Chapitre 2

14 minutes de lecture

Je suis en train d'ouvrir le dossier que m'a envoyé Paul à propos de la série de livres sur laquelle je vais devoir travailler quand j'entends des bruissements dans le couloir, ce qui m'incite à tourner la tête vers la pendule accrochée sur le mur. Il est déjà midi, et mes collègues se dirigent tous vers la cafétéria pour déjeuner. Je soupire. Je suis partie tellement vite ce matin que j'ai oublié de prendre le sandwich que je m'étais préparé, donc je vais devoir descendre, aujourd'hui.

Alors que je pense à y aller plus tard pour éviter d'être confrontée à la grosse période de gens agglutinés dans le petit espace du midi, mon ventre se met à faire un son inquiétant. Je le prends comme un signe que je n'ai pas la patience d'attendre jusqu'à une heure où le trafic serait moins dense.

Je referme le dossier en soupirant, un brin découragée. D'une main maladroite, je touche mon chignon pour m'assurer qu'il est toujours en place, sans réagir pourtant lorsque je constate qu'il est encore plus dramatique que ce matin. Peu enthousiaste, je me lève et traverse mon bureau pour longer le couloir, descendre l'escalier et enfin arriver à la cafétéria.

À mon grand étonnement, je remarque qu'il y a beaucoup moins de monde que ce à quoi je m'attendais. Ils ont sans doute décidé d'aller déjeuner à l'extérieur aujourd'hui. J'entre en poussant la porte battante et m'arrête devant un présentoir à sandwichs, lorsque l'odeur alléchante d'une pizza extra-fromage parvient à mes narines. J'étire le cou et aperçois le cuisinier qui vient tout juste de la déposer sur la grosse plaquette en tôle. Je m'approche doucement, un petit sourire aux lèvres.

— Salut Lory, me dit-il d'une voix chaleureuse en essuyant sa grande main replète sur son tablier. Tu es tentée par ma pizza, ce midi ?

Je lui réponds par un sourire franc cette fois.

— Salut Coco, lancé-je. Oui, je crois bien que je vais me laisser tenter.

Il hoche la tête et se retourne pour me servir une généreuse portion. Je l'observe un petit moment, avec son ventre bedonnant et sa moustache entortillée. Je n'étais pas encore là quand les employés ont commencé à l'appeler Coco, mais je suppose que ça a à voir avec son crâne rasé. De toute façon, c'est le seul nom qu'il m'a donné pour m'adresser à lui.

— Une bonne pizza extra-fromage et extra-sauce pour la demoiselle ! s'exclame-t-il en déposant l'assiette pleine de frites sur le comptoir. Je te souhaite une bonne journée, ma belle !

Je lui réponds par un sourire et attrape la petite assiette en mousse avant de me diriger vers le réfrigérateur à boissons. Je choisis une bouteille de jus d'orange. Au moment où je m'apprête à déposer ma nourriture sur le comptoir près de la caissière, un homme me bouscule pour passer devant moi avec son plateau et montrer sa carte de déjeuner à la dame, qui me lance un sourire empathique.

L'homme ne s'excuse pas et va s'asseoir avec un groupe de collègues, qui me dévisagent quelques secondes. Je n'y fais pas attention et paie mon repas, avant d'aller m'installer plus loin dans la cafétéria. Je m'assois à une table, seule, en espérant que personne n'ait envie de venir ici.

Après quelques minutes, je relève les yeux et croise le regard d'une femme, assise à quelques tables de moi, qui marmonne quelque chose à son amie à proximité. Je soupire et ne m'attarde pas aux deux paires d'yeux indiscrètes qui me lancent des regards.

Ça fait partie de mon quotidien. Je sais que l'on me dévisage souvent, que l'on parle de moi, mais je ne suis ni folle ni idiote. Si ce n'est pas pour rire de ma solitude, que j'apprécie d'ailleurs, c'est pour débattre du fait que mon père soit ami avec le grand patron de l'entreprise.

Ou bien, dans la plupart des cas, c'est pour répéter des histoires sur mon passé, qu'ils croient tous connaître si bien. Mieux que moi, semble-t-il. Mais je ne m'attarde pas à leurs ragots. Si cela leur fait plaisir de me juger et d'essayer de me faire sentir mal d'être ici, qu'ils s'en donnent à cœur joie. Je n'ai que faire de l'opinion de personnes qui ne sont ni mes amis ni ma famille. Alors je ne vois aucune raison de me soucier de ce qu'ils pensent ou croient savoir à mon sujet.

En tournant le regard, je remarque une jeune femme aux longs cheveux roses qui fixe son plat. Elle est assise près de la porte, au bout d'une table, seule. En relevant ses yeux bleus, elle croise les miens et m'adresse un petit sourire timide. Je comprends immédiatement qu'elle est nouvelle, car je ne l'ai encore jamais vue ici. Cela dit, je n'ai pas pour habitude de traîner dans les couloirs, donc c'est peut-être pour ça.

Après quelques minutes, j'ai terminé mon plat, et je me lève pour jeter mon assiette et regagner mon bureau, insouciante des regards qui semblent suivre chacun de mes mouvements. Je ne me laisse pas déranger par les potins et les commérages. Je suis là pour faire mon travail, et c'est tout ce qui compte.

Je quitte finalement le bureau à sept heures trente. La plupart de mes collègues sont déjà partis depuis longtemps, et mon patron est venu me dire au revoir à cinq heures. Je n'ai pas été particulièrement ravie de devoir lui dire que non, je n'ai pas encore commencé ma collaboration avec l'assistant d'édition aujourd'hui.

Cependant, je me suis abstenue de faire un commentaire sur le manque de sérieux de mon collègue, puisque moi non plus, je n'ai pas pris la peine de passer à son bureau pour que nous puissions nous entendre sur nos méthodes de travail. Pour ma défense, je ne suis pas encore partie, moi. Donc, il aurait très bien pu venir me dire deux mots avant de quitter.

Je sors de l'établissement en jetant mon petit sac à bandoulière par-dessus mon épaule. Au-dessus de ma tête, les néons blancs émettent un cillement agressant, illuminant les lettres « P » et « B » accrochées sur la devanture du bâtiment. Malgré l'obscurité, la ville grouille d'activité avec ses nombreux passants et les voitures qui klaxonnent, rappelant que New York ne dort jamais. Je ferme ma veste que j'ai heureusement pensé à apporter ce matin, puis je balaye la rue du regard à la recherche d'un taxi.

Alors que je m'approche du rebord du trottoir, une ombre à ma droite attire mon attention. Nate est là, adossé contre le mur, et souffle la fumée de la cigarette qu'il tient nonchalamment entre son index et son majeur.

Je m'arrête net en le voyant. Ses yeux dorés me fixent intensément, comme s'il avait attendu que je sorte du bâtiment. Je tourne la tête pour éviter son regard et jette un coup d'œil au flot de voitures qui passent devant nous. J'hésite un instant, me demandant si je devrais l'ignorer ou lui adresser la parole, pas particulièrement ravie de cette collaboration forcée.

— Salut, lance-t-il d'une voix grave et profonde.

Un silence s'installe. Après l'avoir observé un long moment, je ne sais pas trop comment réagir. C'est la première fois qu'il m'adresse la parole depuis mon arrivée dans l'entreprise.

Je lui réponds d'un bref « salut », trop rapidement prononcé. Je tends le bras pour héler un taxi, cherchant à éviter son regard perçant et doré.

— Tu sais que les trois semaines qu'on va passer ensemble risquent d'être très longues si tu essaies déjà de m'éviter, me dit-il.

Interloquée, je baisse le bras et me pivote dans sa direction. Il s’est retourné vers moi, l’épaule appuyée au mur, tapotant son index sur sa cigarette pour en faire tomber la cendre en excès. J'ouvre la bouche plusieurs fois sans réussir à trouver mes mots.

— Je te demande pardon ? finis-je par formuler, choquée.

J'avais entendu dire qu'il ne mâchait pas ses mots, mais là, il se permet de faire un commentaire sur mon comportement sans même me connaître. Peut-être que si, ne serait-ce qu'une fois, il m'avait adressé un sourire dans les couloirs, je me sentirais moins mal à l'aise en sa présence. Mais non, il fait partie de ceux qui prennent plaisir à me dévisager à la cafétéria, juste parce qu'ils ont entendu des rumeurs à mon sujet.

— Je crois que tu m'as très bien entendu, réplique-t-il, avec un demi-sourire, le sourcil gauche relevé.

Quelle arrogance ! Je n'en reviens pas.

— Je ne vais pas argumenter là-dessus, me contenté-je de dire, trop pressée de me sortir de cette situation pour vouloir ajouter quoi que ce soit.

— Très bien, on recommence, alors.

Il s'éloigne du mur sur lequel il était appuyé et s'approche de moi d'un pas à la fois élégant et nonchalant. Une main dans sa poche, il libère son autre en jettant le restant de sa cigarette par terre pour me la tendre. Son mouvement déplace l'air, et son parfum naturel chatouille mes narines.

— Je m'appelle Nate, se présente-t-il, en insistant pour que j'attrape sa main.

Mes doigts se referment sur les siens après une brève hésitation.

— Lory, soufflé-je, mal à l'aise.

Un mince sourire étire le coin de ses lèvres. Ses yeux dorés s'arrêtent sur chacune des parcelles de mon visage, et ça me déstabilise. Je trouve ça bizarre.

— Je sais qui tu es, m'annonce-t-il, comme si c'était évident.

Ça l'est, en fait. Ce n'est pas une surprise qu'il sache exactement qui je suis, tout comme ce n'est pas vraiment une surprise que je sache qui il est. Pourtant, je l'ai laissé se présenter sans faire de commentaire impertinent.

Je retire ma main de la sienne et regarde autour de moi en espérant achever ce moment gênant. Nate s'avance vers le trottoir, étire le bras vers la rue et, quelques secondes plus tard, un taxi s'arrête devant nous. Éberluée, je lève les yeux dans sa direction.

— Mais de rien, lâche-t-il, en tournant les talons pour retourner à l'intérieur. Je te souhaite une belle soirée, Lory !

Pour une raison qui m'échappe, mon cœur cogne dans ma poitrine. Je fixe la porte par laquelle il est entré, un peu gênée de ne pas l'avoir remercié pour le taxi, qui s'impatiente à côté de moi. D'un mouvement distrait, je tire sur la poignée de la portière et grimpe à l'intérieur, pantoise.

Le lendemain matin, j'arrive une demi-heure en avance au travail. Je m'installe à mon bureau et sors le dossier de la nouvelle série populaire « Black Butterfly ». Hier soir, j'ai feuilleté des parties du premier tome, intitulé « Corrupted ».

D'après ce que j'ai cru comprendre, ça raconte l'histoire d'une avocate respectée qui tombe amoureuse d'un criminel hautement recherché, faisant partie d'une association appelée Papillon Noir, qui se spécialise dans la vente d'armes illégales. Je n'ai pas encore poussé plus loin, car je ne sais pas exactement ce que Paul attend de moi pour ma collaboration avec Nate.

J'empile les feuilles volantes du dossier et place une épingle dans le haut des pages pour les maintenir ensemble. J'allume ensuite ma tablette, pas vraiment certaine de ce que j'envisage de faire. Peut-être pourrais-je commencer à prendre des notes sur les éventuelles corrections à apporter ou sur les idées pour les quatrièmes de couverture. Je me sens un peu dépassée par la tâche qui m'attend, mais je suis aussi curieuse de découvrir ce que Nate a en tête pour cette série de livres.

À onze heures, j'en ai assez de me tourner les pouces et je me lève pour sortir de mon bureau, cahier et stylo à la main. Ça fait déjà trois heures qu'il devrait être arrivé, et Nate n'est toujours pas venu me voir pour parler de la suite des choses. Pourtant, hier soir, il semblait particulièrement enclin à en discuter !

Je longe les petits couloirs en me rongeant un ongle. Ça ne devrait pas me déranger autant, mais j'appréhende violemment le moment où j'arriverai devant sa porte. Je n'ai pas l'habitude de visiter mes collègues à leur bureau... En fait, je n'ai même pas l'habitude de me promener dans les couloirs. J'ai toujours été plutôt discrète et préfère rester dans mon coin, à m'occuper de mes affaires.

Cependant, je sais que je ne peux pas échapper à cette collaboration.

Je ralentis le pas lorsque j'arrive à la section des gérants et assistants. J'observe attentivement chacune des plaques dorées accrochées à gauche des nombreuses portes qui se dressent devant moi. Nate, Nate, Nate, Nate... Ah, Nate Horrington.

Je m'arrête devant la porte, prends une grande inspiration et remarque qu'elle n'est pas complètement fermée. Je toque trois petits coups dessus et l'entrouvre légèrement, incertaine. Je déglutis et écarquille les yeux au moment où je l'aperçois, appuyé contre la tranche de son bureau noir en bois massif. Il fixe, l'air intéressé, le visage d'une petite brunette dont la main se retrouve à plat sur son torse. Je reconnais Rachel, l'anglaise, qui tire vulgairement sur les courbes de sa robe pour mettre en valeur sa poitrine rebondie.

Lorsqu'elle me remarque, elle retire précipitamment sa main du corps de Nate et s'éloigne de lui en replaçant une longue mèche de cheveux derrière son oreille. Elle passe près de moi, sans un mot, et me lance un regard que je ne peux que caractériser comme étant arrogant et fier. Nate, dès que mes yeux se reposent sur lui, n'a pas l'air gêné le moins du monde.

— Normalement, commence-t-il, en s'approchant du grand fauteuil qui trône dans un coin de la pièce. On attend que la personne ait le temps de répondre, avant d'entrer.

Je n'arrive pas à déchiffrer son humeur. Est-ce qu'il est en train de se moquer de moi ? Ou alors, est-ce qu'il est vraiment agacé ?

— Désolée, c'était ouvert alors j'ai pensé...

— Ça n'a pas d'importance, m'interrompt-il, en s'asseyant. Qu'est-ce que tu veux ?

Sa voix n'a rien d'irritable, et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de me sentir attaqué par le ton qu'il emploie. S'il ne voulait pas être dérangé, il n'avait qu'à penser à fermer la porte !

— Nous n'avons pas parlé de ce que nous comptons faire, ces trois prochaines semaines...

Il lève les yeux vers moi. Pendant quelques très longues secondes, il s'étire jusqu'au tiroir de son bureau, en sort deux-trois documents, et les lance sur la petite table à café devant moi. Dès que je la remarque, j'ouvre la bouche, choquée.

— T'as droit à une machine à café, toi ? m'exclamé-je, outrée.

Le sourire en coin qui apparait sur ses lèvres me ramène. Je devrais juste me contenter de faire ce que j'ai à faire et ne pas essayer d'avoir une conversation avec lui. Ça me parait tellement compliqué, pour un truc aussi simple.

— Ce sont les avantages d'être assistant, plaisante-t-il.

Pourtant, lorsque je me retourne vers lui, il ne rit pas. Je ne sais pas s'il a vraiment voulu plaisanter, finalement.

Du bout des doigts, j'ouvre la pochette beige du premier dossier. Du coin de l'œil, je remarque que Nate ne manque pas une miette de chacun de mes mouvements, et j'ai le sentiment qu'aucun des traits de mon visage ou de mes expressions ne lui sont inconnus désormais, tant il me dévisage sans manifester la moindre gêne.

Je fais de mon mieux pour ignorer son regard insistant et me concentre sur les documents devant moi.

Un paquet de feuilles est rassemblé par une pince. Les premiers documents sont des éléments à ajouter aux textes. J'en conclus que je devrai les insérer lors de ma lecture et correction.

— Est-ce que Paul t'a informé de la raison pour laquelle on doit travailler en collaboration ? me demande-t-il.

Je secoue la tête. Ça m'étonne de l'entendre employer le prénom de son patron. À l'exception de moi, qui connais Paul depuis toute petite, je n'avais jamais entendu l'un de mes collègues l'appeler ainsi.

— Parfait, soupire-t-il en s'approchant de moi, un peu trop près.

Je continue de feuilleter les documents en essayant de ne pas faire attention au parfum qu'il dégage en se déplaçant vers moi.

— Le contrat a été signé pour un délai presque au-delà du raisonnable, siffle-t-il, entre ses dents. On n'a pas le temps de passer par la procédure habituelle, alors on va devoir se charger de la correction et de la réécriture. Tu vas devoir insérer les documents que je viens de te remettre, et me faire un résumé de tes lectures tous les jours pour que je puisse élaborer un résumé et imaginer une couverture pour les livres.

Je hoche la tête pendant qu'il continue de m'expliquer la procédure que nous allons suivre. J'étire le bras vers une deuxième pochette et l'ouvre délicatement. Dès que mes yeux parcourent le papier, je comprends qu'il s'agit d'un dossier de croquis, qu'il a dû réaliser pour les livres édités précédemment.

— C'est toi qui les as faits ? demandé-je, sans vraiment réfléchir.

Un silence s'installe entre nous, et il m'observe un long moment. Mes doigts caressent les rebords d'un long papier que j'ai déplié, où une femme est discernable, le dos nu, où une multitude de tatouages détaillés et magnifiques sont dessinés sur sa peau.

— Ouais, se contente-t-il de répondre, en refermant la pochette pour la lancer sur son bureau. Celle-là, elle n'est pas à toi.

Je fronce les sourcils. Ça n'a pas eu l'air de l'enchanter que je voie ses dessins, et pourtant, la plupart d'entre eux se retrouvent partout en librairies.

— C'est bon, t'as compris ce que t'as à faire ?

Je ne prends pas la peine de lui répondre à haute voix et hoche la tête en me dirigeant vers la porte, la pochette collée sur la poitrine. Je ne veux pas rester une minute de plus ici.

Quand je suis sur le point de franchir la porte, une tête mauve pastelle apparait dans l'entrebâillement. La jeune femme s'appuie contre la moulure, les bras croisés. Sa peau est marquée d'encre noire sur la totalité, j'en perçois même qui lui monte jusqu'au milieu du cou. Une énorme tête d'aigle est dessinée juste sous son oreille droite.

D'après ce que je sais, elle s'appelle Prim Morley, et c'est une chargée de promotion. Elle n'a pas la réputation d'être la plus sympathique, ni la plus bavarde. Elle se contente de faire son job et d'éviter les contacts humains. À part les tatouages et les cheveux pastel à la garçonne, nous avons beaucoup plus de points communs que nous en avons l'air.

— T'es prêt, Casanova ? lance-t-elle, d'une voix plus claire que je m'étais attendue à entendre.

Prim baisse les yeux vers moi, zieute quelques instants mon t-shirt vert, très ordinaire, avant de détourner le regard pour fixer au-delà de mon épaule. Pas un sourire. Je suppose que je ne peux pas le lui reprocher, je ne suis pas très expressive, moi non plus.

Mon regard ricoche sur son t-shirt blanc, porté sous une veste de cuir sans manche, et son jogging gris. Elle a quelque chose à la Ruby Rose, avec la démarche et l'allure de Michelle Rodriguez.

— Ouais, marmonne Nate, derrière moi, en empoignant sa veste pour sortir de son bureau.

Sans m'attarder davantage, je m'enfonce dans le couloir sans attendre d'au revoir. Puis, dans mon dos, la voix forte et grave de mon collègue s'élève.

— Je t'attends ici à cinq heures, Wheeler.

Lorsque je me retourne pour protester, il a déjà emprunté l'autre couloir. Je ne suis pas certaine de ce qui m'énerve le plus dans sa phrase ; ici, cinq heures, ou Wheeler.

Je regagne mon bureau, à la fois nerveuse et agacée.

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