I Annonçons la couleur

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Une peau douce comme du velours.

Un petit nez rond sur lequel on meurt d’envie d’appuyer en disant « bouton ».

Des yeux bleus turquoises assortis à sa jolie robe à froufrous et à nœud papillon mauve.

Ses longs cheveux blonds ondulés remontés en un chignon royal.

Sa frimousse d’ange, particulièrement mignonne, faisait d’elle la petite fille la plus adorable que l’on est jamais vue.

Ange. Angélique Belle. C’était son nom.

Elle aurait été encore plus jolie si elle souriait.

Mais quand vous avez un revolver, braqué sur ce jolie petit nez, être belle est le cadet de vos soucis.

N’en déplaise à maman.

Et celui qui tenait ce revolver n’avait pas non plus l’intention de s’attendrir :

« Je vais finir par perdre patience petite. Comment trouver les Amé ?! »

Ce n'était pas la première fois que quelqu'un venait poser cette question à Angélique.

Cette homme s'était fait passer pour le remplaçant de son institutrice.

Il lui avait demandé de venir le voir, pendant que les autres élèves de sa classe étaient allés en récréation.

L'instant d'après il avait sorti son arme.

Mais malgré tout ce qu'il avait pu dire, et le regard terrorisé de cette dernière, Ange était rester muette.

« T'as vraiment envie que je te troue la peau ? » dit-il en commençant à osciller sur sa chaise.

Ange n'était pas stupide, il ne pouvait pas la tuer tant qu'elle n'avait pas parler, mais il allait probablement se débarrasser du témoin occulaire qu’elle était, une fois qu'il aurait ses informations.

Elle se contenta donc de continuer à le regarder, tout en levant l'un de ses pieds, sous le bureau.

Alors qu'il ouvrit la bouche pour parler à nouveau, d'un mouvement rapide et précis, elle poussa le pied de la chaise avec le sien, entraînant sa chute en arrière.

Le craquement distinctif d'une nuque brisée dans l'arrête entre le mur et le sol se fit entendre.

Ange se mit alors à rire, d'un petit rire enfantin timide, comme s'il s'était agit d'une simple farce.



Anne ouvrit les yeux.

C'était une enfant de huit ans, à l'ethnie amérindienne, mais aux yeux gris acier, sous ses cheveux ondulés noirs.

Les nombres lumineux rouges de son réveil affichaient minuit pile.

Endormie dans le lit, en face du sien, dans la chambre, se trouvait sa sœur jumelle : Agnès.

Elle lui était identique, sauf qu'elle était blanche, avec des cheveux roux.

En évitant de la réveiller, Anne se leva et quitta la chambre à pas de loup, en attrapant un élastique pour ses cheveux au passage.



Wowowoh ! J'ai pas eu le temps de lire les touches que je suis déjà sur un circuit !

 « Alors Mathéo, » me demanda mon oncle Julien. « Comment c’est le CE1 ? »

Quand t’as rien de plus intelligent à dire, tu te tais.

 « Super, mais je suis fatigué là. »

Donc, je m'appelle Mathéo, j’ai huit ans, des yeux gris acier et des cheveux mèchus roux à moitié au carré.

Mon oncle avait la même coupe à l’exception de ses yeux vairon, un bleu marine et un gris perle.

 « C'est quoi ces manières, Mathéo ? » répliqua mon père, Thomas.

Étant jumeaux, lui et mon oncle se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, mais mon père avait un œil orangé et l'autre marron foncé.

Et si il me gronde c'est parce que je dit ça alors que j'ai les yeux concentrés sur le jeu de course de voiture que je venais d’installer sur mon téléphone.

Je galérais un peu parce j'avais l'habitude de faire ce genre de jeu à la manette.

 « Bah ! Tel père, tel fils. Ils ont ton sale caractère. » répondit Julien, le regard vers mon frère Morgan.

Il avait 12 ans, et il dormait à l'arrière de la navette qui nous transportait.

Il avait de courts cheveux roux et des yeux orangés sous ses paupières fermées.

 « Ah, oui ? » rétorqua mon père. « Et ta fille ? Elle a rien à raconter ? »

 « Oh, moi ! Rien de spéciale ! » objecta Laura, ma cousine.

Elle avait le même âge que mon frère et était un peu ronde.

Elle avait de longs cheveux roux et lisses et des yeux bleu marine sur son visage aux traits asiatiques.

Sa mère, Ginaya lisait un magasine en japonais, avec sur ses genoux, endormie, sa plus jeune fille Précilia.

Une enfant de quatre ans, aux yeux gris acier et aux même cheveux lisses roux que son père et sa sœur.

 « En ce moment, on apprend à faire des bébés. Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! »

Elle et sa mère rirent.

Je n'ai pas envie de savoir.

J'ai enfin fini le circuit.

C'est quoi leur slogan ?

Les joueurs roulent.

Les vainqueur gagnent.

Les légendes change le jeu.

Tant mieux pour eux, je m'en fous.

La navette s'arrête pour faire monter un garçon avec un sac de sport.

Un brun aux yeux bleus, avec des lunettes rectangulaires.

À sa tête, Laura le trouvait à croquer.

 « 'Soir p'pa. » dit-il. « Alors, Max, tu l'as eu ta ceinture ? » demanda le chauffeur.

Bon, c'est quoi le prochain circuit ?



À l'avant d'une camionnette, se trouvaient une femme et un homme.

Une voix sortit d'un talkie-walkie posé dans l'une des cases entre le volant et la boite à gants :

 « Les gars ! On a repéré une grande puissance ! C'est une petite dragonne et elle est seule, mais on va quand même avoir besoin de renfort. »

 « Elle se ballade dans la rue en pleine nuit ? » demanda l'homme assis côté passager.

 « C'est une dragonne, elle est à moitié bête, » répondit la femme en démarrant immédiatement, sans allumer ses phares, pour la discrétion.

 « C'est plutôt son côté humain, qui la pousserait à faire un truc dangereux, rien que pour le fun. »

 « Te prends pas la tête avec ses trucs là, regarde là-bas. »

Anne, sa queue de cheval descendant jusqu'au bas du dos, se déplaçait, en rollers, dans la rue éclairée par les lampadaires.

Derrière elle, la camionnette roulait doucement.

 « On est déjà derrière elle ? » s’étonna le copilote de la camionnette. « Et qu'est-ce qu'elle a aux pieds, des chaussures à roue ? Ils inventent de ces trucs sur cette planète. »

 « Prépare ton arme et te pose pas de question, » dit l'autre.

Alors qu'il allait prendre son arme derrière son siège, son regard se tourna vers la vitre du conducteur.

Il eut juste le temps d'apercevoir la camionnette de leurs collègues fondre sur eux à toute vitesse, dans la rue sur la droite avant qu'il ne se prenne un couteau à l'arrière du crâne.



Pdv de Max


Mon père freina brusquement devant les deux camionnettes qui se rentraient l'une dans l'autre.

Elles se fracassèrent contre un mur sans porte ni fenêtre d'une maison.

Parmi ses clients, le gars du fond dormait toujours.

Les adultes dirent à leurs enfant de rester là, pendant qu'ils allaient voir.

Mon père aurait probablement voulu me donner le même ordre si je n'étais pas déjà parti.

Tandis que des lumières s'allumaient aux fenêtres du voisinage, je me précipitai vers les camionnettes.

J'ouvris les premières portes arrières que j'atteignis, celle du véhicule qui avait foncé sur l'autre.

Je trouvai à l'arrière une armoire et de grande cages, fixées aux murs et aux sols.

À l'avant, j'allai examiner les cadavres des conducteurs.

Je trouvai à l'arrière de leurs crânes des entailles profondes, identiques et aux mêmes endroits.

Je m'en doutais, on les a poignardé avant l'accident, sûrement, à la fois pour le provoquer et veiller à ce qu'il n'y ait aucun survivant et ça doit être identique dans l'autre.

 « Je crois qu'ils ne se relèveront pas monsieur. » dis-je au client.

Il m'ignora et alla voir par lui-même.

Je le contournai et alla poser ma main sur l’armoire en fermant les yeux.

Un artefact.

Je pris mon téléphone et appelai une veille connaissance.

 « Oui, madame. Il y a eu un grave accident. »


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