8. Sortir le bout de son nez.

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En route vers le restaurant, assise dans le bus qui la menait à proximité de l’endroit où elle avait rendez-vous avec ses amis, Adèle regardait le paysage défiler sous ses yeux. Plusieurs fois, elle avait hésité à descendre et rebrousser chemin, elle avait peur de plomber l’ambiance au restaurant.

Elle n’avait plus l’habitude d’être en société. Même au travail, elle se terrait derrière son ordinateur, effectuant son travail sans créativité ; elle ne s’en sentait plus capable. Elle parait donc au plus urgent, pour ne pas être mise en défaut, mais le goût n’y était plus… Le goût n’était plus nulle part dans sa vie, actuellement.

Sur place, plongée dans ses tristes pensées, elle cherchait l’enseigne du restaurant lorsqu’elle entendit quelqu’un l’interpeller.

— Adèle !

Comme elle n’avait pas capté d’où venait la voix, cette dernière précisa,

— À ta gauche !

Elle se tourna du bon côté et son visage s’illumina, c’était Bertrand, un ami de longue date, un ami qui l’avait soutenue dans les semaines qui avaient suivi la rupture.

— Bertrand ! Comme ça me fait plaisir de te voir !

Elle lui ouvrit les bras pour pouvoir l’embrasser et lui tapoter le dos. Il fit de même.

— Comment vas-tu Adèle ? Tu te décides enfin à sortir un peu ?

Un peu taquine, elle lui dit,

— Oh, arrête, Catherine est déjà assez sur mon dos comme ça, n’en rajoute pas, toi ! Je sais que je dois arrêter de ressasser et faire mon deuil, mais ce n’est pas évident Bertrand.

Elle avait terminé sa phrase avec un sanglot au fond de sa voix. Bertrand la reprit dans ses bras et lui glissa, au creux de l’oreille,

— Je sais Adèle, je sais que c’est difficile.

— Oui, toi, tu comprends, Vanessa t’a fait subir le même genre de chose…

— C’est vrai, mais il n’y a pas eu de fausse-couche en plus, c’est dur aussi pour toi, ça, non ?

— Oui, mais, à l’heure actuelle, je ne sais plus trop ce qui est le plus pénible des deux en fait…

Elle posa sa tête sur l’épaule de Bertrand et soupira. Il lui dit, en la décollant un peu de lui et en lui caressant les cheveux,

— Hé ! Ce soir, tu vas tenter d’oublier tout ça et tu vas bien manger ! Tu ne seras bientôt plus qu’un sac d’os si tu continues ! Tiens, regarde, Adrien, Adeline et Kader arrivent, ils remontent la rue.

Elle respira profondément et posa son front contre le torse de son ami avant de se redresser et de lui dire,

— Oui, ce soir, je vais tenter de m’amuser un peu… Tu as réservé la table à ton nom ?

— Oui, on entre dès qu’ils sont tous là.

Elle serra la main de son ami et esquissa un sourire, elle avait envie d’aller mieux, elle avait envie de vivre. Ses amis étaient restés, eux, fidèles et dignes de confiance.

***

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