Chapitre 5

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Plusieurs jours plus tard, ils approchaient du château d'Ys.
Les plaines et la verdure avaient laissés place à des dunes de sable et à la mer à perte de vue. Les sapins et chênes avaient étés remplacés par des pins et autres arbustes rachitiques et le bruit des vagues était apaisant.
Le Soleil tapait fort, en cette journée, faisant haleter les deux compères, tandis qu'Ignis semblait s'y complaire en volant tout autour d'eux, les épuisants d'avantage. Soudain, alors qu'ils commençaient à gravir une dune couverte de végétation, Alaric s'arrêta, ses oreilles bien dressées sur sa tête, ses sens en alerte.
Marla, surprise, s'arrêta, permettant à Ignis de venir se poser sur son épaule.

-Qu'y a t'il ? Lui demanda t'elle, l'imitant en tendant l'oreille. Le renard l'avait entraîné durant tout leur périple, à écouter un peut plus ses sens, ce qui lui permit d'entendre des bruits étranges d'objets fendant l'air et d'explosions, de même que le bois qui grinçait.

Tous ces bruits provenaient de l'autre côté de la colline qu'ils essayaient de gravir.
Se lançant un regard inquiet, ils se précipitèrent vers le sommet de la colline pour savoir de quoi il s'agissait.
Une fois au sommet, ils purent découvrir ni plus ni moins que la citadelle d'Ys, un magnifique fort juché sur une falaise et de laquelle s'écoulait une cascade. Pourtant, nulle rivière ne provenait des terres pour l'alimenter. A ses pieds, se trouvait la cité d'Ys, ceinturée de solides remparts et sur laquelle une brume étrange flottait, ne laissant que deviner la silhouette des maisons.
Aux pieds des remparts, à bonne distance, se trouvait un camp dans lequel s'activait une armée portant les couleurs du roi. Les soldats actionnaient des trébuchets pour percer les murs, mais les projectiles finissaient soit trop haut et se retrouvaient absorbés par la brume, soit ils se fracassaient sur les murs sans aucun effets. Ils se regardèrent, ne sachant trop quoi faire. Si ils se rapprochaient du camps, ils risqueraient de se retrouver capturés, mais ils ne savaient pas non plus par où passer. C'est alors qu'Alaric fit un signe de tête à la louve, en regardant derrière elle, pour la prévenir de quelque chose. En se retournant, elle remarqua cinq hommes en armes avec un air patibulaire.

-Regardez ce que nous avons là, s'exclama l'un d'eux en prenant une masse, d'autres souris sont tombées dans notre piège. Vous allez gentiment nous suivre jusqu'au camps, sans faire d'histoires et peut être que l'on pourra vous vendre à un bon prix. Ils ont besoin d'hommes après tout et puis... il lorgna sur la poitrine de Marla, celle-là devrait en ravir plus d'un. Ils aiment dresser les chiens là bas.

Alaric se mit alors devant Marla comme pour la protéger, celle-ci tira alors son épée de son fourreau et écarta Alaric de son chemin pour faire face à celui qui lui semblait le plus costaud. Elle prit alors la posture de la garde du fou, une jambe devant l'autre et la pointe de l'épée pointée vers le bas.

-Alaric, tu as pris une très mauvaise habitude, se moqua t'elle, tu as oublié que j'étais chevalier vagabonde ?

-Dans ce cas, si madame pouvait me faire l'honneur de passer devant. Lui rétorqua t'il en exécutant une révérence, sous le regard incrédule des bandits.

-Que d'honneur mon bon monsieur. Se prit elle au jeux.

-Nan mais c'est pas bientôt finit c'te connerie ! Éructa l'un des malfrats avec un coutelas qui s'élança sur Marla, suivi d'un autre avec une lance. Il tenta de lui donner un coup d'estoc, mais la louve le para d'un coup d'épée rapide. Elle en profita pour ramener sa lame, qui trancha l'armure de cuir mais sans le blesser.
Ce mouvement lui permit alors d'esquiver un coup de lance et grâce à un large mouvement des bras, d'abattre son épée sur la crâne du malheureux. A côté, Alaric souffla un mot à ignis avant de s'occuper du premier type qui le chargeait, lui aussi avec une lance. Malheureusement pour lui, le renard donna un coup de patte, faisant s'envoler du sable vers son visage. Il n'eut pas le temps d'essuyer ses yeux qu'une lance de bois s'enfonça dans son ventre.

-Rendez vous, lança soudain Marla à leurs agresseurs, profitant qu'ils étaient refroidis par la mort de leurs deux camarades, nous sommes envoyez par le duc de Normont. Si il devait nous arriver malheur, vous et vos familles serez pendus haut et court !

Face à l'autorité de la louve, qui en profita pour sortir sa lettre d'affranchissement, sur laquelle se trouvaient les armoiries du duc, les assaillant se regardèrent un instant, ne sachant si ils feraient mieux de s'en aller chercher du renfort ou si ils devaient simplement en rester là.
C'est alors que l'un d'eux poussa un hurlement de douleur, lâchant ses armes sous la douleur, avant de partir en trombe en direction de la mer, son pantalon ayant prit feu.
Tous se regardèrent interloqués, jusqu'à ce qu'un petit esprit arrive de la direction que venait de prendre le malfrat, avec un air satisfait. Il se posa alors sur l'épaule de la louve, qui le caressa pour le féliciter. Se retrouvant à seulement deux, les derniers malfrats détalèrent se cacher entre les dunes, de peur de subir le courroux de ces étranges animalis si ce n'est celui de leur seigneur.

-Joli le coup des envoyés du duc. Je n'y avais pas pensé. Chuchota Alaric, sincèrement impressionné. Mais, ce n'est pas contraire à la chevalerie le mensonge ? Même moi je suis choqué.

-Tu as une mauvaise influence sur moi. Mais je trouve que tu n'es pas mieux, toi qui préfère brûler les fesses des gens. Et justement, je trouve que tu as aussi une très mauvaise influence sur Ignis. Lui lança t'elle en prenant l'esprit dans ses bras comme le ferait une mère à son bébé, en braquant un regard sombre vers l'autre adulte responsable.

-Ce n'est pas pour rien que tu m'appelle le félon, il faut bien que j'assure ma réputation. La louve secoua la tête avec un petit sourire. Décidément il savait lui donner le sourire, ce renard filou.

Ils se remirent alors en route, Marla espérant que les bandits se chargeraient des cadavres de leurs amis en leur offrant une tombe décente.
Ils décidèrent d'aller à l'entrée du camps car quelques animalis s'y étaient rassemblés, avec des créatures d'autres races, notamment une petite troupe de nains qui attiraient l'attention. Ils semblaient s'impatienter de quelque chose. Avant qu'ils ne soient trop proches, la louve parvint à convaincre Ignis d'entrer dans la lanterne, à la demande d'Alaric, pour qu'il ne puisse pas être vu.
Ils se rapprochèrent de la foule et s'y mêlèrent pour savoir ce qu'il se passait.

-Excusez moi, demanda Alaric à un animalis chien, qu'est-ce que vous attendez ?

-Tu dois êtle nouveau ma palole, intervint une voix bourrue de femme, avec un gros accent, empêchant l'autre de répondre, c'est ici qu'on se lassemble poul l'éxpédition ! Alaric et Marla virent alors une jeune femme trapue, avec des cheveux roux rassemblés en une multitude de nattes attachées par des anneaux d'or.

Elle portait un marteau de guerre avec de nombreuses runes, de couleur rouge, inscrites dans le métal. Marla se demanda même si il ne s'agissait pas de sang séché. Elle avait des yeux bruns comme du bronze et une peau d'une teinte blanchâtre. Mais le plus marquant était sa petite taille, faisant qu'elle arrivait au niveau du nombril de la louve blanche.

-Ha d'accord, mais peut on se joindre à vous ? Demanda Alaric.

-Bien sul, lui répondit elle avant d'agiter son marteau vers lui avec un regard suspicieux, mais t'avise pas à nous piquer tout l'ol et la gloile, sinon tu fela connaissance avec mon malteau.

-Mais de toute façon chacun aura sa part de la récompense non, intervint Marla pour éviter que le renard n'envenime les choses, alors il n'y a aucune raison de se chamailler ?

-Tu as tout à fait laison. Je m'appelle Avely du Pic. Dit elle en présentant son épaisse main gantelée.

-Marla... Juste Marla, répondit-elle en prenant la main de l'autre, et lui c'est Alaric de la tribu des renards. Ha, et vous avez tout à fait raison de vous méfier de lui. Alors qu'elle souriait en se moquant du renard qui prit un air offusqué, elle fut surprise par la poigne de fer de la naine qui faillit lui briser les os.

-Bienvenue dans l'équipe alols !

-Bon, il est l'heure d'entrer, bande de culs terreux. Intervint la voix énervée de quelqu'un.


Un noble apparut sur l'estrade, faisant claquer ses talons sur le bois. Il s'agissait d'un humain en armure complète avec une cape brodée d'hermine.
Les esclaves ouvriront le chemin. Quand aux autres, avec moi. Sans plus de cérémonie, il descendit de son piédestal et se dirigea avec quelques soldats et mages humains à sa suite, ainsi que les nains, vers les remparts de la ville.
Le bombardement venait de se terminer, permettant à la troupe d'avancer sans aucun soucis. Marla et Alaric purent voir des animalis, qui transportaient des vivres et quelques sacs vides en cas de butin, ainsi que des armes rudimentaires telles des lances ou massues. Une poignée d'autres animalis, sûrement des affranchis disposaient de quelques couteaux et autres, mais rien de bien impressionnant par rapport aux nains qui disposaient tous de marteaux et d'armures lourdes rutilantes. Dans leurs dos se trouvaient d'étranges paquets recouverts de tissus, qui attiraient les regards de tous.

-Vous venez les sacs à puces ? Leur lança Avely à la tête de la troupe naine. Marla et Alaric se greffèrent à eux, les nains ne paraissaient nullement dérangés par le fait qu'il s'agissait d'animalis à leurs côtés, au contraire, ils semblaient même bien plus amicaux qu'avec les humains, attirant leurs regards noirs.

-Excusez moi, dame Avely, mais que faites vous ici, demanda Marla.

-Poul l'ol paldi ! Que veux tu d'autle ? Et puis la lenommé que j'obtiendlais ici me pelmettla d'assuler mon statue de leine des nains !

-Comment ça reine des nains ? Fit Marla l'air sidéré en comprenant plus ou moins ce que baragouinait la petite femme. Avely éclata alors de rire face à son visage et lui donna une bonne bourrade dans le dos comme si il s'agissait d'une bonne bague.

-Les nains ne sont pas comme les humains, le pouvoil se tlansmet pal le sang mais aussi le mélite et lien de mieux poul ça qu'une bonne aventule !

-Mais dans ce cas, votre majesté, où se trouve votre garde ? Demanda Alaric d'un air circonspect.

-Elle est là, ma galde de fel. Elle est la plus puissante de ce monde et des soutellains. Ne vous en faites pas vous êtes en séculité avec nous petit voleul. Ils arrivèrent finalement devant une grande porte en bois massif, devant laquelle reposaient des débris de pierres.

Celles-ci s'ouvrirent alors dans un grincement strident, laissant sortir de l'eau qui vint se répandre devant les pieds de la troupe.

-Ces idiots voulaient entièlement laser la ville pour y faire entler leul almée et assiéger le château en oubliant qu'il était magique. Alols qu'il suffit d'attendle ! Ils ne font pas pleuve de beaucoup de sagesse.

-Bon, les portes sont ouvertes, tous les animalis devant, n'oubliez pas que l'objectif est le château, alors pas de distraction ! Lança le noble à la tête de l'expédition.

Tous les animalis esclaves s'exécutèrent sans broncher, tous avaient les oreilles pendantes, sachant qu'ils se dirigeaient tout droit vers une mort certaine.
Voyant que les affranchis ne s'exécutaient pas, le noble leurs hurla dessus.

-Bougez vous, maudits animaux, nous n'avons pas que ça à faire ! Alaric posa son regard sur la louve blanche, s'attendant à ce qu'elle réagisse. Il la vit, comme attendu, s'énerver, serrant le poing et sa fourrure se hérissant.

-Hey, nous ne sommes pas des esclaves et encore moins des animaux ! L'apostropha t'elle en le soutenant du regard.

-Les animaux ont un maître, sinon ils crèvent, lui répondit le noble d'une voix pleine de haine, alors avancez.

-Vous n'avez tellement pas de couilles que vous laissez des femmes et des sacs à puces passer devant ? Est-ce donc ainsi que se plésente le coulage de l'humanité ? Laissez nous vous faile la démonstlation de ce qu'est le coulage. Intervint Avely en frappant le sol avec la poignée de son marteau.

La naine fit alors signe à Marla et Alaric de la suivre et ils pénétrèrent dans la ville, sous le regard courroucé et hautain du noble.
La ville consistait en une multitude de bâtiments resserrés, fais de torchis et de bois aux couleurs disparates et, ils s'en doutaient, vives, ternies par la brume. En clair il s'agissait d'une ville normale, mais l'une des grandes particularité ici était cette fameuse brume qui empêchait à la troupe de voir un peut plus loin que deux ou trois maisons. Quant à l'autre, c'était l'eau glaciale qui leur arrivait jusqu'aux chevilles. Alaric remarqua à ce moment que la lanterne dégageait une lumière bleutée, indiquant qu'Ignis avait peur de l'eau.
Il se rapprocha donc de la louve et passa un bras dans son dos pour attirer son attention.

-Je crois qu'Ignis a peur. Lui chuchota t'il, réellement inquiet pour l'esprit

. -Est-ce qu'on devrait le laisser sortir ? Ou alors on lui demande d'attendre dehors ? Répondit elle, s'inquiétant aussi pour lui.

-Allez, on avance le petit couple, les pressa Avely en prenant la tête du cortège, vous lisquez de plendle un coup d'épée dans le dos sinon. Ils se retournèrent tous les deux pour voir les visages sombres des humains. Quelque chose se tramait et cela leurs hérissait le poil.


Ils se mirent finalement tous en route ne prenant même pas la peine de fouiller les maisons.
Les bruits de pas résonnaient dans la ville fantôme, une ambiance pesante, en plus de l'humidité, les ralentissant. Tous tressautaient à chaque fois qu'un bruit inhabituel leurs parvenaient, mais cela provenait tout le temps d'eux.
Les nains, aussi se tenaient aux aguets, mais leur chef, elle, semblait dans son milieu, s'avançant d'un pas insouciant.

-Envoyez des éclaireurs, on n'avance pas ! râla le noble avant de désigner Alaric du doigt avec un petit rictus. Toi ! Prends en d'autres et allez devant ! Marla se tourna vers Alaric, si inquiète que ses oreilles s'étaient aplaties sur son crâne et sa queue pendouillait dans mollement dans son dos. Le renard maintenait son regard sévère face à celui du noble hautain. Que cherchait il à faire ?

-Je viens avec toi. Lui dit-elle. Il lui sourit en retour et accepta. Estimant que cela devrait être suffisant, ils se dirigèrent vers la tête du cortège avant d'être stoppés par Avely qui les regarda gravement.

-Sultout, en cas de ploblème, cachez vous. Moi et ma galde selons tout plès alols ne lester pas dans le passage. Ils hochèrent tous les deux la tête, indiquant qu'ils s'exécuteraient, puis se mirent à courir loin devant le groupe.


Semblant à bonne distance, Marla prit la lanterne et en sorti Ignis qu'elle plaça sur son épaule. La petite créature en fut heureuse et embrassa la louve pour la remercier de l'avoir libéré. Ils remarquèrent alors que l'esprit avait pris une teinte blanchâtre, presque maladif à cause de la brume. Ils se regardèrent tous les deux inquiets pour le petit Ignis. Comme des parents avec leur gamin. Mais un gamin pyromane.
Alaric s'approcha alors d'Ignis et lui caressa la tête, découvrant des traits noirs formant des cernes sous ses « yeux ». La petite créature lui renvoya un sourire fatigué, en appréciant l'attention.

-Ca sent le traquenard tout ça. Gronda Alaric en regardant les alentours et en ouvrant grandes ses oreilles pour capter le moindre bruit suspect.

-Oui... tu as une idée de ce que l'on pourrait faire ?

-Pas la moindre, pour le moment. Mais par chance tu as le plus filou des goupils avec toi, donc on a toutes les chances de notre côté. Ils se promenèrent, vadrouillant entre les maisons.

Des boutiques vides avec encore des articles à l'intérieur des vitrines. L'ambiance était lourde et, même si ils parvenaient à entendre la troupe marchant derrière eux, un sentiment oppressif c'était emparé d'eux.
Marla se tenait tendue, sa queue rigide dans son dos, et elle jetait des regards inquiets vers Alaric qui, lui, préférait batifoler pour détendre l'atmosphère.

-Tu devrais essayer celle-là, elle irait bien avec tes jolis yeux. Lança t'il, sur un ton moqueur mais en même temps étrangement sincère, en contemplant une belle robe noire avec des broderies dorées.

Marla s'arrêta un instant, contemplant elle aussi la robe et se remémorant l'époque ou elle dansait avec ce genre de vêtements. Alaric capta ce regard mélancolique et songeur. Le renard, un peut gêné par la réaction négative qu'il avait suscité, se mordit la babine, ses oreilles se baissèrent légèrement pour traduire son sentiment.

-Tu peux la prendre à mon avis. Enfin... si elle te fait envie. Ce n'est pas comme si elle allait manquer à son propriétaire, de toute manière. Elle se tourna vers lui, surprise qu'il lui propose de carrément voler, même si elle venait d'une cité fantôme. Après, il s'agissait d'Alaric, elle aurait sans doute dû s'y attendre.

-Heu... je suis pas sure que voler quelque chose soit une si bonne idée. Hésita t'elle.

-Pourquoi ? Personne ne t'en tiendras rigueur et puis ce n'est pas comme si le propriétaire s'en inquiéterait.

La jeune femme resta immobile, ne sachant trop ce qu'elle devait faire.
Alors, le félon prit les devants et ouvrit la porte de la boutique. D'abord surpris de la trouver ouverte, il pénétra sans aucun complexe dans le magasin, s'attendant à ce que quelqu'un, ou quelque chose, ne le surprenne.

Il se dirigea ensuite vers la robe.
En voyant la jeune femme de l'autre côté de la vitrine, il lui décocha un large sourire se voulant séducteur. Il déshabilla lentement le mannequin, agitant sa queue et son derrière de manière sexy.
Elle leva un sourcil moqueur, se mordant les babines face à autant de ridicule. Finalement il lui avait fait un peut oublier ses mauvaises idées et elle devait l'en remercier.
Elle donna un petit coup à la vitrine pour qu'il se retourne.

-Tu devrais en profiter pour changer ton pagne dégoûtant, je commence à voire ta raie. Se moqua t'elle en désignant son unique vêtement crasseux et partant en lambeaux.

Il lui décocha un large sourire et s'enfonça dans la boutique.
Ne voyant plus Alaric, elle se concentra une nouvelle fois sur son environnement pour découvrir qu'elle n'entendait plus les bruits de la troupe qui les suivaient pourtant de près.
Inquiète, la louve ressentit un frisson lui parcourir l'échine. Préférant rejoindre Alaric, elle pénétra, elle aussi, dans la boutique. Cette dernière, très sombre, semblait ne pas avoir été abandonnée récemment. Il n'y avait nulle traces de poussières et de toiles d'araignées alors que cela devait faire des siècles que nulles âmes n'y étaient entrées.

-Alaric ! On a un problème, je n'arrive plus à entendre les autres. Prévint elle.

Ignis avait, pendant ce temps, repris une couleur rouge pétillante de santé et s'amusait à voler partout dans la pièce, l'éclairant au passage.
Elle put ainsi voir des robes et autres tenues accrochées à des murs. Dans le fond, des rideaux avaient été tirés, servant pour l’intimité des clients voulant essayer leurs vêtements.
L'endroit était étrangement calme hormis le bruit de tissus que l'on froissait, en direction des dites « cabines ».

-Ils ne doivent pas être bien loin. Ils ont sûrement dû changer d'itinéraire à cause de l'autre imbécile.

-Tu as sans doute raison. Mais cette ville me fiche la chaire de poule. Le petit Ignis vola jusqu'aux draps, qui dissimulaient Alaric, et s'installa sur la bar de fer qui les suspendaient au mur, regardant le renard derrière.

-Espèce de sale voyeur. T'es jaloux parce que t'en as même pas. -Enfin elle n'a rien d'exceptionnel. Rétorqua Marla, protectrice envers son petit esprit.

-Mais enfin, Marla ! Je parlais de vêtements ! Tu pensais que je parlais de quoi ? Dît-il faussement offusqué.

La jeune louve se sentit gênée d'avoir parlé de ça aussi nonchalamment. Par chance sa fourrure cachait ses joues rougissantes, mais son silence s'avérait tout aussi révélateur, faisant éclater Alaric de rire.
Il sorti rapidement d'entre les draps, révélant un beau renard portant une chemise de lin blanche, avec trois hermines brodées sur son cœur. Un pantalon marron terminait ce tableau, qui paraissait des plus étranges pour la jeune louve qui se mit à rire.

-Quoi ? Lança t'il sur un ton moqueur.

-Non rien, je te trouve juste, vachement plus civilisé une fois habillé.

-Ha mais ne t'inquiète pas, c'était juste pour te choquer. Il retira ensuite sa chemise et la laissa tomber nonchalament sur le sol.

-Je retire ce que j'ai dis. Soupira t'elle avec un large sourire, se doutant que cet instant ne durerait pas.

-Tu n'allais quand même pas cracher sur ce corps magnifique ?

-Tu as raison. Je ne vais pas cracher dessus. Ca me ferait relativiser la plupart des poitrines des mecs... et des filles. L'animalis grimaça, faisant semblant que son amour propre avait été blessé.

-Sérieusement ? Tu ne me trouve pas sexy ?

-Sexy ne serait pas le premier mot à me venir à l'esprit. Exhibitionniste, oui. Bon, il serait peut être temps de se remettre au boulot. Elle se retourna et fila vers la sortie, un large sourire sur le museau.

-Exhibitionniste, sérieux ? Souffla Alaric en la rejoignant, remettant dans son dos le sac qui contenait à présent la robe de Marla.

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