Des problèmes, encore des problèmes...

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Des bruits de pas se rapprochent dans le corridor principal du Palais de la Justice. Deux hommes, vêtus tout de noir, marchent côte à côte et font la discussion. Le premier, plutôt grand, a le crâne à moitié dégarni, et une petite moustache rousse où viennent s'empêtrer les moucherons. Filiforme, il a une démarche plus qu'étrange, et ses yeux, vert clair, perçent au loin le brouillard du questionnement infini. L' homme, il s'agissait bien sûr du trente-deuxième et actuel président de la République dite du "bien pour tous", accéléra la cadence, et prit un tournant à gauche, puis à droite, avant de poser une question à l'autre personne:

"Alors ? De quoi se plaignent nos citoyens aujourd'hui ?

- De vous monsieur, de vous, lui répondit le premier ministre (car c'était lui), tout en pressant lui aussi le pas.

- Comme d'habitude ?

- Comme d'habitude, continua le deuxième homme sans montrer une seule trace d'émotions, les tuyauteries défaillantes, le risque d'inondation constant, la maladie dûe à votre invention pour "rallier" le peuple, ainsi que la nouvelle règle sur la consommation d'alcool, mais aussi, et surtout, votre toute dernière connerie.

- Ma dernière connerie ? Vous voulez sûrement parler de l'abolition de "l'argent" ! Je trouve que c'est une très bonne idée. S'il n'y a plus d'argent, il n'y a plus de problèmes. Et puis, j'ai mis des limitations en place, ça devrait faire l'affaire !

- Peut-être, mais ça n'empêche pas certains de faire du vol à l'étalage, alors même que c'est gratuit. De plus, les riches commencent à se plaindre de devoir se mettre à côtoyer les pauvres.

- Et bien qu'à cela ne tienne ! J'ai une nouvelle idée de génie ! Je veux que tout le monde arrête de travailler ! Ensuite, je veux que nous construisions un réfectoire géant dans chaque ville, qui pourra accueillir toute la populace. Les repas seront préparés par des chefs étoilés venus des quatre coins du monde, et...

- Et avec quoi les paierons-nous ? l'interrompit le premier ministre.

- Et bien... Et bien, ce n'est pas grave ! On se contentera de ceux qui habitent le pays ! Après, je veux aussi que l'on construise des douches communes pour tous les citoyens. Ils auront désormais tous le droit à une douche par jour !

- Vous voulez donc que l'on construise tout cela ?

- Oui, je veux que vous construisiez tout cela. Enfin pas vous, hein ? Je parlais des ouvriers !

- Mais le problème reste le même, monsieur. Les ouvriers, comme les cuisiniers, travailleront donc pendant que le reste du pays se prélassera, c'est ça ?

- Ah ! Mais vous m'énervez avec vos questions ! Je veux un nouveau premier ministre ! Et que ça saute ! Vous êtes viré !

- Hein ? Mais...

- Viré c'est viré ! Hors de ma vue !"

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