu un. Mais Marla a dû s'empaler sur sa propre épée pour le battre. Avely arrêta de les serrer et s'écarta pour observer la louve. Elle remarqua un trou dans ses vêtements au niveau de la poitrine, ainsi que du sang, ancienne trace de la blessure.

-Mais c'était pour éviter que monsieur ne se suicide ! Rétorqua-t'elle.

-Malla, évite ça, il n'en vaut pas la peine que tu te suicide poul lui !

-Oui, c'est vrai ! Confirma Alaric, avant de rectifier : Sur le « évite ça », pas le « il n'en vaut pas la peine » !

-Hey ! Ho ! Vous oubliez pas un truc là ? J'ai envie de rentrer chez moi, là ! Intervint soudain la princesse qui pouvait enfin se mettre à parler, ou hurler, librement.

-La felme, l'humaine, si tu veux pas te plendle un coup de malteau sul la tête. Répliqua la naine en frappant gentiment le sol avec son arme. La jeune femme se tue, ne voulant apporter sur elle les foudres d'une naine rousse enragée.

-Mais elle n'a pas told, il va falloil soltil de la ville. On a une lécompense à obtenil, je plopose qu'on s'en aille dès demain matin. A l'évocation de quitter la cité, Marla et Alaric se regardèrent tristement. Ils se fixèrent un instant, cherchant la force en l'autre d'annoncer la situation à la naine.

-Je ne peux pas partir, il m'a maudit et je fais partit de la cité à présent. Annonça finalement Marla dans un soupir résigné.

-C'est une blague ? Demanda la naine, les yeux écarquillés vers Alaric qui baissa la tête sous son regard.

-Et je... je vais rester avec elle.

-Non. Tu vas aller avec Avely et ses hommes récupérer ta récompense, ta sœur et son bébé. Ils te protégeront des humains et s'assureront qu'ils ne te mentiront pas. L'arrêta Marla

-Je suis un filou, il n'y a pas meilleur menteur et voleur que moi. Lui rappela-t'il, ignorant la première partie. Elle lui sourit, d'abord hésitante, elle prit son courage à deux mains et l'embrassa sur les babines comme elle l'aurait fait si elle avait été humaine.

-C'est vrai. Tu as réussi à voler mon cœur. Confirma-t'elle en s'écartant de lui. Mais il va falloir que tu y aille. La louve fut amusée de voir la queue du renard, s'agitant à toute vitesse dans son dos, et son large sourire sur les babines.

-Va falloir t'habituer aux « baisés » des animalis. Et il lui donna un petit coup de langue au museau.

-Dégueulasse. S'indigna Marla, amusée malgré la séparation qui s'annonçait. Alaric lui adressa un clin d’œil complice, avant de la lâcher.

Voyant qu'elle ne semblait pas s'écrouler, il alla chercher sa nouvelle lance, son bouclier et son glaive, de même que la longue épée destinée à sa compagne. Il rangea les autres objets en plus dans sa propre besace. Il glissa l'arme dans le fourreau vide de Marla et attacha son glaive à la ceinture du pantalon qu'il avait « emprunté ».

-Est-ce que ça va aller ? Demanda soudain Alaric en prenant les mains de la louve dans les siennes.

-Oui, j'ai un peut faim et besoin d'un peut de repos mais ça va.

-Je voulais dire, est-ce tu es sure que ça va aller si je te laisse ici ? La louve ne dit rien pendant un instant. Elle pouvait voir dans les yeux émeraude d'Alaric qu'au moindre signe il resterait avec elle. Elle devait se montrer forte pour lui, pour qu'il ne craigne pas de la laisser seule et en même temps profiter au maximum de lui.

-Je ne vais pas t'attendre cent ans. Si tu ne te presse pas à revenir, je te laisserais dormir dehors. Le prévint-elle.

-Ouf, à un moment j'ai cru que tu allais devenir gentil avec moi en apprenant que je t'aimais. C'est bien que les choses restent ainsi.

Avely les regarda gravement, surtout la louve. Cela ne lui convenait absolument pas de la laisser seule ici, malgré tout, ne pouvant rien faire, elle se consolla avec une petite idée.

-Avant de paltil, j'ai bien envie de faile une petite fête. Messieurs, soltez vos plovisions ! Les autles, allez fouiller la ville voil si il n'y a pas d'alcool de caché ! En entendant ça, les soldats nains tirèrent leurs sacs de leurs dos et sortirent leurs provisions qu'ils posèrent sur le sol de la salle, avec de grands sourire. Les

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