PROLOGUE

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ÉDITION SPÉCIALE

Bonsoir, nous interrompons nos programmes pour vous annoncer un événement tragique qui se serait déroulé ce mercredi soir près de l'Hudson river, non loin de l'Intrepid Sea-Air-Space Museum.

Selon les premiers éléments de l'enquête et malgré les difficultés de la police à identifier la victime se serait la célèbre conservatrice Alyssa Monterosso qui aurait été froidement assassiné.

Nous rejoignons toute suite notre envoyée spéciale en direct sur les lieux.

- Bonsoir Jeff, une mare de sang et le corps mutilé de la conservatrice Alyssa Monterosso, c'est ce que les policiers ont découvert ce matin dans une ruelle à quelques mètres de l'Intrepid Sea-Air-Space Museum.

Bien que les forces de police se refusent à toutes spéculations et à tous commentaires, c'est le deuxième corps découvert dans les environs depuis celui d'une certaine Véra Mitchell en mai dernier.

D'ailleurs, un an après les faits, le coupable de la mort de Véra Mitchell n'a jamais été retrouvé.

Même si le porte-parole des autorités du district nie tous liens entre ces deux meurtres, de multiples rumeurs ne cesse de pulluler sur les méthodes similaires de mutilation utilisée pour les deux assassinats.

Les autorités compétentes, ainsi que la police scientifique sont chargées de l'enquête. Ceux-ci débutent leurs investigations sur la thèse d'une agression qui aurait mal tournée.

Cependant, selon une source anonyme, plusieurs détails viendraient contredire ce fait.

Alors que s'est-il passé concrètement ?

Pour l'heure impossible de le savoir, l'enquête nous le dira.

Mais dans l'immédiat, le périmètre a été bouclé afin de permettre aux techniciens de la police et de la police scientifique de recueillir l'ensemble des éléments qui vont leur permettre d'avancer.

Aucun suspect n'est mis en cause, mais des appels à témoin sont lancés. 

Merci Ludivine.  Affaire à suivre donc pour le meurtre d'Alyssa Monterosso. Nous présentons d'ores et déjà toute nos condoléance à la famille et au monde de l'art de New York. 

DANS UN APPARTEMENT NEW-YORKAIS

Les cheveux mouillés de la douche que je viens prendre, laissent tomber des gouttes d'eau sur mes cils. Bien que je sois en train de me raser, je ne prends pas la peine de les sécher davantage. Je suis bien trop à l'écoute des informations que débite ce journaliste du CBS news. Dire que la presse affectionne ce genre d'histoire est un euphémisme. Pareils à un essaim d'abeilles, ils s'agitent depuis qu'ils ont eu vent de cette affaire. Toutes les chaînes confondues ne parlent plus que de ça. Et les voir s'enflammer tel de véritable pantins désarticulés, me fait ricaner bien que je reste lucide. En effet loin de moi l'idée de mépriser les médias. Ce sont des personnes utilisant des outils intelligents, et j'affectionne particulièrement les individus dotés d'intelligence.

De plus, je n'ai jamais été naïf au point de croire qu'un excellent journaliste d'investigation serait incapable d'exposer ma double vie. Il suffirait que l'un d'entre eux flaire une piste pour que mon vice s'arrête. Or posséder la vie d'autrui, représente une partie de ce que je suis. Arrêter, c'est comme sacrifier une partie de moi. Libre à vous de me juger, mais cette attitude serait si hypocrite parce que l'être humain est toujours fasciné par l'horreur dont il ne fait pas partie. Si je mens, pourquoi votre premier réflexe est d'utiliser votre portable pour filmer les pires choses qui soit ? Et si ceux qui relataient l'horreur étaient ceux qui se retrouvaient confronté à elle, parleraient-ils d'elle avec le même engouement ?

J'en doute fortement.

Et pour ceux et celles qui pensent en me voyant parler des médias que je suis le genre de psychopathe qui commet des atrocités pour faire parler de lui, je suis au regret de vous décevoir. Ce n'est assurément pas l'effet recherché. En toute honnêteté, je me serais volontiers passé de toute cette publicité gratuite qui m'enseigne davantage à quel point ma position est précaire. Car contrairement aux tueurs en séries ordinaires qui tuent pour qu'on les attrape, je suis de ceux qui tue pour le plaisir. Et tuer pour le plaisir revient à ne jamais se laisser attraper afin que la satisfaction éphémère dure toujours.

La cruauté froide est une si chose exquise, c'est quelque chose que j'aime et que je fais bien. Il me faut pouvoir l'étancher à me mesure que ma soif d'elle grandit. Pouvez-vous le comprendre ? Un désir de cruauté, que l'on peut presque comparer à une beauté glaciale qui ne me remplie jamais totalement, mais qui exige d'être pleinement contenté. Vous, vous demandez certainement à quel moment un être succombe à ses pires folies ? Croyez-moi, il est bien plus commode que vous le pensez de devenir ce que je suis. Je fais l'amour à un monde qui flirte chaque jour avec le nôtre et me délecte du goût qu'il me laisse. Tuer, c'est difficile même lorsque l'on a plus de cœur, mais je suppose que vous n'en savez rien ?

Je pourrais vous en parler, mais ne serais ce pas mieux de le voir pas vous-même ?

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