CHU de Bordeaux

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Septembre 2006-Août 2012

Bordeaux

Les six années que je passais au CHU de Bordeaux furent parmi les plus belles et les plus éprouvantes de mon existence. J’adorais mon travail, et je m'épanouissais dans cet hôpital. J'eus beau y passer six ans, je ne vis pas grand chose de la ville de Bordeaux, car je passais tout mon temps à l'hôpital. J’y travaillais, j’y mangeais, j’y dormais. Je passais ma vie dans cet hôpital et je m’éclatais.

Mon supérieur direct, le chef de la traumatologie était un homme d’une soixantaine d’année, d’une santé et d’un dynamisme incroyable. Il avait beau être le plus vieux chirurgien du centre hospitalier, il était à la dernière pointe de la technologie et il nous encourageait à suivre son exemple. Toujours innover, toujours s'améliorer, rechercher une meilleure façon de faire les choses. Je l'admirais immensément et à la fin de mon internat, je demandais à faire mon assistanat à ses côtés. Le jour où j'obtiens le poste tant convoité fut l’un des plus beaux jours de ma vie. Je ne buvais pas, où très rarement alors je ne sabrais pas le champagne, mais la bouteille de jus d’orange bio y passa.

J’étais un excellent chirurgien, et un traumatologue de talent. Je ne dis pas cela pour me vanter, c’est la vérité, et une vérité qui a été obtenue à la sueur de mon front. Je passais plus de temps que n’importe qui à l'hôpital, je travaillais plus dur que n’importe qui. Je me souviendrais toujours du jour où j'ai tenu un scalpel entre mes doigts pour la première fois. De ma première opération en solo, une appendicectomie sur un petit garçon du huit ans. Ma première garde de nuit en solitaire. Ma première opération en urgence. Le jour où j'avais opéré une adolescente victime d'un accident de la route. Des heures que j'avais passées à réparer tous les dommages faits à sa jambe. L'état de transe que j'avais atteint. Cette certitude que j'étais à ma place. Dans un bloc opératoire, le poids rassurant des outils de métal que j'utilisais les uns après les autres, le bip des machines, l'atmosphère irréelle qui règne sous les néons. J'étais heureux. Tous mes efforts depuis douze ans payaient. J'étais exellent. Et je m'ameliorais chaque jour un peu plus.

Les six derniers mois de mon assistanat, mon professeur m’envoya dans le CHU de Las Vegas, auprès d’une de ses connaissances. Ce CHU de Las Vegas était particulièrement réputé pour son service de traumatologie et je m'améliorerais encore durant cette période.

Et puis arriva le moment où je fut diplômé. Ensuite, je du choisir un hôpital pour y exercer en temps que titulaire. Durant mes six années d’internat, et plus particulièrement les deux dernières je m’étais fait une bonne réputation dans le milieu, et je reçus des offres de plusieurs hôpitaux : Nantes, Caen, Lille, Marseille...mais aucun des ces hôpitaux ne m'intéressais vraiment.

Heureusement, j’avais gardé contact avec Zoé, qui était titulaire depuis deux ans déjà. Zoé vivait toujours avec Valentine à Paris filant le parfait amour. Un jour elle me contacta, me disant qu’un poste de chirurgien en traumatologie était disponible dans son hôpital. Je sautais sur l’occasion, et partis pour Paris.

Avant de déménager à Paris, je repassais par Nantes pour quelques jours, histoire de trier mes affaires.

Peut être que c’est parce Paris me rappelait Gabriel, où bien le fait d’avoir enfin obtenu mon diplôme me rendait nostalgique, je ne sais pas, mais cette fois, j'emportais dans ma valise les lettres et les photos de Gabriel.

J'étais prêt pour la nouvelle page de ma vie et j'arrivais à Paris le sourire aux lèvres.

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