Pas d’après toi…

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Mes photos affichées sur tous les murs de ta chambre,

Et tous mes maux décrits dans des moments plus tendres…

Tu te souviens ? C’était le début de notre histoire, et même le début d’un de tes poèmes. Il parlait de nous, de notre amour, de ta maladie… Tu ne m’as pas laissé le temps de te surprendre, moi qui avais tant changé ces derniers mois. J’arrivais enfin à accepter mon identité sexuelle, ce que j’étais vraiment, un homo… Toi seul as réussi à me faire sortir de ma coquille, j’avais peur du regard des autres, et puis tu m’as abandonné dans ce monde que je commençais à peine à apprivoiser.

J’étais ton contraire, j’étais introverti, replié sur moi-même, j’avais honte de ma personne. Mais tu m’as montré le chemin à suivre, toi l’extravagant qui a croqué la vie à pleines dents, le gay sans complexes. Tu as tout essayé, les expériences homos, hétéros ou bisexuelles, les orgies… Tout cela, c’était avant de me rencontrer. De tes nuits d’Épicure, tu n’as gardé qu’un triste souvenir : la maladie qui a empoisonné et écourté ta vie. Les résurgences de l’Enfer t’ont engouffré dans leurs flots, et depuis, je ne suis qu’une ombre qui subsiste parmi les vivants…

Tout dans cet appartement me rappelle ta présence, toi qui n’es plus là : les meubles que nous avons chinés ensemble, les bibelots, tes parfums, tes foulards, et tes poèmes que je relis inlassablement pour ne pas t’oublier. C’est trop difficile sans toi, je n’ai plus la force de me battre. Je ne sors plus, je déprime parce qu’il ne peut y avoir d’après toi. Je suis sans vie, je me meurs à petit feu, dévoré par la souffrance, par ton absence qui consume mon existence peu à peu. Alors, j’ai décidé de te rejoindre ; une absorption trop importante de somnifères fera l’affaire… Et je me laisserai guider par tes mots susurrés, ces paroles si douces et si légères, si apaisantes, comme pour m’ôter cette peur de la mort qui envahit chaque individu parvenu au seuil de sa vie :

Abandonne tes angoisses et rejoins-moi,

Quitte ce monde de brutes, ne reviens pas…

Entends le cri de ton nom au son de ma voix,

C’est mon amour qui t’appelle, qui te conduit jusqu’à moi.

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