chapitre 17

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Le bruit de la douche me réveille. Le sommeil a fait son effet, je suis plus calme, mais déterminée. Askyn apparait, les cheveux encore mouillés.
- Ça va ?
Je hoche la tête.

- J’ai réfléchi longuement hier pendant le trajet du retour, et la nuit porte conseil. Il faut persuader Léto de prendre en charge toutes les personnes laissées pour compte. Ils savent gérer ce genre de choses. Ils l’ont fait pendant 150 ans, en recueillant nos irradiés.

Askyn s’assoit sur le rebord du lit

-  Oui, c’est une bonne idée. Mais comment comptes-tu faire ?

-  Tu peux dire à Gunter qu’aujourd’hui je ne suis pas bien, que je
reste me reposer? Quand vous serez parti, je prendrai un
hélicoptère. Tu peux appeler Duncan pour le prévenir ? Askyn hésite.

-  Je n’aime pas trop te voir sortir seule en ce moment, avec les risques de tempêtes magnétiques, dit-il en faisant la moue.

-  Ecoutes, je naviguerai en visuel pour me rendre au ranch. De toute façon, pas le choix, car tout est brouillé au-dessus de chez eux. Je me ferai une injection de sérum. Et si jamais on m’interroge sur cette ballade, je dirai que je suis partie inspecter le terrain.
Askyn ne me répond pas. Il est réticent.

- Askyn, si on part à deux, ça sera suspect. Et moi seule sait piloter. Quand je sors de la salle de bain, Askyn me dit avoir réussi à joindre Duncan. Il a promis d’envoyer quelqu’un au ranch pour discuter avec moi. Il me dépose un baiser sur front en me recommandant d’être prudente et part prendre son service. Au dehors, les troupes se préparent à partir. Puis plus aucun bruit. Tout le monde a quitté le Palais. Je peux y aller. Je vérifie une dernière fois être équipée du nécessaire. Transmetteur, laser. Je sors de ma chambre, et me dirige vers la salle d’armement où les sérums sont entreposés. Une fois l’injection effectuée, je me dirige vers les hélicoptères. Personne sur le tarmac. Parfait. Je m’installe et démarre l’appareil.

* **

Je me suis bien gardée de dire à Askyn que je vole rarement seule à bord de ce type d’engin. La formation au Collège a surtout porté sur les nouvelles technologies, et pas sur les anciens modèles de ce type. Mais seuls ces derniers permettent de piloter à vue.

Je visualise rapidement la maison de Sirius, me servant de point de départ. Puis je repère l’endroit où nous cachons la voiture, et la route ensuite. Heureusement, le temps est clément, il y a peu de vent, et la visibilité est excellente.

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J’arrive sur le ranch. Deux véhicules sont garés près de l’enclos. J’amorce ma descente prudemment. C’est bon, je touche le sol. Je coupe le moteur, et j’enlève mon casque. Il me reste environ cinq heures avant la fin d’effet du sérum.

Deux personnes s’avancent vers moi. Duncan et Adam. Mon cœur s’accélère. Depuis le début des évacuations, je m’étais obligée à le chasser de mes pensées. Le voir ici fait tomber toutes mes résistances. Les larmes me montent aux yeux. Je respire un grand coup. Ce n’est pas le moment de craquer, du moins pas pour l’instant. Mon objectif est de réussir à convaincre Léto de venir au secours de tous ces gens jusqu’alors indifférents au sort des irradiés.

Adam me serre dans ses bras. Je retiens mon souffle. Rester forte, ne rien montrer pour l’instant. Il me passe un bras autour des épaules, et Duncan nous invite à rentrer à l’intérieur du ranch, vide. Tout le monde est en ville, m’explique Duncan, et se prépare à affronter Storm II. Il s’excuse de la part de Léto, enchainant les réunions au sein de l’Etat Major, les différents clans s’affrontant sur la conduite à tenir face à la situation.

Je les mets au courant des derniers évènements. Les tempêtes magnétiques sporadiques et imprévisibles. La suspension des évacuations. Le tri insupportable entre irradiés et sains. La rébellion. L’encerclement des villages par les têtes chercheuses. Je tente de convaincre Duncan de ne pas laisser ces gens ainsi abandonnés.

Duncan reste impassible tout au long de mon plaidoyer. Impossible de deviner ses pensées. Je me sens complètement vide à la fin de mon discours. Toute la tension accumulée ces dernières semaines retombe d’un coup. Je ferme les yeux de lassitude. Adam me prend la main. Je serre la sienne en retour.

Duncan se lève et commence à faire les cents pas dans le salon.

-  Aura, tu as pu te rendre compte la dernière fois de la situation politique très compliquée en ce moment. Léto se retrouve en minorité à l’Etat Major et s’il propose d’aller au secours de ces personnes, Thufyr s’en servira comme argument contre lui. Et Léto
n’a pas besoin de ça en ce moment.

-  Et si nous prenons nous-même la décision sans en référer à l’Etat
Major, en les accueillant chez nous ? propose Adam.

-  C’est une possibilité. Mais la décision appartient à Léto. Je ne peux
absolument rien décider maintenant. Je hausse les épaules.

-  Bien sur, je n’en demande pas tant.

-  De toute façon, il va falloir trancher vite. D’après nos experts, la
tempête pourrait être là d’ici deux à trois semaines.
Je frissonne. De fatigue, de peur, ou les deux à la fois. Mon cerveau fonctionne au ralenti. Je devais interroger Duncan sur autre chose, mais je n’arrive plus à me concentrer. Ça y est, cela me revient.

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- Duncan, j’ai une dernière question. Lors d’une sortie en avion, nous avons survolé les territoires irradiés, et j’ai croisé un appareil, qui nous a par ailleurs attaqué. Vous possédez une flotte aérienne maintenant ?

Il hésite à me répondre, puis finit par me lâcher :
- C’est possible, réplique-t-il en faisant la moue. Le souci, c’est que la

communication entre les Cités n’est pas la meilleure, comme tu as pu le constater. Thufyr aurait lancé une ligne de production d’engins aériens, il y a quelques années, mais je ne savais pas ses avions équipés d’armes. Je vais me renseigner discrètement.

Duncan annonce à Adam qu’il repart de suite, et me rappelle de surveiller l’heure pour ne dépasser la durée d’action du sérum. Il part en claquant la porte. On entend le bruit du moteur de sa voiture. Puis plus rien.

* **

Je me relâche complètement. Je bascule en arrière sur le sofa et je ferme les yeux. Les larmes inondent mes joues. Je craque à nouveau comme hier soir. Adam me prend dans ses bras et le résultat est pire. Je n’arrive plus à m’arrêter de pleurer. Il me serre contre lui et me fait basculer sur le côté. Nous restons allongés l’un contre sur le canapé un long moment. J’ai niché ma tête contre son cou, et il me caresse doucement les cheveux. La crise de larmes finit par se tarir, je suis maintenant plus calme.

Je relève la tête et je le regarde.
- Je suis désolée, ta chemise est trempée.
Il rigole, puis me dit :
- Tu as raison, je n’ai plus qu’à la retirer.
Et sur ce, il enlève les boutons un à un et la laisse tomber sur le sol.
Puis il me reprend dans ses bras et me lance sur un ton ironique :
- Mademoiselle, la prochaine fois que vous voulez me déshabiller,

vous pouvez juste le demander, pas la peine de pleurnicher pour

arriver à vos fins.
Je me mets à rire à mon tour. Je ferme les yeux. Son odeur et la chaleur de son corps se communique au mien. Ne plus penser au lendemain. Profiter de l’instant présent. Je laisse échapper un soupir d’aise. Il sourit.
- Je préfère cent fois te voir comme ça.
Il me saisit sous les bras, remonte mon visage à sa hauteur et m’embrasse. Tout en douceur. J’enroule ma jambe autour de la sienne. Il continue de m’embrasser, encore plus profondément. Nous restons dans cette position de longues minutes, sans bouger. Je sens sa poitrine se soulever contre la mienne, et j’essaie de me caler sur sa respiration. Il ne veut pas me brusquer, il me laisse mener les choses. Je retire alors ma tunique. Il penche sa tête pour m’embrasser dans le cou pendant que je me débarrasse de mon pantalon. Je l’entends rire dans mes cheveux. Je fais glisser le sien avec mes mains, puis avec mes pieds. Plus

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aucune barrière physique entre nous. Il me fait alors glisser sous lui, me prends les bras et les maintient au-dessus de ma tête, et me murmure à l’oreille qu’il reprend maintenant le contrôle des opérations.

Le bip placé dans ma poche nous ramène à la réalité. Je ne veux pas y répondre, mais Adam insiste. C’est Askyn.
- Aura ? Tu vas bien ? – Puis je le vois sourire – Question stupide,

ajoute-t-il. Mais s’il te plait, ne tarde pas, la météo prévoit la possibilité d’ondes magnétiques ce soir. Ce n’est pas certain, mais je préfère que tu sois rentrée avant.

Je regarde ma montre. Il me reste deux heures. C’est largement assez pour revenir au Palais. Je lui promets de ne pas tarder. Je coupe et retourne me pelotonner auprès d’Adam. Nous restons ainsi un moment, puis Adam s’écarte de moi.

- Askyn a raison, il ne faut pas que tu tardes. Sinon moi aussi je vais m’inquiéter.

Je soupire, mais il a raison. Je ramasse mes affaires au sol et je commence à m’habiller. Il se redresse sur le canapé et me regarde en souriant. Je m’arrête, prends ses affaires et les lui lance au visage en faisant la grimace.

- Habille toi aussi, je ne veux pas que le prince charmant me raccompagne nu à mon carrosse, sinon je ne réponds de rien.

Il rattrape ses habits au vol en rigolant. Nous nous rhabillons en silence, puis il se plante devant moi et me rattache les cheveux. Je le serre contre moi. Son cœur bat contre mon oreille.
- Il faut y aller mademoiselle. Et en m’embrassant derrière l’oreille –

ne t’inquiètes pas, la prochaine fois, nous aurons tout notre temps. Quand nous reverrons nous la prochaine fois, avec Storm II à notre porte ? Il dit cela pour nous raccrocher à quelque chose. Il a raison, notre histoire est le seul moteur pouvant nous faire avancer.

Nous sortons dehors. Il pleut. C’est si rare en cette période. De ce fait, ma visibilité risque d’être réduite. Zut ! Je ne dis rien à Adam, il risque de s’inquiéter.

-  Ce n’est peut-être pas raisonnable de partir dans ces conditions,
murmure-t-il

-  Je suis une pilote hors pair, dis-je en souriant. Et je dois rentrer,
sinon Markus et Gunter risquent de se poser des questions.
Je m’installe aux commandes de l’appareil et place mon casque sur les oreilles. Et puis tout d’un coup, ça me revient. Je voulais demander à Adam de se renseigner sur la présence de ma mère au QG de Léto. Je lui laisse la photo. Adam la prend et me promet de faire son possible. Il m’embrasse une dernière fois en me demandant d’être prudente. Je hoche la tête puis lui fait signe de s’éloigner. Je mets en marche les rotors, et l’hélicoptère amorce sa montée. Je lui fais un dernier signe de la main, puis je dirige l’appareil vers les montagnes.
* **

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La pluie gêne ma visibilité au sol. Je ne vois plus la route. Je fais donc à l’instinct. Pour me donner du courage, je me repasse en boucle le discours de la vieille Rebbeca. De toute façon, je n’ai pas trop le choix. Je devrais me trouver au-dessus des Territoires Sains maintenant. Et soudain, j’entends ma montre biper. Un très léger bip. Avec les bruits des rotors, je ne suis pas certaine d’avoir entendu. Puis tout d’un coup, le bip repart de plus belle. Si j’avais un doute, celui-ci est vite balayé. Les instruments de bord s’affolent. En bien, c’est l’heure de vérité, Peter, me dis-je en moi-même. Nous allons voir si je suis une pilote si exceptionnelle ou si vos compliments n’étaient que pure flatterie.

Il me faut dépasser les montagnes pour atteindre la plaine, sinon c’est le crash assuré car aucun endroit où se poser. J’accélère, mais en me retenant d’aller plus vite. Les images de Peter nous expliquant de ne pas dépasser une certaine vitesse avec les hélicoptères me reviennent en mémoire, non à cause d’un problème technique, mais de physique. Si la vitesse de la pale avançante dépasse le mur du son, celle-ci décroche, provoquant inéluctablement la chute de l’appareil. Mais le phénomène opposé est lui aussi très dangereux : si l'hélicoptère avance trop vite, alors la pale reculante risque de tourner trop doucement et n'aura plus de portance.

J’essaie de conserver mon calme. Un, deux, trois, quatre, cinq, j’inspire, un, deux, trois, quatre, cinq, j’expire. C’est bon, il me reste quelques centaines de mètre et les montagnes seront derrière moi.
Ma montre grésille de plus en plus fort. Mes instruments deviennent fous. Et puis tout d’un coup, mon moteur tousse, s’arrête, reprend, puis s’arrête. Un, deux, trois, quatre, cinq, j’inspire, un, deux, trois, quatre, cinq, j’expire. Je n’ai plus de moteur. Ce n’est pas possible. Mon cerveau réfléchit à toute allure. Le simulateur. J’ai déjà fait cet exercice en simulateur. Atterrir sans moteur. Tu es capable de le faire. Un, deux, trois, quatre, cinq, j’inspire, un, deux, trois, quatre, cinq, j’expire. Il faut d’abord me calmer. Je visualise Peter. Il était derrière moi dans le simulateur. Que me disait-il ? En cas de panne du moteur, le pilote d'hélicoptère doit se poser en autorotation. C'est simple, c’est comme un vol plané en avion. Bien sur. Merci Peter, c’est rassurant. Un, deux, trois, quatre, cinq, j’inspire, un, deux, trois, quatre, cinq, j’expire. Mais si tu veux te poser en douceur, tu dois effectuer les manœuvres suivantes. Baisse l’angle des pales. C’est fait, l'hélicoptère amorce un mouvement descendant et conserve sa vitesse horizontale. Le sol approche, je dois donc maintenant cabrer l’appareil pour réduire puis annuler la vitesse de translation. C’est fait. Pour atterrir en douceur, m’explique Peter, le pilote relève enfin la commande de pas collectif. L'art de l'autorotation réside dans le dosage de cette mise de pas. Attention, me dit-il, effectuée trop haut, l'appareil risque de heurter le sol violemment. Et c’est malheureusement ce qui se produit. Je perds conscience sous l’impact du choc.

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Lorsque je reprends mes esprits, l’odeur de kérosène a envahi le cockpit. Comme un automate, je détache ma ceinture et me laisse tomber au sol. Au loin, j’aperçois des lumières. Je suis tombée près d’un village. Mais ma vue est brouillée. Je me traine vers les lumières. M’éloigner de cet appareil au plus vite. Je me relève et essaie de courir quand soudain je me sens déportée dans les airs. C’est l’explosion. Je sombre à nouveau dans le noir.

Je reprends mes esprits. Tout est flou. Je referme les yeux et essaie de bouger un à un mes membres. C’est bon, je suis entière. J’ouvre à nouveau les yeux. J’entends du bruit autour de ma tête, mais c’est peut être le bruit lié à l’explosion. Des grésillements. Et là, me reviens l’image du Centre et de Sirius. Les têtes chercheuses. C’est le bruit des têtes chercheuses. Au-dessus de ma tête. Le souffle de l’explosion a du détruire un bouclier du village et elles se sont échappées. Je me mets à rire. Je suis tellement assommée par le choc de l’atterrissage que mon cœur est encore bien en dessous des pulsations dangereuses. Je regarde en direction du village. Heureusement pour eux, le premier bouclier a résisté. Je distingue une grande ombre derrière celui-ci. Les habitants abandonnés sont tous agglutinés et me regardent. Mon laser est toujours sur moi.. Je sors celui-ci en rigolant. Les villageois doivent me prendre pour une folle. Je tire sur les têtes, les explosant une à une dans un geyser de lumière. Je laisse retomber mon laser. Une clameur monte du côté du village. Maintenant que les têtes chercheuses ont été éliminées, ils sont libres. Des ombres avancent vers moi. Je m’en fiche. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. J’en ai assez, je veux la paix. Je retombe dans une sorte de léthargie. Je reprends mes esprits quand je sens qu’on me déplace. Soudain, quelqu’un se place devant moi et hurle d’arrêter. Je reconnais cette voix. J’ouvre les yeux. C’est la mère de la petite fille au nounours.

- Arrêtez ! crie-t-elle. A quoi cela vous avancera de vous venger sur elle ? C’est la nièce de Sirius, et Sirius a disparu, surement enlevé par les sbires du Commandement. Et elle vient de tuer ces espèces de monstres volants.

J’entends des grognements dans la foule.
J’essaie de parler, mais je n’ai pas beaucoup de voix. Je tire sur le pantalon de la femme. Elle se penche sur moi.

-  Ecoutez, il faut partir, dis-je le plus fort possible. Sinon le
Commandement va vous enfermer de nouveau.

-  Mais où ? me crie un homme

-  En Territoires Irradiés. Ils n’iront pas vous chercher là-bas. Un homme me répond de façon ironique

- Autant griller sur place ici !
Des rires fusent derrière lui. J’essaie de parler le plus fort possible.
- Le commandement vous ment. Il n’y a plus de risques de

contamination depuis longtemps. Ils sont près à vous accueillir.
Un grand silence. Puis la mère de la petite fille s’adresse à la foule
- Elle a raison, il faut partir. De toutes les façons, nous sommes

condamnés. Alors autant choisir notre façon de mourir. 207

Un homme reprend.
- Oui, il faut se dépêcher, car ils vont partir à sa recherche, et vu la

fumée qui se dégage, ça ne sera pas difficile de la trouver. La femme s’agenouille auprès de moi.

-  On ne peut pas la laisser ici, dit-elle autour d’elle alors que la foule
se disperse.

-  Ne vous inquiétez pas pour moi, lui dis-je en lui prenant la main. Ils
vont me trouver. Ils ont raison, vous devez partir maintenant. Léto. Quand vous serez en Territoires Irradiés, dites aux personnes qui vous arrêteront de vous conduire à Léto. Vous n’oublierez pas ce nom ?

-  Léto, répète-t-elle. Non, je m’en souviendrai.
Elle me lâche la main et allait partir, puis elle revient vers moi

- Et vous, vous n’oublierez pas ma petite Alia ?
J’essaie de lui sourire.
- Ne vous inquiétez pas, j’ai fait une promesse.
Le groupe s’éloigne rapidement. J’entends vaguement au loin le bruit de ma montre. Et je m’évanouis à nouveau.

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