Prologue

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Une vieille légende raconte, qu’il y a très longtemps, alors que le chaos régnait sur Terre, des guerres qui confrontaient les humains et les monstres depuis des générations se succédaient, sans qu’aucun camp ne gagne jamais. Une partie d’échec ne pouvant se terminer sans la chute du roi, commencée il y a plusieurs milliers d’années, et avec une fin trop lointaine pour être aperçue.

Chacun des deux camps mit au point des armes, des stratégies pour mieux détruire l’adversaire. Et comme toute civilisation, se développa, inventa, créa des objets du quotidien, pour améliorer la vie de ses habitants malgré la guerre permanente.

Les humains se spécifièrent dans la technologie, les inventions, tout ce qui touchaient aux lois de la physique, et de la mécanique. Ils créèrent ainsi les canons, les fusils, et des remparts pouvant éloigner les monstres ! Mais aussi les voitures, les bus, et toutes ces technologies du quotidien.

Les monstres, eux, se spécialisèrent dans la magie. Qu’elle soit offensive ou défensive, pour la maison ou le travail, elle fut leur première source de besoin, de survie même. Sans magie, ils sont inoffensifs, comme les humains sans leurs machines.

Mais tout bascula le jour où quatre amis décidèrent d’arrêter la guerre, après avoir vu leur village détruit, saccagé, incendié et ravagé par des monstres. Sachant qu’ils ne pouvaient les battre avec les armes de leur race, ils décidèrent d’apprendre la magie, leur arme à eux.

Après de longues années d’apprentissage de cette science difficile, après l’avoir combinée avec leurs armes, ils se sentirent prêt. Prêt à battre ceux qui leur avaient tout pris sous prétexte d’une guerre absurde.

C’est ce que pensait le quatuor, que les humains n’étaient que des victimes dans cette guerre… ce fut ce qui les mena à leur perte.

Car les humains étaient tout aussi coupables que les monstres, tout aussi cruels, tout aussi destructeurs. Aucune des deux races n’était la victime, car elles étaient également le bourreau de l’autre. Chacune des deux menait son clan à sa perte, à sa disparition totale, à son extinction. À savoir qui tiendrait le plus longtemps sous les assauts répétés de l’autre. Ce manège qui durait depuis si longtemps, très peu en avait vu le cercle vicieux qu’il dessinait lentement, les emportant un peu plus à chaque fois dans le chaos, l’abime. Le gouffre sans fond que certains nomment « fin du monde ».

Une seule de ce groupe improbable le vit, Serindë, la tisseuse de rêves. Son art des illusions était si fort, qu’à elle seule, elle pouvait hypnotiser un régiment entier. Mais elle avait aussi le don de voir l’avenir, et ce qu’elle y a vu n’était pas bien réjouissant. Un monde noir, sombre, où les villes ne sont plus que ruines fumantes. Un soleil caché par des nuages noirs qui recouvraient le monde. La végétation ne poussait plus, les animaux se nourrissaient des cadavres encore sanguinolents des victimes du récent massacre. Et parmi elles, le corps de ses amis, mutilés. Cette vision d’horreur s’accompagnait d’une phrase, prononcée en boucle dans son esprit : « le chaos ne peut mener qu’à la destruction, mais la disparition du mal, même temporaire, peut ramener une paix illusoire de plusieurs années ».

Sa décision fut prise, éliminer le mal, jusqu’au dernier, jusqu’à ses entrailles les plus profondes. Et la racine du mal, selon elle, n’était autre que Glingal, roi des démons, et Diaszum, chef de la coalition des pays contre les menaces étrangères. Ces deux instigateurs étaient actuellement ceux qui « dirigeaient » la guerre.

Elle parla de sa vision avec ses amis, et leur plan se forma : éliminer les dirigeants de la guerre.

Diaszum fut le premier à mourir, sans trop de difficultés pour nos « justiciers ». Ce fut Glingal qui leur causa plus de problèmes. Après une dure lutte face aux armées ennemies, ils réussirent à le tuer. Malheureusement, Serindë mourut de ses blessures, laissant Basileus, le charmeur de serpents mais aussi amant de la tisseuse, dans un chagrin incommensurable.

Sa tristesse fut si grande, qu’il chercha à la ressusciter par tous les moyens possibles, partant à la recherche des sciences les plus folles aux magies les plus dangereuses pour faire revenir sa mie, sa moitié, son Eurydice.

Des années d’errances l’amenèrent à un endroit isolé, une forêt coupée du monde. Sur une vieille pierre, un démon parla. La créature du diable lui promettait – qu’en échange de son âme et d’un sacrifice – il lui rendrait sa bien-aimée injustement envoyée dans les Enfers d’Hadès. Basileus accepta ce marché aux allures trompeuses échangeant son âme au démon et promettant un obscur accord.

On raconte qu’aujourd’hui, il vit toujours dans cette forêt, habitant un manoir sordide, cherchant désespérément un sacrifice pour sa belle, un corps à la hauteur de l’âme de celle qui aime, un corps prêt à l’accueillir.

Alors garde aux jeunes filles qui auraient la mauvaise idée de se promener dans ces bois sombres... il se pourrait que vous n’en reviendrez pas, ou alors, sans âme…

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