— Tu crois que c’est ce qu’on a fait qui l’a rendu comme ça, Charles ?

— Non, pas totalement, je crois que nous l’avons… Quelque part, un peu trop « couvé », notre unique fils. Je crois que ça ne l’a peut-être pas aidé à devenir responsable. J’ai l’impression qu’il est persuadé que, « comme on l’aime », on lui pardonnera tous ses dérapages.

Elle soupira,

— Mais quand même, ce qu’il a fait à Adèle, c’est horrible ! Et ce bébé qu’elle a perdu… À cause de lui. Il a été horrible, je comprends qu’Adèle l’ait viré de chez elle !

— Je la comprends aussi, je… Je comprends ce que ça peut faire comme effet, ce genre de proposition. Je ne m’en souviens que trop bien Marie.

Il enlaça sa femme et posa un baiser sur le front. Marie le regarda dans les yeux et lui répliqua, sur un ton entendu :

— Il faut le lui dire, Charles, nous devons lui expliquer.

— Je sais, Marie, mais comment ?

La mère d’Olivier soupira puis déclara à son époux,

— Le plus clairement possible, Charles.

— Avec tous les détails ? Il s’agit de notre vie privée et intime, Marie…

— Il s’agit de notre fils, Charles ! Tu as vu les conneries qu’il fait ces derniers temps ? Outre le fiasco avec Adèle et cette Marine… Il a failli perdre son boulot deux fois en trois ans à cause de sa nonchalance face aux responsabilités.

— Oui, je sais…

— Adèle est vraiment quelqu’un de bien, je n’ose imaginer ce qu’elle a dû ressentir lorsqu’il lui a balancé ça, Charles. Enfin… Tu le sais, non ?

Il la regarda et acquiesça tristement.

— Oui, je sais, je t’avais proposé quelque chose du même style… Et je me souviens de ta réaction. Mais, la grande différence avec Olivier, c’est que je ne t’ai pas mise au pied du mur, moi.

Charles soupira profondément, Marie prit sa tête dans ses mains et maugréa,

— Mais qu’est-ce qu’on a fait, bordel !

Charles se rapprocha d’elle et l’enlaça avant de lui répondre,

— On a fait un enfant, Marie, notre fils, avec amour.

Il resserra son étreinte, elle se colla à lui. Il lui glissa, alors, au creux de l’oreille,

— Nous lui dirons demain, Marie, je lui expliquerais les choix que nous avons faits et ce qu’il nous en a coûté.

— D’accord.

Elle soupira, puis le couple finit par s’endormir, enlacé.

***