1. Adèle

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Adèle était allongée sur un lit d’hôpital, le gynécologue venait de sortir de la pièce, des prescriptions d’analgésiques et un certificat médical la couvrant pour la fin de la semaine étaient déposés sur la petite table de nuit.

Elle soupira doucement, une larme glissa sur sa joue. Elle avait perdu le bébé qu’elle portait et ne pourrait peut-être pas en avoir d’autre ; les tests étaient en cours pour tenter d’expliquer le pourquoi de la fausse-couche.

Elle ferma les yeux et posa une main sur son ventre en se remémorant les premiers frôlements du fœtus qu’elle avait ressenti, deux semaines auparavant… Elle était enceinte de quatre mois et demi.

Elle ne l’était plus.

Résignée, elle finit par se lever, prendre les papiers adressés à son nom et quitter les lieux.

Son seul but était de rentrer chez elle, elle n’avait que cela à faire… Elle n’avait plus aucune énergie en elle, elle n’était que douleur.

En sortant de la chambre, elle arriva dans le couloir principal de l’hôpital, couloir qui conduisait vers la sortie. C’est là qu’elle tomba nez à nez avec Olivier.

Elle songea, dépitée,

Non, pas lui, pas maintenant…

Partagée entre la colère et l’envie de tomber dans ses bras pour qu’il l’enlace et la réconforte, elle soupira tristement.

— Bonjour Olivier. Que fais-tu ici ?

— Bonjour Adèle, comment te sens-tu ? J’ai appris pour le bébé… Je…

Adèle l’écoutait tenter de trouver ses mots, elle était submergée par la fatigue et le contrecoup de la nuit d’enfer qu’elle avait passée depuis que des contractions l’avaient amenée aux urgences. Au bout d’un moment, elle tiqua ; elle n’avait pas souvenir de l’avoir contacté à ce propos.

Soupçonneuse, elle l’interrogea,

— Comment se fait-il que tu sois au courant de ma présence ici ?

— Ben… Ta sœur m’a téléphoné, elle m’a dit que tu étais ici… Et que tu avais mal au ventre.

— Comment as-tu eu accès aux informations à mon sujet, Olivier ? Comment sais-tu pour le bébé ?

— En fait… J’ai dit que j’étais ton compagnon.

Adèle souffla, sentit des larmes lui monter aux yeux et lui rétorqua, un peu vertement,

— Tu ne manques vraiment pas d’air toi… Et qu’en pense Marine ?

— Marine ne sait pas que je suis ici.

— Eh bien, cours la rejoindre Olivier, tu n’as maintenant plus aucun lien avec moi, tu peux partir le pied léger ; j’ai perdu l’enfant que je portais. Marine en sera probablement très heureuse, elle t’aura enfin tout à elle.

— Arrête Adèle, tu sais très bien que c’est fini avec Marine, nous ne sommes plus ensemble depuis un mois. Ça n’a jamais été comme toi et moi.

— Et quoi ? Je devrais sauter de joie, c’est ça ?

Elle le dévisagea en secouant négativement la tête et en retenant les larmes qu’elle sentait naître aux bords de ses yeux. Elle finit par trancher,

— Je suis fatiguée Olivier, je vais rentrer chez moi et tenter de dormir un peu.

Elle le dépassa, il tenta de lui attraper la main au passage, mais la main d’Adèle glissa dans la sienne.

Il la regarda partir. Il n’osa pas la suivre. La situation était compliquée et il avait bien contribué à ce qu’elle le soit. Il en était conscient.

***

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