chapitre 3 : Le coffret 

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J'ouvre la porte en essayant d'adopter la manière la plus naturelle qui soit, malgré la peur qui me broie l'estomac j'étouffe un léger rire. En vue de ma situation: rien de comique. Mais dans d'autre circonstance...


Une grosse boule verte se tient sur le pas de la porte, me faisant penser au sosie de chez Cetelem. Celui là au moins il pourrait concurrencer! Si on faisait abstraction de l'écharpe rouge couvrant une partie du visage et des grandes bottes bleues avec le liséré blanc faisant penser à celles des poissonniers ainsi que sa parqua rouge dix fois trop grande.


La personne me toise de ses jolies yeux vert émeraude. A cette distance je peux voir une cagoule sous sa capuche. Il doit me prendre pour une folle en vue de ce que je porte... De l'extérieur on pourrait penser que l'inconnu est emprisonné par l'hiver, tandis que l'été se serait installé dans le manoir. Je ne porte qu'un simple pull noir laissant apparaître des courbes difformes, un jean quelque peu trop grand (au moins deux tailles) et des ballerines bleues. Même vêtement que ceux enfilés à la hâte il y a quelques jours. Lors de mon départ, il devait au moins faire 25°C, ici au minimum 0°C! J'ai bien grande peine a savoir si c'est un homme ou une femme. Sa voix me rappelle vite à l'ordre, il faut que je reste sur mes gardes.


- Mme Katrina Braun? me dit-il d'une voie rauque.


Elle me semble enrouée, encore un qui a été la victime des joies de l'hiver.


- Euh... Oui?


Ma voix est peu sûre, Katrina Braun que non, ce n'est pas mon nom. Katrina Braun... Katrina Braun est le nom de l'un des personnages dans "Château de sable" de Jan Valtin. Martia me le lisait le soir avant de m'endormir...


L'homme reste à me regarder des pieds à la tête, vrai que je ne ressemble pas a grand chose mais quand même!


- C'est pour quoi? Lancé-je, rompant le silence d'une voix tranchante.


- Un colis pour vous, signez là.


Il me tend un bout de papier et un crayon. Au moins je ne suis pas la seule à avoir fait abstraction de tout confort! Pas de jolis écrans tactiles pour signer, mais seulement un bout de papier. Les tâches transparentes creusent le papier laissent apparaître les lettres des bons de livraisons suivants. Vu l'épaisseur sa journée est loin d'être finie. Je m'applique a ne pas trembler et laisse le crayon glisser.


- C'est bien la première fois que je livre quelque chose ici, j'ai eu bien du mal a trouver. Son intonation se fait rassurante. Et le chemin n'est pas vraiment indiqué, heureusement que l'escalade ne me fait pas peur!


- Avec la neige on se repère difficilement. Lui répondis-je.


Qu'elle nouille, que ça a répondre? Et puis tu ne le connais pas referme vite cette porte! Max restait immobile, mais au moindre faux mouvement je préssentais que les choses pouvaient vite changer.


- Qui aurait dit que ce Manoir serait un jour habité? Vous savez Madame Braun, ce n'est pas prudent de vivre seule et éloignée comme celà c'est...


- Je ne vis pas seule, je reste ferme, un ton plus haut que je ne l'aurais voulu.


L'homme sursaute, laissant remonter un peu plus son écharpe sur ses yeux. Je ne suis pas seule NON, j'ai Max. Donc pas un mensonge et puis on ne sais jamais! Une jeune fille isolée dans une maison au fin font de la forêt, si c'est comme à la ferme, sa se sauras bien vite! De plus je ne suis pas habitué au conversation avec des étrangés, je suis plutôt une réservée maladive… Assurément le résultat d'une vie d’ermite avec Martia et Max... Ce n'était pas les quelques visites annuelles de Alexandre et les autres qui auraient pu m'initier aux comportements de convenances.


- Je vous souhaite une bonne journée Madame Braun. Sa voie est gêné, il se tourne et marche le long du sentier.


A peine le temps de jouer de la politesse. Et puis vu à la distance ou il est, il n'entendrait rien. Ses grandes jambes on le temps de parcourir deux mètres que je n'en ferais qu'un.

Le vent à redoublé d'effort, les bourrasques font tournoyer les flocons les laissant s'écraser délicatement sur les parois de pierre de la maison. Je ne prend pas le temps de regarder disparaître l'intrus, aspiré par la neige tel des sable mouvant. Je referme vite la porte, jette un œil rassurant à Max, pose mon colis sur la table basse en pierre du salon.

Celà ne valais pas la peine de te mettre dans un tel état ma pauvre. Un simple livreur. Il à dut te prendre pour une de ces vieilles dames à chats…

Mon regard se pose sur le colis en carton. Quelque minute de plus dehors et il se seraist transformé en papier recyclé. Le colis ne fait que 20x30 a vue d'œil. Ma main hésite. Seul Martia aurais pus me le faire envoyer, mais quelque chose c'est emparé de mon estomac et le tord. Une appréhension s'installe. Je reste là, je n’ose le toucher, laissant ma peur m'envahir de nouveau. De la bile remonte le long de ma gorge jusqu'à ma bouche. Je n'ai pas de couteau pour l'ouvrir, mais vu l'humidité imprégné, je n'ai que peu de mal à dévoiler son contenu. Le carton se colle à mes doigts me rappelant les activités du mercredi. On récupérais les vieux papiers, les trempais dans de l'eau, pour lié le tout avec de la colle on faisait de jolies sculptures.


Mes geste se figent. La lumière du feu de cheminée vient se refléter sur les dorures d'une boite en bois. Au centre, une petite enveloppe jaune à été collé et cacheté à la hâte. Je ne me souvient ni de cette boite en bois, ni de ce cachet rouge fait à la cire.

Martia avait bien un cachet servant à sont courrier, je l'appelais parfois ma reine a cause de cela. Je la revois encore chauffer délicatement la sire, la déposer sur le papier. Elle soufflait légèrement quelque seconde dessus, puis prenaist la petite bard arrondie en argent et appuyais fortement dessus. Un joli écussons M apparaissais enlacé à une rose. Le M m'avait toujours supposer être celui de Martia. Je me revois encore lui dire:


- Vite ma Reine, la diligence du courrier va partir!


Et on riais jusqu'à en avoir mal au poumon. Elle s’empressait de me donner l'enveloppe et je courrais tel une antilope poursuivis par un prédateur. Max jappant, la truffe entre mes pieds. Il me fallais a peine une minute avant d'atteindre le bas des escaliers en marbre, et rejoindre la boite au lettre qui se trouvais près du petit portillon rouge grenat. Max aboyais joyeusement comme pour me féliciter de ma rapidité. Je déposais le précieux trésor dans le deuxième compartiment de la boite où le facteur irais y glisser sa main afin de l'emmener vers son destinataire.
Je dit petit portillon mais une foi mes 13ans passé et après une bonne poussé d'hormone, il me paraissait plus si petit que sa... Je n'avais jamais essayé de savoir pourquoi elle utilisait cette emprunte. Pour certains, celà aurais paru plus que vieux jeu non?

Je pose l'enveloppe a gauche de la boite. Le bois me parait assez ancien, des moulures longent le dessus de l'encadrement révélant des roses écloses ainsi que quelque boutons.

La substance rougeaâtre avait formé un A majestueux entrecroisé d'un D au centre de l'écrin. Le A entamais une danse légère, comme les plumes portées par le vent . L'épaisseur des trais de la lettre D me fait penser aux veines du corps. Le liquide glisse dans le tuyau de métal cristallin, comme si il était pulsé par les battements d'un cœur...

Non c'est impossible! La fatigue doit me donner des hallucinations. Les différences de lumière dans la pièce doivent me donner cet effet d'optique.


Mes mains glissent sur les parois. Ce qui de premier abord me paraissait être un simple reliquaire de bois brute me fait ressentir sous mes doigt la douceur pareil a une peau de bébé. J’essais de l'ouvrir, rien. Je tourne et retourne cette boite dans tout les sens, un étrange tournis me gagne. Je la repose le temps de reprendre mes esprits. Il me faut bien 4 ou 5 minutes pour récupérer sous l'œil inquiet de Max.

Peut être serait-il temps que je mange quelque chose? Je ne sais pas depuis quand date mon dernier vrai repas. Et à mon arrivé ici j'avoue ne même pas y avoir songé tellement les questions se bousculaient dans ma tête.

Je me décide à explorer les lieux à la recherche de quelque chose à mettre dans mon assiette. Enfin, si nourriture il y a et bien sur, si j'arrive à mettre la main sur des couverts!


La cuisine n'a donnée aucun résultat tout à l'heure, néanmoins je regarde dans les deux placards restant et y découvre casseroles, bassines, assiettes et couverts. Celà aurait pu me servir tout à l'heure si j'avais pris la peine de pousser le rideau qui cachait le meuble. A coté de celui-ci, une poignée se distingue entre les plaques de faillance bleu ciel. Je fais tourner le loquet en forme de tête de lion. Je ne sais depuis combien de temps cette porte n'a pas été ouverte mais j'ai bien du mal à l'ouvrir.

Après avoir utilisé le si peu de force qu'il me reste, elle finie enfin par me dévoiler ses secrets.
La pièce et toute petite, a peine 5m². Une fenêtre a ma gauche laisse passer la lumière du jours. Des étagères on été posées a la hâte et fixer sur des murs en pierre. Soit la personne n'avait pas de niveau sous la main, sois elle n'avait que peu de temps, mais ce qui est certains c'est qu'elle n'avait pas le compas dans l'œil!

Pour sur je peu la remercier vu les kilos de vivre étant entreposer dedans. J'aurais au moins de quoi tenir toute une année avec sa!

J'attrape à la hâte une boite, et me dirige dans la cuisine. Celle-ci est quelque peut vieillote et je remarque que rien y est pour faire chauffer. Pas de réchaud ni de gazinière. Au moins il y a un robinet. Pas de toute jeunesse mais c'est déjà sa! L'évier est une simple caisse en bois, pareil à celle que Martia utilisais pour étendre son linge. Sauf que là, les lattes de bois étais finement resserrées et maintenue par une sangle noir en fer. Les pinsons qui l'orne finissent l'ensemble. J'attrape une casserole, vide le contenu de la boite sans même regarder son contenue ou la date. Avec la fin qui me tord l'estomac je ne ferais sûrement pas la fine bouche!


J'approche du salon, attrape le trépied en ferraille laissé près de la cheminé et le pose au dessus du feu. Une odeur de cochon grillé émane de l'âtre, laissant disparaître les toiles d'araignées et leurs occupants.


Max daigne levé la tête, son regard en dit long, je ne suis pas la seul a avoir les crocs!


Le repas est vite près. Et il nous fallu que peu de temps pour l'engloutir. Mon fidèle compagnon, repus, retourne se lover au coin du feu sur sa couverture.


Mes yeux arpente le salon. Si je fais abstraction de ce sois disant canapé fabriqué avec un vieux tronc d'arbre creusé et la table en pierre se n'est pas si mal. Si j'en oubliais les tête d'animaux accrochées à chaque coin je pourrais presque m'y sentir chez moi.


Mes pensées revienne sur la boite. N'arrivant pas à trouver le mécanisme pour l'ouvrir, je me focalise sur l'enveloppe. Elle c'est glissé en dessous. Le cachet de cire est bien celui de Martia. Le D me laisse incrédule, étais-ce la note pour son nom de famille...? A l'intérieur un petit papier plié en deux, avec de jolies efflorescence d'orchidées dessinées dessus. C'est celui quelle préfère, quelle réserve pour des occasions spéciale. Je déplies la lettre délicatement, tremblante. Des inscriptions inintelligible pour d'autre y sont inscrite.

Je me souviens de ce jeux que Martia et moi avions inventé. Après une première lecture de "Château de sable" je lui avais posé des question sur le fameux rêve Américain, puis partis dans nos rêveries nous en étions amenées a inventer un dialecte rien que pour nous. Parce qu'il est vrai que tout comme Daniel et Katrina vivre le rêve Américain devait être une aventure, mais comment faire pour communiquer sur notre passé sans que quelqu'un ne nous comprenne? Et si ils avaient été recherché par une dangereuse confrérie? Nous nous étions inventées de nouveaux personnages, poursuivis par des hommes important et vivant maintes aventures. C'est ainsi que nous avons inventé notre abc a nous, nous en avons tellement ri tout en étant sérieux dans nos recherche...

" Ma chère Aerin,
Si tu lis ce courrier c'est qu'une bien triste nouvelle est là. Tu est désormais seule. Cela m'attriste de t'avoir fait partir si vite, sans aucune explication. Tout le temps m'a été donné c'est 9années, et pourtant sois je te trouvais trop jeune pour ce fardeau, soit je me disais qu'il nous restait un peu de temps...
Je suis rassuré de savoir que si tu lie ce message c'est que ton chauffeur t'a amené là ou il le devait. Je sais qu'il peut paraître brut mais si un jour tu recroise son chemin, sache qu'il est l'une des seul personne sur qui tu peu vraiment compter. La clef qu'il t'a donné te permettra d'ouvrir les portes fermé du Manoir. Peut être y trouveras tu réconfort quelque tant, mais malheureusement, tout comme Daniel et Katrina il te faudra trouver ton Amérique. Je sais où il se trouve, néanmoins celui-ci devant resté secret tu ne pourra le trouver que tout au font de toi même. Si ta mémoire t'a été traître, garde espoir qu'elle te reviendra au moment ou tu en auras besoin. Ton cœur te guidera.
Ne laisse personne s'approcher de la boite, et n'essaye pas de gaspiller tes force à l'ouvrir car il t'en sera impossible. Garde la précieusement, ta vie en dépends.
Je me réconforte que Max soit à tes côtés, prend grand soin de vous deux et je t'en supplies pardonne moi.
Je ne peu t'en dire trop car des risques court sur l'interception de cette lettre. Sache que je t'aime autant que ma propre fille et ce jusqu'à la fin.
Adieu ma précieuse Aerin, n’essaie pas de revenir ou me retrouver. Si ce colis t'a été remis c'est que malheureusement je ne suis plus.
Pardonne moi. Je t'aime.
Ta Martia"

Je retourne le papier comme si j'attendais autre chose, la panique me gagne, les larmes me montent aux yeux, mon cœur se brise. Un mélange de rancœurs et de tristesse m'envahis. La fissure s'étant de plus en plus, je la sent qui se propage.
Max à du ressentir que quelque chose n'allais pas, je ne l'ai ni vu ni entendu s'approcher de moi. Sa truffe humide viens frôler mon visage comme pour me rassurer. Mes bras s'enroulent, ma tête s'engouffre dans son poil. Mes larmes redouble tel un torrent se jetant dans le précipice et les pigne-ment de mon chien ne font que les redoubler. Les gouttelettes salées ruissellent le long de sa fourrure.

- Mon pauvre Max, nous sommes seul a présent.

Il appuit sa tête et sa patte droite sur mon épaule, comme pour me dire que tout va s'arranger, qu'il est là, que nous allons nous en sortir.

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