46. Se remettre.

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Adèle soignait Bertrand tout en regardant Daphnée du coin de l’œil.

— Mon dieu, elle est en pleurs. Qu’est-ce qu’il a rajouté pour la mettre dans un état pareil ?

Bertrand soupira, il sentait encore une colère bouillonner en lui suite à la bagarre qui venait d’avoir lieu.

— C’est un sale type, il a encore dû sortir une horreur supplémentaire, il n’est bon qu’à ça !

Adèle lui caressa les cheveux puis posa son front contre le sien et murmura,

— J’étais vraiment loin d’imaginer tant d’horreur, Bertrand, il n’en a vraiment rien à faire d’autrui.

Elle regarda du côté de Marie qui tentait de consoler Daphnée et continua,

— Moi, j’ai tourné la page, et je t’ai, toi, mon amour, mais elle… Daphnée est confrontée à l’impensable ; je la plains.

— Moi aussi, j’espère qu’elle s’en remettra.

Il l’enlaça et soupira.

— Quel bon début de voyage de noces, tu ne trouves pas ?

Adèle fut prise d’un rire nerveux qui contamina Bertrand.

— De fait, oui ! Nous ferions mieux de filer et de découvrir notre chambre d’hôtel. Mais, j’ai un peu de peine à partir comme ça avec tout ce qui vient de se passer.

— Je comprends et de toute façon, je crois que j’aurais du mal à reprendre le volant dans l’état dans lequel je me trouve actuellement.

Il leva les yeux, Charles était revenu à l’intérieur de la maison, il avait vu passer Olivier par le jardin. Il interrogea Charles du regard.

— Il ne veut croiser personne, il compte réfléchir à la situation dans sa chambre, seul.

Daphnée prit la parole.

— Je suis désolée que cela ait tourné de la sorte. Je ne peux hélas que me rendre à l’évidence qu’il n’en a strictement rien à faire de moi et du bébé.

En regardant son cousin, elle lui dit,

— Je m’excuse Bertrand, je ne pensais vraiment pas qu’il serait capable de ça !

— Daphnée, ne t’inquiète pas, cet incident t’aura au moins permis de découvrir sa nature profonde.

Des larmes au bord des yeux, elle lui rétorqua, tristement,

— Mais quand même, te voilà amoché pour ton voyage de noces !

Il haussa les épaules tout en tenant sa femme dans les bras,

— C’est fait, passons à autre chose. Ça me donnera une excuse pour me faire dorloter par ma femme.

Daphnée sourit, mais son demi-sourire trahissait une certaine gêne.

— Je pensais qu’il avait plus de self-control et, surtout, qu’il avait plus de maturité que ce qu’il a démontré en t’agressant de la sorte…

En se tournant vers les parents d’Olivier, elle indiqua,

— Je m’en veux aussi pour vous, qu’il vous ait montré cette image de lui-même…

— Daphnée, répondit Charles, nous ne savons hélas que trop bien de quoi il est capable.

Marie intervint, dépitée,

— Il a eu la chance de tomber sur Adèle, il a tout cassé. Ensuite, il a, à nouveau, eut la chance de tomber sur toi ; toutes les deux, vous avez fait tout ce qu’il fallait pour que le bonheur soit possible… Et il a tout cassé.

En écrasant une larme, elle ajouta,

— Je crois que le bonheur lui fait peur, tellement peur qu’il se croit obliger de tout casser, à chaque fois.

À l’étage, Olivier fulminait.

— Bordel, je fais quoi maintenant ! J’en ai marre de tous ces cons !

Il ouvrit son ordinateur portable et fit quelques recherches.

Trois heures plus tard, alors que Daphnée, Adèle et Bertrand étaient partis, il descendit annoncer à ses parents ce qu’il envisageait pour le futur.

— Bon, voilà, j’ai démissionné de mon travail, j’ai quelques économies, je me casse en Asie pour quelques mois ; j’ai besoin de me ressourcer et de trouver un sens à ma vie. Voyager en routard me fera épargner de l’argent, comme ça, je pourrais rester plus longtemps.

Ébahie, sa mère lui demanda de préciser certaines choses,

— Tu comptes partir combien de temps ? Quelques mois, ça veut dire quoi ?

— Six mois, neuf mois, un an… Tant que j’aurais assez d’argent pour vivre quoi !

— Et ton enfant ? Tu ne veux pas assister à sa naissance ?

Il souffla bruyamment puis répondit vertement à sa mère,

— Oh, c’est bon, c’est plus elle que moi qui le voulait, elle a ce qu’elle veut, vous avez un droit de garde et de visite comme le prévoit l’autre con. Basta, c’est bon, vous l’aurez, le gamin !

Marie ne put rien répondre à son fils tellement elle était choquée. Charles demanda,

— Et, tu comptes partir quand ?

— Mon vol est dans quarante-huit heures. N’essayez pas de me dissuader, je pars, avec ou sans votre accord. C’est de ma vie qu’il s’agit.

Il les planta, là, dans le salon. Ses parents étaient effondrés.

Le lendemain, ils proposèrent de lui payer une assurance de voyage, chose qu’Olivier n’avait pas prévue. Une assurance qui lui permettrait, notamment, de revenir rapidement en cas de problèmes familiaux. Ils pensaient à l’accouchement de Daphnée, espérant toujours qu’il serait présent pour cet évènement.

***

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