49. La glace est brisée.

3 minutes de lecture

Comme la naissance s’était très bien passée et qu’elle allait bien, Daphnée ne dut pas faire un crochet par l’hôpital. Son fils se portait comme un charme et Blaise avait tout ce qu’il fallait dans sa trousse de sage-femme libéral pour traiter tant la mère que l’enfant.

Il accueillit la sage-femme de Daphnée, qui était arrivée entretemps, et lui expliqua les détails plus techniques de l’accouchement.

Adèle s’occupa de faire monter un plateau repas à Daphnée, histoire qu’elle reprenne des forces.

Elle la félicita et resta près d’elle un moment, à discuter autour de la naissance.

— Prends le temps de manger quelque chose, tu viens de mettre au monde un enfant ! Ce n’est pas rien !

Fatiguée, Daphnée s’exclama,

— C’était une sacrée paire de manche, crois-moi.

Un peu craintive, Adèle lui dit,

— Je te crois !

Daphnée sourit et la rassura,

— Une fois que tu as le bébé dans tes bras, tu oublies tout ! Et puis, tu auras Bertrand avec toi, ça compte.

Curieuse, Adèle lui demanda, malicieusement,

— Et toi, tu as voulu rester seule avec Blaise, ça s’est bien passé ? Je sais que tu ne le connaissais qu’un peu, mais bon, là…

Adèle sourit franchement, puis reprit,

— Tu l’as retrouvé entre tes jambes !

Daphnée éclata de rire et ajouta,

— Oui, comme entrée en matière, il n’y a pas plus frontal ! Bonjour, moi, c’est Daphnée, je crois bien que je dilate, pourriez-vous vérifier ?

Elle rigola puis reprit, songeuse,

— On a brisé la glace, là ! C’est clair ! Mais je ne sais pas comment cela va tourner entre lui et moi, tu vois ? Là, il a été super pro et je l’en remercie, mais bon, maintenant, je suis là, avec le bébé d’un autre… Même s’il me plaît énormément, je comprends que la situation puisse le faire fuir.

Adèle la rassura tant qu’elle le put, resta encore un moment avec elle et fit la connaissance du nouveau-né. Les parents de Daphnée et ensuite ceux d’Olivier se relayèrent auprès de la jeune maman.

De son côté, Bertrand retrouva Blaise, accoudé au bar, sirotant un mojito bien frais. Il lui fit une tape sur l’épaule et lui dit,

— Purée, t’as géré ça comme un chef ! Merci pour elle !

— Bah, écoute, je voulais mettre un petit peu d’ambiance dans le côté très cosy de votre mariage, j’ai pris ce que j’avais sous la main !

Ils éclatèrent de rire. Autour d’eux, les autres invités continuaient la fête, le repas du soir allait être servi sous peu. Bertrand reprit,

— Vraiment Blaise, t’as été génial ! Tu es le héros de la journée !

— Non, les héros, c’est Adèle et toi, arrête.

— Dis, mes parents se sont occupés de Lucas, et continuent à le faire pour le reste de la soirée si tu veux, comme ça, si tu dois encore faire des soins, il n’y a pas de souci.

— Oh, merci, c’est sympa ! Ouaips, comme ça, j’irais vérifier que tout se passe bien pour Daphnée.

Bertrand sourit puis demanda à son ami,

— Et toi, ça va ?

— Moi ? Oui, pourquoi cette question ?

— Bah, de ce qu’on avait déjà discuté, par rapport à ma cousine…

Blaise sourit largement et répondit en taquinant son ami,

— Tu sais, draguer pendant un accouchement, c’est pas évident ! « Poussez madame, et après on ira boire un verre au bar, mais, poussez d’abord ! »

— Je sais que je suis curieux, mais, quand elle nous a fait sortir, vous vous êtes dit des choses ?

Blaise regarda son verre à moitié vide puis répondit,

— Elle se sent seule, son ex est loin, elle ne se fait aucune illusion quant à son éventuel retour et elle a peur de ne pas savoir faire face à cette nouvelle vie. En gros, c’est juste ça qu’elle a évoqué.

Il soupira.

— Je ne sais pas, elle était dans un moment de faiblesse aussi. Je crois qu’elle n’est pas contre qu’on fasse plus connaissance… À voir pour la suite.

Il vida son verre d’un trait puis interrogea son ami du regard. En savait-il plus sur les attentes de sa cousine ?

Bertrand sourit,

— Moi, j’espère que vous finirez ensemble. Une famille recomposée avec deux gamins. Au fait, elle a choisi quoi comme prénom ?

— Achille.

En fronçant les sourcils, il dit à son ami,

— Tiens, ce prénom n’était pas dans la liste qu’elle m’avait montrée. Ça lui est venu comment ?

Blaise ferma les yeux et sourit en lui soufflant,

— C’est mon deuxième prénom.

Il tapa le verre vide sur le comptoir puis, tout sourire, annonça à son ami qui le regardait, bouche bée,

— Bon, ce n’est pas tout ça, mais je vais vérifier si ça se passe bien avec la jeune accouchée !

Il prit son ami dans les bras, lui tapota le dos puis fila retrouver la chambre où était né Achille.

***

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Dolhel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0