La basilique

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Au loin, la basilique toute noire se détachait néanmoins sur l'horizon grisailleux quand, par magie, elle s'illumina de l'intérieur. Et ce spectacle splendide me coupa le souffle et me fit oublier tous mes besoins. Elle était vraiment magnifique cette basilique, avec ses vitraux baroques qui laissaient sur la lande désolée des taches de couleur comme peintes par un artiste qui aurait pris pour toile l'herbe verte et rase sur laquelle nous marchions maintenant.

 

C’était vraiment trop. Cette galère avait trop duré. Le froid, les gnomes, les monstres, les miroirs, ça ne pouvait plus durer. Il me fallait faire quelque chose. Je ne comptais plus les portes, portails, portiques et porches que j’avais franchis, ni les couloirs, corridors, galeries et conduits que j’avais parcourus, pas plus que les milliers de marches grimpées puis descendus. Et là, c’était encore des marches à gravir pour atteindre cette inquiétante et fascinante basilique.

 

De temps en temps, je m’arrêtais pour mieux entendre le chuchotement résigné des feuilles qui tombaient, auquel répondait le lointain ressac de la mer qui s’écrasait au pied de ce vertigineux rocher.

 

- " Venez, ne traînons plus. Nous avons assez perdu de temps comme ça ! " me lança monsieur "D"

- " Nous allons finir par être vraiment en retard ! "

 

Comme il paraissait contrarié, je renonçais définitivement à lui demander d'aller faire pipi quelque part, sur l'herbe de la lande, entre deux rochers. Un grand frisson de froid m'envahit de nouveau et j'essayais de penser à autre chose.

 

La basilique était maintenant toute proche de nous, et nous parvenions à distinguer, à travers le hurlement du vent, le froissement des feuilles et le son des grandes orgues qui entonnaient un cantique vaguement baroque qui ne ressemblait à rien de ce que j'avais entendu auparavant. J'avais hâte de pénétrer à l'intérieur, mais seulement pour me mettre à l'abri du froid et des petits grêlons qui recommençaient à tomber en vagues hachées par le vent.

 

Pauvre de moi. Je n’aurais jamais du franchir le seuil de cette basilique.

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