37. Caroline.

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Olivier dormait mal, l’ambiance, dans la maison de ses parents était lourde ; il sentait sur lui, le regard accusateur de sa mère qui ne comprenait pas pourquoi il avait raconté tant de mensonges.

Elle lui avait clairement dit « qu’elle ne l’avait pas élevé comme ça ». Il n’avait qu’une seule envie, l’éviter, elle, ainsi que son père. Ce dernier était sec avec lui, remettant régulièrement en question tout ce qu’il avançait, prétextant que, visiblement, même ses proches ne pouvaient lui faire confiance et qu’il ne l’estimait plus digne de confiance.

Cherchant à s’évader, Olivier contacta Caroline et la rejoignit dans la brasserie où elle lui avait fait rendez-vous. Olivier s’était étonné de ce lieu de rendez-vous ; d’habitude, il filait chez elle et ils restaient au lit à se prélasser après avoir fait l’amour.

Sur place, il la repéra et la rejoignit.

— Salut Caro !

Il lui fit la bise puis s’installa face à elle. Elle consommait un chocolat chaud, il commanda un expresso puis lui posa la question qui lui trottait en tête,

— Dis, pourquoi est-ce qu’on n’est pas chez toi ?

Elle respira profondément puis lui expliqua, en souriant,

— Eh bien, Olivier, c’est parce que je ne désire plus continuer nos petits rendez-vous de l’ombre.

Il soupira de façon particulièrement bruyante et l’interpella sèchement,

— Quoi ? C’est Daphnée qui te l’a demandé ?

Ebahie, Caroline lui répondit, sèchement, elle aussi,

— Hé, ho, ça va aller, toi !? Je suis encore libre de décider ce que je veux pour ma propre vie hein ! Je ne dépends pas de toi, ni de ta vie de couple mon cher ! Que ça batte de l’aile avec Daphnée, ça ne me regarde pas, ce sont tes affaires. Alors tu te calmes et tu me laisses causer !

Olivier se retrouva un peu penaud face au ton qu’elle avait employé pour lui répondre. Il se dit que ça commençait à faire pas mal de personnes qui le sermonnaient ces derniers temps. C’est donc rembrunit qu’il écouta ce que Carole avait à lui dire.

— Entre toi et moi, ça n’a toujours été qu’une histoire de cul, un dépannage, tant pour toi que pour moi. Nous étions au clair avec ça, dès le début.

Elle le regarda et sourit avant de lui avouer,

— J’ai rencontré quelqu’un, je suis amoureuse et je ne désire plus que lui. Notre arrangement n’a donc plus lieu d’être, Olivier. C’est ça que je voulais t’annoncer.

Outré, Olivier lui lança,

— Et moi alors !? Je fais quoi ?!

— Eh bien, tente de te rabibocher avec Daphnée, toi qui dis l’aimer… Tu n’en montres pas les signes extérieurs en tous les cas.

— Te mêle pas !

— Oh… mais je ne me mêle pas Olivier… Je ne fais que constater.

Elle souffla devant l’air fermé de son ex-amant et lui balança,

— Mais comment t’arrives à te regarder dans un miroir Olivier ?! Je me le demande vraiment.

Soupçonneux, il lui demanda :

— Pourquoi tu dis ça, Caro ?

— Ben, j’ai discuté avec Daphnée et je me dis que j’ai bien fait de n’avoir qu’une relation superficielle avec toi ! Tu gâches vraiment tout ! Et ça ne date pas d’hier.

Grognon, il lui dit :

— Arrête, c’est pas vrai !

— Ah non ? Et à dix-neuf ans, quand Mélissa est tombée enceinte et que t’a même pas daigné l’aider et l’accompagner au planning familial, là déjà, tu t’es comporté comme un gros con. Elle me l’a dit, après, Mélissa, que tu ne voulais pas mettre de préservatifs et que c’est pour ça qu’elle est tombée enceinte !

— C’est bon, c’est de l’histoire ancienne, j’ai évolué depuis…

— Pfff ! Oui, tu parles ! T’as juste appris à mentir un peu plus, c’est tout !

— Oh, c’est bon, vous vous êtes passés le mot où quoi ?!

— Quoi ?

— Ben oui, tous, vous me renvoyez mes boulettes, ok, c’est bon, j’ai compris !

— Ah oui, et qu’est-ce que tu as compris ?

— Ben…

Caroline secoua négativement la tête en l’observant « chercher quoi dire ».

— T’es dans de sales draps Olivier. Réfléchit bien à ce que tu veux faire de ta vie, là, t’es en train de tout perdre ! Daphnée a toujours été folle de toi. Maintenant qu’elle est enceinte, elle aurait dû être la plus heureuse des femmes, et toi, qu’est-ce que tu fais ? ! Tu lui raconte des bobards gros comme des maisons et après, t’assumes pas !

Elle fit une pause puis lui lança,

— Merde, assume ! Tu veux vivre avec elle et élever votre enfant ensemble ou pas ?

Il mima un « oui » en hochant la tête, elle lui dit, alors, vertement,

— Eh bien bouge-toi le cul alors ! Assume tes boulettes, fait amende honorable et tente de la reconquérir bordel ! C’est pas en te lamentant et en te comportant comme un gamin gâté pourri que ça arrivera ! Tu vas devoir faire des choix et les assumer Olivier.

Elle souffla puis jeta un œil à sa montre,

— Là, je vais te laisser, j’ai rendez-vous avec mon amoureux. Je ne tiens pas à le faire attendre. Je te laisse, réfléchis à ce que je t’ai dit, j’espère que Daphnée et toi, vous réussirez à vous retrouver… Et qu’elle arrivera à te pardonner, surtout.

Caroline quitta la brasserie, laissant Olivier totalement penaud devant son expresso tiède. La tirade de Caroline sur son comportement de gamin gâté pourri lui revenait en boucle.

***

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