36. La demande.

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Le lendemain matin, ils se réveillèrent en entendant toquer à la porte.

Ils se levèrent et accueillirent le service d’étage puis s’installèrent dans le petit salon de la chambre. Sur le plateau, Adèle repéra une boite qui ressemblait à une boite à bijoux en velours rouge.

— Oh, qu’est-ce donc ? Tu as commandé une boite à bijoux ? Qu’est-ce que cela fait sur notre plateau de petit-déjeuner ?

Prenant un air surpris, Bertrand lui répondit,

— Je ne sais pas, regarde !

Elle s’en saisit et l’ouvrit, une petite carte, de la taille d’une carte de visite, ornée d’un cœur doré sur fond bordeaux, se trouvait à l’intérieur. Adèle la retourna et reconnu l’écriture de Bertrand qui avait noté ; « fouille la boite ».

Adèle fronça les sourcils en le regardant, il lui souriait et faisait mine d’attendre sereinement en mordant dans le petit pain qu’il avait tartiné de confiture. Le cœur d’Adèle battait un peu plus vite.

Après avoir découvert un double fond dans la boite, elle en sortit une bague argentée, très travaillée et ornée de plusieurs petites pierres vertes. Elle la trouva superbe et le dit à Bertrand, avant de constater que, dans le fond de la boîte, se trouvait un second carton où elle put lire ; « acceptes-tu de m’épouser ? »

Sentant des larmes monter dans ses yeux, elle hocha la tête en lui répondant,

— Oui, je le veux Bertrand.

Dans la seconde, il fut à côté d’elle et l’embrassa passionnément. Lorsqu’il libéra sa bouche, il lui dit, à voix basse,

— Merci Adèle, je suis le plus heureux des hommes.

Adèle sentit une petite boule monter dans sa gorge et laissa couler les larmes qu’elle retenait, ce qui effraya quelque peu Bertrand.

— Eh, que ce passe-t-il, Adèle ? Pourquoi est-ce que tu pleures autant ?

Entre deux sanglots, elle lui glissa,

— Je t’aime Bertrand, je t’aime tant…

Il sourit et lui dit, en boutade,

— Et c’est pour ça que tu pleures ?

— Oui… Non… En fait…

Elle tenta de se recomposer en s’essuyant les yeux puis, lui demanda d’aller chercher son sac à main. Elle en sortit une enveloppe ainsi qu’une boite rectangulaire et lui dit,

— C’est l’émotion, excuse-moi. J’ai aussi un cadeau pour toi, enfin, j’espère.

Elle lui tendit la boite dans laquelle Bertrand découvrit une tétine.

En voyant la tête émerveillée de Bertrand, elle confirma, en agitant l’enveloppe qu’elle avait en main,

— J’ai vérifié avec une prise de sang, j’attends un enfant, ton enfant, Bertrand.

— Notre enfant, Adèle.

Bertrand la reprit dans ses bras, lui caressant le dos au travers de son peignoir, tout en lui glissant, à l’oreille,

— Merci Adèle, c’est merveilleux, je t’aime. C’est le plus bel anniversaire de ma vie !

Elle se lova contre lui et le sentit rire dans son cou. Elle lui demanda, intriguée,

— Quoi ?

— C’est pour ça que tu n’as pas bu de vin hier soir ! Tu le sais depuis quand ?

Elle lui sourit lorsqu’il se décolla d’elle et lui expliqua,

— Observateur ! Je l’ai su un peu avant la visite chez tes parents ; j’avais déjà fait le test chez le médecin et j’attendais les résultats dans le courant de la semaine suivante. Je me suis dit que pour ton anniversaire, ça pourrait donner pas mal, non ?

— C’est énorme comme cadeau d’anniversaire, en plus de nos fiançailles.

Adèle lui caressa le torse et lui dit,

— Oui, en plus de nos fiançailles… Je n’étais pas sure que tu me ferais ta demande… Camille, elle, l’espérait intensément, elle sera contente lorsque nous l’annoncerons. Par contre, je ne sais pas comment elle va réagir à l’idée qu’elle aura une petite sœur ou un petit frère… Dix-sept ans d’écart, c’est quand même énorme, non ?

— Oui, c’est grand, mais, je suis sure qu’elle sera heureuse pour nous, ne t’inquiète pas.

Après un petit moment de silence, Adèle lui confia,

— Nous n’avons jamais parlé d’avoir un enfant, toi et moi. Quand j’ai capté que j’avais du retard, je dois dire que j’ai eu un peu peur, pour nous, pour notre relation.

Étonné, il lui demanda,

— Tu avais peur que je ne veuille pas d’enfant avec toi ?

— Oui, tu es déjà papa, ta fille est grande. Et moi, je m’étais faite à l’idée que je n’allais probablement pas en avoir… Et puis voilà qu’en l’espace de trois mois, je tombe enceinte, alors qu’avec Olivier, nous avons dû attendre deux ans en nous y appliquant.

Bertrand eut un sourire en coin,

— C’est parce que je suis plus compatible que lui avec toi, ma belle amie !

Elle rigola franchement puis lui expliqua,

— Nous n’avons jamais parlé de contraception entre nous, je crois que je me disais que, de toute façon, ça n’arriverait pas… Ou pas si vite.

— Adèle, on en a parlé sans en parler. Tu sais, j’étais bien conscient que tu ne prenais aucun contraceptif. Et, quelque part, au fond de moi, je crois que je l’espérais un peu. Tu vois ? Un petit bout qui viendrait concrétiser cet amour qui nous lie.

Il soupira en la regardant, puis lui demanda, le regard pétillant,

— Est-ce que tu penses qu’on pourrait se marier avant la naissance ? Tu es en début de grossesse, on a donc quelques mois devant nous…

Il se tut puis reprit, avec un sourire qui lui dévora le visage,

— J’ai envie de faire ça dans les règles cette fois-ci ; le mariage et puis le bébé.

Adèle gloussa,

— Comme ça, ta mère sera contente, son petit Bertrand aura fait les choses comme il le faut, cette fois-ci !

Il eut une moue moqueuse puis lui avoua,

— Oui, il y a de ça, mais il y a aussi que j’ai envie d’officialiser les choses avec toi, dans tous les sens du terme. J’ai envie que la terre entière sache que tu seras bientôt ma femme et la mère de notre enfant.

Elle déposa un baiser sur ses lèvres puis lui confirma, en lui caressant la joue,

— Je dois être en tout début de grossesse, à mon avis, pas plus de deux mois. Mais, Bertrand, je préférerais attendre d’être sûre que le bébé soit en bonne santé et tienne bien, avant de l’annoncer à tout le monde, est-ce que tu serais d’accord ?

— Oui, je suis tout à fait d’accord, mais je suis sûr que tout va bien pour Junior !

Soufflée, elle rétorqua,

— Ah, non, quelle horreur ce surnom !

Elle rit à gorge déployée puis le prit dans ses bras et lui dit, front contre front,

— Je t’aime Bertrand, tu me rends si heureuse… Merci de m’avoir attendue.

— Mais de rien ma colombe, maintenant, je t‘ai tout à moi, et je compte bien en profiter ! Mais en attendant, je crois que nous devrions prendre le temps de manger un peu ; Junior doit avoir faim !

Elle lui donna une petite tape sur l’épaule puis le couple s’installa pour manger et se préparer à profiter de la journée qui s’annonçait ensoleillée.

***

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