Chapitre 1 || Ce jour-là

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— Papa, je finis les cours plus tôt cet après-midi, je peux te rejoindre à l'épicerie ? demande Eulalie en croquant dans une pomme.

Assise sur le comptoir de la cuisine, elle balance gaiement ses pieds, un sourire resplendissant aux lèvres et l'œil rieur.

— Bien sûr ma chérie, tu m'appelles quand tu sors ? répond papa en l'embrassant sur le front avant de saisir son attaché-case et ses clefs sur le comptoir.

— Comme toujours. Maman n'est pas là ? s'étonne-t-elle.

Papa, stressé, regarde sa montre : il risque d'arriver en retard s'il ne se hâte pas.

— Déjà partie ! s'exclame-t-il en nous saluant de la main qui tient ses clefs.

Il se précipite hors de la cuisine alors que l'odeur de son aftershave, elle, est bien décidée à planer dans l'air et à envahir nos narines sensibles.

— Tante Carole l'a appelée, complètement en panique. Elle est partie en catastrophe. Elle m'a dit de t'embrasser pour elle, expliqué-je entre deux gorgées de jus d'orange.

Elle saute sur le sol et ses tennis blanches touchent le carrelage avec délicatesse. Les volants de sa robe, blanche également, se soulèvent. Espiègle, elle réajuste les manches de sa veste en jean et se dirige vers moi. Lentement, elle se penche et m'embrasse la joue avant de me regarde dans les yeux et de me sourire.

J'aurais dû remarquer immédiatement que cette matinée n'était pas aussi parfaite qu'elle le laissait penser. Eulalie était la même sans véritablement être la même. J'aurais dû voir cette petite lueur passagère dans ses yeux : c'était de la tristesse, et elle avait si vite disparu que je n'y avais pas prêté attention. Mais maintenant tout s'éclaire. Quelques secondes, elle a cessé de respirer avant de sauter du comptoir. Ce n'était pas naturel : elle avait dû réfléchir pour se rappeler comment elle agissait en temps normal, très certainement. Ses lèvres sur ma joue n'avaient pas leur douceur habituelle, maintenant que j'y pense. C'étaient ses lèvres des jours où elle était torturée par l'inquiétude ou la tristesse. Elle s'était maquillée pour me cacher ce détail, et elle avait réussi à me duper : j'étais bien trop obnubilé par mon petit déjeuner !

Pourquoi voulait-elle sortir plus tôt du lycée, ce jour-là ? Et pourquoi s'était-elle ravisée ? Finalement, elle avait appelé papa pour lui dire qu'elle s'était trompée, et qu'elle avait bien cours jusqu'à dix-huit heures.

Les yeux embués de larmes, je détourne mon regard du comptoir, posant mon pain au lait sur la table devant moi avec dégoût, comme s'il avait été garni de gros vers de terre gluants. J'ai la nausée : je n'ai rien remarqué d'anormal ce jour-là alors qu'il fait certainement partie des sales moments qui l'ont décidée à mourir ! Je dois connaître le fin mot de cette histoire...

D'un pas déterminé, je me dirige vers la chambre d'Eulalie. Et je reste figé devant sa porte close. Personne ne l'a plus ouverte depuis sa mort tragique et inattendue. Je tente de garder la maîtrise totale de mon corps, mais mon rythme cardiaque s'accélère, mon souffle se fait haletant et des tremblements incontrôlables me parcourent de bas en haut.

Je commence à compter à haute voix en faisant pianoter mes doigts contre mes jambes, comme lorsque je suis victime d'une de mes légendaires crises d'angoisse. Aujourd'hui, je n'y arriverai pas. Putain de porte !

Mentalement, je visualise son bureau parfaitement ordonné. Dessus, son pot à crayons, qui ressemble plus à une mosaïque branlante qu'autre chose depuis que je l'ai cassé en mille morceaux et qu'elle a passé des heures à le recoller, trône fièrement à droite, tenu par une souriante petite peluche rose qu'elle a nommée Grenouille Rose, par pur manque d'imagination, lorsqu'elle avait quatre ans. À gauche, quelques pots pourris, faits main, minutieusement peints. Son papier-peint bleu ciel, ses rideaux recouverts de petits chérubins qu'elle refusait de changer même s'ils avaient jauni. Son armoire à vêtements dans lequel elle avait plein de robes identiques, toutes blanches et... et je ne sais plus...

Eulalie aurait dû me survivre, et jamais une seule seconde je n'ai pensé à retenir tous ses petits détails qui me semblaient insignifiants et superflus mais qui en réalité faisaient partie intégrante de ce qu'était ma petite sœur.

Un jour, je serai prêt : j'aurais la force d'abaisser cette foutue poignée qui m'enferme de l'autre côté des secrets d'Eulalie. Je suis sûr et certain qu'elle couchait ses idées noires et les malheurs qui parsemaient ses journées quelque part. Elle ne faisait que sourire et aimer à longueur de temps et c'était sans doute la seule façon pour elle de se libérer, de ne pas ressentir de colère et de rancœur.

— Salut Aurélien, dis-je dans mon téléphone, fixant la porte qui me fait face avec un regard noir.

J'ai un vibrato dans la voix et elle est toute faible. Je ne suis même pas sûr qu'elle soit audible.

— Ah, frérot... Ça... Tu veux passer à la maison ?

Ça, c'est mon meilleur ami tout craché. Depuis qu'Eulalie est partie, il n'arrive plus à me demander si ça va, mais il est toujours là pour moi. Sa porte m'est toujours ouverte, même quand elle ne le devrait pas. Sa mère le laisse faire, elle se sentirait coupable dans le cas contraire !

— Oui... Ton frère sera là ? demandé-je innocemment.

— Bien sûr. Il ne sort plus... Tu veux qu'on aille ailleurs pour être seuls ?

Traduction : il ne dort plus depuis Eulalie.

— Non, t'en fais pas... C'est parfait.*Traduction : je vais cuisiner ton frère pour savoir pourquoi Eulalie a voulu sécher ce jour-là, elle qui était si parfaite et irréprochable.

— OK. Je passe te prendre !

Je raccroche sans répondre. Aurélien est mon meilleur ami depuis la maternelle, mais je suis en train de me servir de lui pour découvrir ce qui est arrivé à ma petite sœur, et même si je suis très mal à l'aise avec cette idée, je n'ai pas l'intention d'abandonner.

C'est vrai, je ne l'ai pas appelé pour sortir et être avec lui mais pour piéger son frère et lui faire cracher ce qu'il sait. Je n'ai pas mis les pieds dehors depuis l'enterrement d'Eulalie. Et c'est encore pour elle que, cette fois, je quitte la maison pour celle de mon meilleur ami.

Aurélien n'a reçu aucun appel ni SMS de ma part depuis la cérémonie, et malgré cela, il m'invite chez lui sans se poser de questions. Il semble même ne pas m'en vouloir le moins du monde !

J'ai arrêté de vivre en même temps qu'Eulalie, et je crois qu'il l'a compris bien avant moi...

Le trajet jusque chez lui est morose et silencieux. À travers la vitre, le monde n'a plus aucune saveur pour moi et a perdu toutes ses couleurs. Je n'entends plus les oiseaux chanter. Je ne sens plus l'odeur de l'herbe verte dans mes narines. Le vent ne me caresse plus le visage et n'agite plus mes cheveux. Enfin si, ils font tout ça, rien n'a changé. Mais je ne ressens plus rien. Le monde, MON monde, n'existe plus. Tout est noir, vide, froid...

— Eh, vieux...

— Gnein ?

— Tu... viens ?

— Ah... oh... ouais !

Nous sommes arrivés il y a longtemps ? On dirait que oui ! Il me regarde vraiment étrangement...

— J'arrive, gros ! surenchéris-je pour cacher mon absence passagère, ou du moins pour en amoindrir l'ampleur.

— Fais gaffe, vieux ! s'exclame-t-il en bichonnant sa voiture.

Motivé à lui faire croire que je vais bien, j'ai claqué sa portière beaucoup trop fort.

— Anto, ramène-toi, fais pas ton timide ! crie-t-il après s'être assuré que je n'ai pas abîmé sa précieuse petite merveille.

Dans un soupir, un sourire forcé sur les lèvres, sa version miniature sort de l'ombre et s'avance dans l'allée, ain tendue.

— Salut, Syl' !

Il en fait trop, et ça me conforte dans l'idée qu'il sait certaines choses que j'ignore. De plus, sa paume est moite lorsque je la serre et il transpire à grosses gouttes au niveau des tempes.

— Salut, Anto. Tu vas bien ?

— Oui... répond-il en baissant les yeux vers le sol, tristement.

— Tu restes avec nous ? demandé-je innocemment.

Il ne répond pas immédiatement, se tournant d'abord vers Aurélien, comme pour avoir son consentement. Aurélien lui sourit tendrement : « c'est comme tu veux, frérot, tu seras toujours bienvenu avec nous ! », voilà ce qu'il veut lui dire par ce sourire. Je le connais par cœur.

— D'accord.

J'affiche un visage satisfait, qui doit certainement laisser penser que je suis content qu'il soit de la partie. C'est vrai, sans doute, mais pas pour les raisons habituelles... Je comptais bien sur l'estime et l'admiration d'Antonin pour son grand frère. Mon plan a marché. Je ne suis pas content de voir Antonin, je suis content d'avoir une chance de pouvoir le cuisiner.

— Tu as petit déjeuné ? On allait y aller quand tu as téléphoné. Tu veux quoi ?

J'ai l'impression que le tonnerre gronde dans ma tête. Je n'ai pas faim. Et je déteste ça. Avant, je ne manquais jamais aucun repas de la journée. Mais je n'ai pas faim, non. C'est que tout a changé. Et je sais pourquoi tout a changé. C'est qu'Eul' n'est plus là, et ne le sera jamais plus.

Parfois, j'arrive à manger sans y penser. Mais là, tout de suite, c'est impossible. Je suis furieux. Je continue à manger, dormir, pisser alors qu'elle ne le peut plus et ne le pourra jamais plus !

En mourant, elle m'a laissé là, en vie, sans se rendre compte qu'elle avait tué mon envie de vivre. Sans elle, rien ne vaut la peine d'être vécu.

— Des smacks avec du lait chaud. Les céréales d'abord. On verse le lait après.

Ils me regardent, étonnés.

— Oooh...

Aurélien vient de comprendre : c'était le déjeuner d'excellence d'Eul', pas le mien. J'ai jamais aimé le lait, et je prenais toujours des croissants que je tartinais de confiture et trempais dans du jus d'orange.

J'ai besoin de me déconnecter de ce que je suis quelques temps. De ne plus être moi. Et la seule personne que j'aurais voulu être, c'est Eul'. Je l'ai toujours admirée et enviée. Pas jalousement : j'ai toujours été fière d'elle, et jamais je ne l'aurais rendue triste ou contrariée. Elle avait cette force d'âme que très peu ont. La perfection n'existe pas, mais si elle devait porter un nom, ça serait forcément le sien. Le plus important pour elle, c'était le bonheur. Pas le sien mais celui des autres. Pas de conflits, pas de tristesse, non, que des sourires. C'était son rêve, et elle comptait bien en faire une réalité. Chaque jour, chaque seconde qu'elle vivait, elle y travaillait.

— Anto ?

Il lève la tête et me regarde, surpris, suspendant momentanément la mastication de son pain au chocolat.

— Il s'est passé quoi, le jour où Eul' a séché les cours ?

Il s'étouffe, et un morceau de son pain au chocolat lui ressort par le nez. En prise avec une peur panique soudaine, il tremble.

— De quoi ? Elle a jamais séché ! tente-t-il de mentir.

Ça ne marche pas. Il a parlé trop vite, et on sentait la colère dans sa voix.

— Calme-toi. Je ne t'accuse de rien. Ma sœur est morte, et si c'était vraiment ton amie, et que tu es un minimum le mien, tu me parleras, je me trompe ?

— Non ! Je veux dire oui ! C'était mon amie, et toi aussi tu l'es ! C'est nul de m'accuser de pas vous aimer !

Aurélien me lance un regard noir et déçu, mais aussi compatissant. Il s'approche d'Antonin, protecteur, et lui demande de le regarder dans les yeux et de lui faire confiance, murmurant presque.

— Anto... Syl' ne voulait pas te blesser. Il est triste, comme nous tous, parce que Eulalie est morte et qu'il ne comprend pas comment elle a pu en arriver à ne plus vouloir vivre et à se suicider. Si tu mourais comme ça, je voudrais savoir aussi...

Me yeux me brûlent. J'auais voulu prendre mes jambes à mon cou pour ne jamais entendre ces mots, mais j'ai un devoir envers ma sœur. Je ne l'ai pas protégée, mais je vais honorer sa mémoire et trouver la vérité !

— Je... je suis désolé. Ce jour-là, je l'ai vue se casser. Je me suis bêtement dit qu'avec un peu d'amour, on peut tout recoller. J'avais bien compris que non, mais j'ai eu peur. Elle était authentique, pure, honnête... Mais ce jour-là, elle m'a fait jurer de rien dire. C'était pas pareil... je veux dire... Les autres fois, elle... Son beau sourire ne s'effaçait jamais. J'ai compris qu'il était pas immortel alors qu'elle tremblait de colère et de honte mêlées, en larmes. Je croyais l'aider en gardant son secret mais... elle m'... En fait, je sais même plus qui évitait l'autre à la fin. Je voulais qu'elle arrête de pleurer, alors j'ai promis. Je suis désolé.

— Anto, libère-toi de ton secret douloureux. Eulalie est en paix, là-haut. Sois enfin en paix toi-aussi. Ce n'est pas ta faute... souffle Aurélien en le serrant contre lui, les yeux embués de larmes.

Antonin, soudain, éclate en sanglots. Je réalise que je ne l'ai jamais vu pleurer une seule fois depuis le drame. Il s'interdisait donc de pleurer ? C'est sa culpabilité, que je vois couler le long de ses joues ?

C'est moi, qui ai fait ça ? J'ai fait souffrir Antonin pour Eulalie ? Mais je suis un monstre ! Eulalie aurait honte de moi, de là-haut, si elle n'était pas une aussi belle personne. Mais, et c'est encore pire, je suis certain qu'elle est extrêmement déçue.

— Ça se passait pas très bien pour elle, depuis longtemps, mais elle continuait toujours à être adorable et aimante, à sourire à tous. Mais après ce jour-là, ils étaient plus pareils. Ils étaient éteints. Ses sourires. Ses yeux aussi. Ils brillaient plus comme avant. J'avais envie de l'aider, de lui empêcher de vivre ça mais... j'ai eu peur. Amine a voulu la défendre et il a fini à terre alors... j'ai regardé sans rien dire. Après, j'ai essayé d'être là pour elle. D'abord, j'osais pas la regarder dans les yeux, j'arrivais pas à lui parler, et puis... elle a fini par m'éviter pour plus voir mes souvenirs de ce jour-là dans mes yeux chaque fois que je l'observais en coin et détournais le regard quand elle me remarquait. Elle évitait tout le monde, en fait. Je crois qu'elle a pas compris que ce qu'elle voyait, c'était m'a honte de ne pas l'avoir secourue, et pas la sienne d'avoir subi. Elle était cassé, et j'arrivais pas à la recoller... Tout allait de mal en pis, pour elle. J'étais furieux, mais j'ai toujours eu peur de tout. Y a pas que pour elle que ça se passait mal. J'ai encore peur là-bas, même s'ils me calculent plus depuis qu'Eulalie est... depuis Eulalie. Ils font leurs hypocrites dévastés par la tragédie ! C'est eux qui l'ont tuée ! J'ai regardé sans rien dire ni faire ! Je l'ai tuée ! On l'a tous tuée !

Antonin est debout, furieux et en larmes. Sa chaise vole et atterrit dans leur piscine. Je ne suis satisfait de rien, en fin de compte. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, et j'ai détruit Antonin. Je ne voulais pas tout ça ! Je voulais enfin avoir des réponses à la terrible perte d'Aul' ! Maman perd la boule, papa erre comme une âme en peine : je voulais les sauver ! Je ne sauve jamais personne, et encore moins ceux que j'aime, il faut croire ! Je saccage tout ! Je les blesse !

— Anto...

Il me tourne le dos, furieux, les poings serrés, tremblant comme une feuille. Je suis allé trop loin, et le regard déçu, peiné et contrarié qu'Aurélien pose sur moi en est la preuve.

— Je suis vraiment désolé, je...

Ma voix n'est qu'un murmure alors que, implorant, je fixe Aurélien. Il est le seul qui pourra calmer Antonin et le convaincre de bien vouloir me pardonner un jour, quand il sera prêt.

Sans plus un mot, je me détourne d'eux et avance dans l'allée. Je n'ai rien à faire chez eux. J'ai tout gâché.

— T'aurais dû lui laisser du temps, déclare-t-il enfin, un soupçon de réprobation que, je devine, il tente de réprimer, dans la voix.

Je ne me retourne pas. Je ne réponds rien. Je sais qu'il a raison. J'ai eu faux sur toute la ligne. J'ai braqué la seule personne qui aurait pu me dire la vérité sur ce jour-là. Il ne me reste plus qu'une tombe, des parents désarmés et des amis qui font la tronche.

Ils ne me pardonneront jamais... Comment je le sais ? C'est une certitude, tout simplement parce que moi, je ne me le pardonnerai jamais moi-même. La seule personne qui m'aurait pardonné une chose aussi grave, c'est Eul', et elle n'est plus.

Elle pardonnait encore et toujours. Je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi fort. Elle se nourrissait de l'amour qu'elle offrait à tous ceux qu'elle croisait, qu'importe qu'ils le lui rendent ou non.

Quelqu'un serait-il allé trop loin au point qu'elle, elle n'arrive pas à pardonner et à offrir son amour en retour ? Elle me disait souvent que ça ne l'intéressait pas d'être heureuse si toute la planète ne l'était pas, et qu'elle ne pourrait pas vivre avec de la rancœur en elle : elle se sentirait trahie par sa propre âme si un jour elle en arrivait là.

Se serait-elle donc tuée en sentant cette terrible trahison poindre quelque part dans les tréfonds de son être ? Avait-elle pris peur de ne pas pouvoir enterrer le sentiment de haine profonde qui naissait en elle ? Le secret qu'Anto gardait encore pour la protéger malgré sa mort était-il réellement la clef de tout cela ?

Je suis prêt à tout pour découvrir la vérité... même à attendre tapi dans l'obscurité qu'Anto s'ouvre enfin. Je provoquerai le destin, même si pour cela je dois être mielleux !

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