Pécher par convoitise ...

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MARC 7 : 21-22

21) En effet, c'est de l'intérieur, c'est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, les adultères, l'immoralité sexuelle, les meurtres,

22) les vols, la soif de posséder, les méchancetés, la fraude, la débauche, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie.

Enfant, j'ai été élevé dans une famille très croyante. Ma mère ne passait pas une seule journée sans me parler de Dieu. Elle s'est épuisé à tenter de faire de moi un parfait chrétien. Or, j'aurais déjà dû lui faire part à l'époque que j'étais une cause perdue. Bien que je ne crois pas à ces fadaises, j'ai malgré tout pris grand soin de mémoriser les passages de la bible.

Non que je sois religieux, bien sûr. Mais parce qu'au fil du temps, je me suis rendu compte que celle-ci renfermait quelques vérités universelles comme dans ce texte de Marc sept. C'est insensé comme la convoitise des yeux facilite mon penchant pour le meurtre. Et c'est d'ailleurs peut-être pour cette raison que Célian Peters m'a suivi docilement cette nuit.

Rendant mes pas imperceptibles, je m'approche lentement du jeune homme allongé sur un lit opératoire situé au milieu de la pièce. Sa respiration haletante et son visage inexpressif maculé de larmes indique sans aucun doute la situation périlleuse dans laquelle il se trouve. Je suis persuadé que s'il pouvait bouger ou émettre une quelconque opinion, il fuirait très loin de moi. Mais malheureusement Célian Peters à fait les mauvais choix dès le départ.

Premièrement, ce garçon n'aurait jamais dû me trouver séduisant. Deuxièmement, il n'aurait en aucun cas dû me suivre. Et troisièmement, il aurait dû prendre les précautions indues à la rencontre d'un inconnu pour un coup d'un soir. Peut-être que s'il s'était laissé prendre cette ultime garantie, il se serait fait gentiment baiser pour rentrer chez lui en vie. Mais voyez-vous Célian Peters, c'était concentré uniquement sur ce qu'il a vu d'apparence.

Un homme chic et élégant portant un costume sur-mesure. Un visage présentant de faux airs angélique. Un sourire un peu trop sarcastique pour être honnête. Des cheveux bruns bouclés disciplinés par une coupe stylisé bien qu'un peu plus long sur le dessus. Des yeux vert bouteille héritage d'une mère anciennement mannequin. Et une carrure sculptée grâce à un parcours d'entraînement sportif pour marine pratiqué en compagnie de mon meilleur ami Noah.

Quoi ? Vous pensiez que j'étais un genre de reclus de la société au physique plus que douteux. 

Désolé de devoir vous détromper une fois de plus, mais je ne suis ni asociale, ni monstrueux et encore moins impuissant. Petit conseil pour la suite, vous devriez oublier tous les préjugés et tous les présupposés que vous avez sur les personnes dans mon genre. Plus vite vous apprendrez à réfléchir comme moi, plus vite vous réussirez à me comprendre. La société actuelle à travers des œuvres cinématographiques et littéraires véhicule une vision tellement biaisé de ce que nous sommes réellement que nous fascinons à tort.

Notre esprit déshumanise ce qui ne devrait pas l'être et se délecte de ce qui terrorise au point de faire de nous des êtres dans l'abêtissement. N'ayez aucune crainte, je ne cherche pas à attiser votre pitié, ce qui d'ailleurs serait absurde. Ne me cherchez même pas de déclencheurs parce qu'il n'y en a pas. Je n'ai clairement plus de cœur.

J'observe ma proie dont le regard m'indique qu'il lutte contre la kétamine que je lui ai si gentiment injecté, sauf qu'il ne peut pas. Prisonnier dans son propre corps. Il peut entendre et sentir ce qui se passe, mais il n'a pas la possibilité de se défendre parce que ses membres ne lui obéissent plus. J'applique un doigt sur ses lèvres et je le sens déglutir de terreur, ne sachant pas davantage sur ce que je vais lui faire vivre. Et c'est tant mieux car une mort beaucoup trop rapide n'est pas de ce qui m'excite.

En dressant en images le tableau de Célian Peters sans vie, je mets à bander immédiatement. Je ne peux certainement pas vous mentir à vous. J'aime sentir la vie de mes suppliciés glisser progressivement ce qui me permet d'observer leur lente agonie. Je ne dispose pas de mode opératoire prédéfini. Soucieux de la propreté, de l'esthétisme et du détail, je tue de la manière qui me plaît. Malencontreusement, j'ai commis une erreur avec Véra Mitchell et Alyssa Monterosso. C'est bête, car pour une fois, je n'ai pensé qu'à ma petite vengeance personnelle. À aucun moment, je n'ai réfléchi au fait que j'avais disposé le corps de la vielle Véra dans le même secteur.

Chose complètement dingue, car je me souviens toujours dans les moindres détails de la manière dont j'ai assassiné mes cinquante-six victimes. Mais en même temps, comment faire autrement ? Ces deux sales putes ont contribué à façonner l'homme que je suis devenu. 

Flash Back 

L'air glaciale, envahis la pièce semant la détresse autour d'elle, je suis couché à même le sol sur un vieux matelas. Malgré les efforts de Noah mon unique ami, je tremble de douleur et de froid. Même si le froid me glace les os en même temps qu'il gèle mon âme, c'est la douleur qui me coupe le souffle au point de me sentir mourir à chaque respiration. Depuis plusieurs heures, j'invoque la mort de tous mes vœux, mais il semble qu'elle me fuit aujourd'hui encore plus qu'hier.

Pourtant, cela fait plusieurs jours que nous n'avons pas mangé Noah et moi. Enfermé dans un lieu insalubre, je tente de détendre mon corps meurtri et endolorie. Je suis misérable et désespéré, mais bien malgré moi, je résiste. Cette soif de survie réside peut-être dans le fait que Noah est avec moi et que pour son propre bien, je dois rester en vie. 

Mon corps n'est qu'une plaie géante qui me saigne à blanc. On peut dire que le veille Véra m'a bien amochée. Selon elle un fils peu payé pour les erreurs de son père. De fait, c'est ce à quoi j'ai été appliqué dès l'instant où j'ai été vendu à cette maquerelle. En effet, mon salopard de paternel devait un paquet de frics, faisant de moi un objet d'échange à une transaction sordide. Alors que mon esprit dérive vers une autre dimension, j'entends Noah appeler mon nom.

- Slayd ?

- Slayd ?

Noah tente de me parler, mais impossible de l'écouter, sa voix est si lointaine.

- Il ne faut pas que tu t'en ailles, nous devons trouver un moyen pour sortir d'ici.

Noah tente de me convaincre, mais j'ai beaucoup mal à rester lucide.

- Tu m'entends ?

Finalement, au milieu du brouillard, une résolution me tire des ténèbres.

- Nous nous vengerons ! Nous les tuerons tous ! Je les tuerais tous !

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