fin de soirée

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Lorsque Hjarulf et ses capitaines retournèrent dans la grande salle, il n'y avait plus grand chose à manger, mais on servait encore à boire et la fête battait son plein, les hommes buvaient les cornes de bières et faisaient tomber les femmes... ou l'inverse. Hjarulf admirait le spectacle avec bonhomie alors que Thornald semblait indifférent... jusqu'à ce qu'Helketer le pousse du coude.

— Ne fais pas cette tête-là, ils ont bien gagné le droit de s'amuser.

— Qu'ils s'amusent, répondit Thornald d'une voix neutre.

Il parcourut rapidement la salle d'un regard inquiet, puis il aperçu Galdlyn.

Elle était assise sur la grande table, admirant l'orgie sans y participer comme si elle régnait sur le chaos ambiant. Cette femme était pour Thornald un véritable mystère.

Il la rejoignit et murmura à son oreille.

— Où est passé Hicham ?

— Parti ! répondit-elle. J'ai cru comprendre que l'hydromel lui donnait mal à la tête.

— Et Hans ? demanda Thornald, parti avec lui ? Je vous avais demandé de veiller sur lui.

— Parti tout seul il y a dix minutes, fit Galdlyn avec nonchalance. Vu la manière dont il se tenait la panse, il m'a semblé qu'il n'avait pas besoin de compagnie... Mais pourquoi t'inquiéter ? Tu es sûr de n'avoir rien de mieux à faire ?

— Quoi par exemple ?

Elle se pencha en arrière en lui adressant un sourire plein de promesses...

— Je ne sais pas... c'est toi qui décide, capitaine !

— Pas le temps ! répondit Thornald. Après dix minutes, il devrait être de retour.

Il sortit de la maison du Jarl. Helketer qui n'avait rien perdu de la scène éclata de rire et saisit Galdlyn par la taille.

— À force de courir après ses chimères, Thornald passe à côté de ce qui est vraiment important... viens ici ma jolie !

— Pas le temps ! répliqua Galdlyn en l'écartant énergiquement.

Elle emboita le pas à son capitaine, immédiatement suivie par Brynjolf. Une fois dehors, tous trois se séparèrent, Thornald fit le tour de la maison et se retrouva nez à nez avec Brynjolf...

— Il n'est pas de mon côté ! fit Thornald.

— Ni du mien capitaine, répondit Brynjolf. Je peux vous poser une question ?

— On n'a pas vraiment le temps, mais pose toujours.

— Le peuple de Hans est en guerre, n'est-ce pas ?

— Ouais, c'est ce que j'ai compris. Et alors ?

— Alors ça veut dire que si nous rencontrons son peuple, nous aurons affaire à leurs ennemis, et s'ils ont eux aussi des navires magiques qui volent et qui crachent le feu, tu imagines ce qui nous attend ?

— Non, je n'imagine pas... mais je n'ai pas beaucoup d'imagination. Va voir chez moi, peut-être que Hans est simplement rentré.

— Alarm ! hurla une voix.

Ils se mirent à courir et retrouvèrent rapidement celui qui venait de crier. Et le spectacle qui s'offrit à leurs yeux avait quelque chose de stupéfiant.

Hans, poursuivi par un homme armé d'un scramasax cherchait refuge derrière Galdlyn. La guerrière rousse faisait face, sans armes, à son poursuivant qui semblait hésiter entre attaquer de front et tenter de la contourner : Sven Hjarulsson.

Alertés par les cris, d'autres hommes étaient venus. Les fidèles de Hjarulf se placèrent derrière Sven, l'équipage de Thornald entourait Galdlyn. Thornald savait que la moindre provocation d'un côté ou de l'autre provoquerait un massacre. Ces hommes avaient beau se connaître depuis des années, certains étaient même cousins, la fidélité à leur chef primait sur toute autre considération. La quantité d'hydromel absorbée et la relative pénombre rendrait le massacre d'autant plus facile.

Sven représentait le plus grand danger. Il avait envie d'en découdre et il n'avait pas la moindre idée des conséquences de ses actes.

— Range ton épée Arnjolf... toi aussi Ranulf. Reculez tous !

Thornald désarmait ses propres hommes. Lui même ne reculait pas, il s'était mis devant Galdlyn, son arme toujours à la ceinture.

— Ne vous mêlez pas de ça vous autres ! rugit Sven en désignant Hans. C'est une affaire entre lui et moi, et personne d'autre.

— Allons Sven, répliqua Thornald, "lui" est sous ma protection, et il est l'hôte de ton père et par conséquent le tiens...

C'est à ce moment là qu'il aperçut la fille...

C'était une des servantes de Hjarulf, celle qui lui avait servi à boire pendant le banquet. Elle sortait de l'écurie en essayant de ne pas se faire remarquer et de cacher les déchirures de ses vêtements. Thornald venait de comprendre l'origine de la querelle. Il en fut tellement abasourdi qu'il n'entendit même pas la réponse de Sven. Mais ce que Sven pouvait répondre n'avait plus tellement d'importance. Hjarulf était là, s'aidant d'un bâton pour marcher avec sa jambe raide. Aussi furieux qu'il puisse être, jamais Sven ne frapperait un homme désarmé en présence de son père.

— Que se passe-t-il ici ? rugit le Jarl.

— Rien du tout Seigneur, fit Thornald avant que Sven ait le temps de répondre. Rien qui mérite de s'alarmer. Hans ne connais pas nos coutumes, il a commis un impair et comme nous avons tous trop bu, les esprits s'échauffent... Mais tout est rentré dans l'ordre, n'est-ce pas Sven ?

— Ouais, fit Sven. Nous y verrons plus clair demain.

Il rengaina son arme et partit. Les deux groupes se séparèrent, ne laissant bientôt sur place que Thornald et Hjarulf.

— Ce gosse me rendra fou, soupira Hjarulf.

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