48. La naissance.

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Daphnée garda le regard baissé en s’adressant à Blaise,

— Je suis désolé de gâcher la fête… Tu devrais être en train de discuter et de draguer dans le parc du manoir.

En souriant et en se rapprochant d’elle, il lui dit,

— Daphnée ! Arrête ! On se plaint toujours qu’on n’a pas le temps de se voir, toi et moi, qu’on ne fait que se croiser et qu’on n’a jamais le temps de discuter. Là, je crois qu’on pourrait mettre à profit les moments que ton bébé nous laissera, non ?

— Oui, mais… Je suis gênée, Blaise ! T’as le nez et… Les mains dans mon anatomie !

— De fait, et je fais ça tous les jours à mon boulot.

Il pouffa de rire puis lui dit, sur un ton plus câlin,

— Certes, j’aurais préféré faire plus amplement connaissance avec toi… Comment dire, en étant à l’aise, après un bon resto, tout ça, tu vois ? Mais bon, le destin s’est chargé de déclencher ton travail le jour du mariage de ton cousin… Eh bien, profitons-en, non ?

Elle eut à nouveau une grosse contraction, il lui massa le bas du dos et l’aida à trouver une position confortable. La voyant triste et songeuse, Blaise l’interrogea,

— Tu as des nouvelles d’Olivier ?

Elle souffla puis répondit,

— Je ne me fais plus la moindre illusion, il n’en a rien à faire de l’enfant que je porte. Aux dernières nouvelles, il travaillerait dans un bar à Bangkok et serait tatoué de la tête aux pieds. Aux dires de Marie, les photos qu’il envoie laissent supposer qu’il est en couple avec une Thaïlandaise.

Elle se tut puis lui souffla,

— J’ai peur, Blaise, peur d’avoir plus mal encore, pour l’accouchement… Mais aussi pour après, quand je serais seule avec le bébé.

Il tenta de la rassurer,

— Tu es bien entourée, non ?

— Oui, il y a du monde autour de moi, mais pas « avec moi ».

Pudiquement, il tenta, en lui tenant tendrement les mains,

— Pour te rassurer et te prendre dans les bras le soir alors que ton gamin aura pleuré toute la journée ? Pour te dire que, malgré tes cernes et tes cheveux en bataille à force de te lever trois fois par nuit, tu es toujours la même et superbe femme à mes yeux ?

Elle éclata en sanglots, s’accrocha à lui et posa sa tête contre son torse. Elle murmura un timide « oui, c’est pour tout ça », puis fut prise d’une nouvelle contraction.

A la façon dont elle gémissait suite aux contractions, il sut que l’enfant arriverait bientôt. Il l’aida à trouver la position qui lui semblait la plus propice pour pousser. Elle choisit de rester à quatre pattes, en s’accrochant au ciel de lit.

Très concentrée et guidée par Blaise, elle accoucha en quelques poussées.

Il emmaillota le bébé dans une serviette et le lui passa,

— Tiens, voici ton fils. Ses réflexes sont bons, regarde, il est bien vigoureux. Je termine d’abord avec toi puis je m’occupe de le peser et de le mesurer. Tu n’as même pas été déchirée, tu vas vite te remettre !

Fatiguée, Daphnée tendit la main vers lui, touchant doucement son avant-bras et lui dit,

— Merci Blaise, merci pour tout !

Ensuite, elle fit connaissance avec son enfant.

***

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