14 Camille.

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Adèle se remettait doucement, elle retrouvait une vie plus active et tournée vers des petits bonheurs quotidiens.

Bertrand l’invitait régulièrement à passer des moments avec lui ; sortie cinéma, balade à la campagne, parfois avec Camille qui la harponnait alors, en monopolisant « tante Adèle », pour lui raconter tous ses soucis d’adolescente.

— Tatie Adèle, j’adore quand on passe du temps ensemble !

— J’aime aussi, mais n’oublie pas que ce sont, aussi, les seuls moments où tu es avec ton père. J’ai l’impression qu’il se sent un peu seul, non ?

— Oh, mais, tu n’as qu’à venir vivre chez papa, noooon, ou que, lui, vive chez toi, comme ça, on sera toujours ensemble !

Camille éclata de rire, Adèle la regarda en souriant, la fille de Bertrand était bien dans sa peau, aussi grande qu’Adèle, blonde avec de longs cheveux qu’elle portait souvent en tresse. Adèle la prit dans ses bras pour lui répondre, tout en jetant un œil vers Bertrand qui marchait un peu plus loin qu’elles deux, se retournant souvent pour les observer avec un grand sourire.

— Mais, Camille, je crois que ton père est très bien chez lui, tu sais.

— Oui, mais je trouve que tous les deux, vous êtes bien ensemble tatie Adèle ! Il parle tout le temps de toi.

— Et alors ? Parce qu’il parle de moi, nous devrions vivre ensemble ? Arrête !

— Mais non, tatie Adèle, en fait, je trouve que papa est trop seul, je ne l’ai jamais vu avec une autre femme que maman. Il n’y a que depuis que tu as quitté Olivier qu’il est plus souriant ; vous vous voyez plus, et ça lui fait de l’effet.

— Oui, nous passons plus de temps ensemble, mais en tant qu’ami, Camille, ce n’est pas une raison pour vivre ensemble.

— Il est trop seul, lui faut une nana à mon père !

— Tu sais, il n’a peut-être pas envie de te faire rencontrer toutes ses conquêtes…

— Tu parles ! Papa, il n’est pas doué pour draguer, je crois. Je n’ai jamais trouvé la moindre trace du passage d’une femme dans l’appartement !

Adèle sourit et répondit à Camille,

— Ton père est quelqu’un de discret et d’organisé, je pense qu’il fait tout pour que tu ne tombes, justement pas, sur un string laissé là par hasard… Et il a raison de ne pas te mêler à sa vie sentimentale, c’est son jardin secret.

Camille fit une moue dubitative puis lança à Adèle,

— On pourrait vivre en colocation, non ? T’en penserais quoi ?

— Ça, c’est encore autre chose, ça nous demanderait de lâcher, chacun, notre appartement respectif pour un nouvel endroit.

— Oui, un grand appartement deux chambres, avec une chambre rien que pour moi !

— Euh… Trois chambres, Camille !

Camille la regarda en coin, avec un sourire jusqu’aux oreilles,

— Mais allez, laisse-moi rêver un peu tata Adèle.

Adèle leva les yeux au ciel en voyant la mine boudeuse de sa nièce de cœur.

Elle se souvint, peu après la naissance de Camille, Vanessa avait décidé de désigner le parrain et la marraine dans sa famille à elle, Bertrand avait insisté pour que sa fille ait deux marraines, dont Adèle. Vanessa avait refusé.

Après de nombreuses discussions avec Bertrand, elle avait finalement accepté un arrangement lors du deuxième anniversaire de Camille. Adèle fut dès lors considérée comme une « tante » pour Camille, en plus d’Annabelle, la sœur de Bertrand. Depuis, Camille avait officiellement une place privilégiée dans le cœur d’Adèle.

La balade se termina, Adèle rentra chez elle, souriant des envies de Camille, mais songeuse suite aux paroles de son ami.

Elle lui avait touché un mot du discours que lui avait tenu Camille, avant de prendre congé d’eux,

— Dis, ta fille rêve de nous voir casé à deux, dans un grand appartement deux chambres, dont une pour elle.

Etonné, Bertrand le prit avec humour,

— Oh, et elle t’a donné des précisions pour la décoration ?

Elle éclata de rire puis lui demanda,

— Non, mais, sérieusement, ça lui vient d’où cette envie de colocation ? Elle ne veut plus vivre avec sa mère ?

— Je crois qu’il y a de ça, mais je crois aussi qu’elle t’apprécie grandement, tu sais.

— Et elle trouve aussi que tu sembles m’apprécier énormément, ces derniers temps…

D’une manière assez franche, il lui rétorqua,

— Oui, ça te dérange ?

— Non, mais elle y voit un rapprochement autre qu’amical entre nous, je crois.

Elle gloussa, lui, soupira discrètement, mais garda un sourire en coin en lui demandant,

— Et quoi ? Cela te semble si rédhibitoire que ça ?

— Quoi ?

— Qu’on soit plus proche, toi et moi.

— Euh… Eh bien, je ne sais pas, en fait. Je n’y ai jamais réellement pensé, je dois dire.

Il la prit dans ses bras pour lui dire au revoir et lui glissa, avant de se diriger vers la porte,

— N’hésite pas à y songer, nous pourrions en discuter un de ces jours.

***

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