23. La fin des vacances

9 minutes de lecture

Julia

Le sourire qui naît sur le visage de mon Bûcheron appelle le mien, alors que je fais courir mes doigts sur son bas-ventre. Il soupire, resserre son étreinte et m’attire sur lui, nichant son nez dans mon cou, ses mains fermement campées sur mes fesses.

- Eh bien, le réveil est beaucoup plus agréable ce matin qu’hier, rit-il en m’incitant à onduler contre lui.

- Je confirme… Je m’attends presque à ce qu’on vienne défoncer la porte pour nous annoncer la fin du monde.

Je ne me fais pas prier et presse mon intimité contre son sexe déjà bandé, mes caresses ayant apparemment été appréciées. L’impatience se fait sentir pour lui comme pour moi, nos mouvements s’accentuant petit à petit, et je finis par me redresser pour glisser sur sa hampe déjà humide de mon désir. Arthur vient empaumer mes seins et les caresse délicieusement alors que je m’active lentement au-dessus de lui, plongeant finalement mon regard dans le sien. Le sexe avec Arthur… Je n’ai même pas de mot pour décrire l’intensité de ces moments, la puissance de mes émotions alors que le plaisir enfle au creux de mon ventre. Les mots ne suffisent pas, et ne sont pas non plus nécessaires, la communion de nos corps parle d’elle-même.

J’accélère la cadence au-dessus de lui, avide de vivre cette nouvelle petite mort avec mon Bûcheron, de le sentir se déverser au creux de mon corps à nouveau. Arthur m’attire contre lui et m’embrasse avec passion. Ses mains se promènent sur mon corps, allument davantage encore le feu qui brûle en moi, et ce n’est pas sa bouche qui vient s’occuper de mes tétons lorsque je me redresse pour pouvoir augmenter encore le rythme qui m’aide à garder les idées claires. Je ne me retiens plus, bouge sur lui à bonne allure et la jouissance me fauche brusquement, me faisant toucher les étoiles alors que tout mon corps se tend et vibre de plaisir. Je continue mes mouvements autant que possible et Arthur s’active sous moi pour jouir à son tour peu de temps après, un râle des plus sexy sortant d’entre ses lèvres.

Je finis par m’allonger sur lui et savoure un moment de tendresse post-coïtal des plus agréables, malheureusement interrompu par le bruit des camions qui s’engouffrent dans le camp.

- Les vacances sont finies, soupiré-je sans pourtant bouger.

- On aurait peut-être dû profiter du calme de la nuit pour dormir plus, répond-il tout sourire, tout en bougeant son sexe toujours dur au fond de moi.

- Un vrai grand-père, me moqué-je avant qu’un nouveau gémissement ne m’échappe.

- Le Papy t’a quand même fait jouir trois fois, ma petite. Et il est bien parti pour te donner un nouvel orgasme, il semblerait, rajoute-t-il en venant me mordiller un téton déjà bien gonflé de désir.

- Je te conseille de te presser alors, Beau Bûcheron, parce que je doute que le calme soit encore là bien longtemps. Mon Sergent devrait vite venir me trouver pour m’engueuler d’avoir osé l’abandonner, soupiré-je en ondulant sur lui.

- Alors, ne perdons pas de temps. Abandonne-toi encore à nouveau, souffle-t-il dans mon cou alors que sa hampe tendue me procure un vif plaisir.

- Je vais encore devoir faire tout le boulot, Monsieur Zrinkak ? lui demandé-je en recommençant à aller et venir sur son sexe, lentement.

- Si Madame la Lieutenant est fatiguée, je vais remédier à ça.

Lentement, il se retourne et, sans arrêter ses lentes poussées au plus profond de moi, il se retrouve à me dominer de toute sa taille. Il retient mes mains au-dessus de ma tête et ses lèvres se délectent de ma poitrine offerte à ses baisers. On entend maintenant des portes claquer à l’extérieur, nous rappelant l’urgence de cette jouissance que nous souhaitons connaître avant qu’il ne soit trop tard. Nos corps s’unissent de manière frénétique alors que je ne retiens plus mes gémissements tellement c’est excitant de le sentir aller et venir dans mon intimité déjà remplie de son sperme. Cette fois-ci, c’est lui qui le premier connait l’extase et je le vois fermer les yeux tellement le plaisir est intense alors que son sexe se répand à nouveau en moi. J’ondule sous lui, cherchant moi aussi la délivrance alors qu’il poursuit malgré tout ses va-et-vient, et il ne me faut qu’une seconde pour jouir bruyamment lorsqu’il vient glisser ses doigts contre mon clitoris et le pince délicatement. Tout mon corps est pris de spasmes sous le sien, et c’est moi qui ferme les yeux pour savourer cette nouvelle brusque bouffée d’amour qui me submerge.

Malheureusement, je ne suis même pas redescendue de mon nuage que trois lourds coups sont frappés à la porte.

- Allez, c’est plus le moment de fricoter, là, les Chefs !

- La ferme, Snow ! bougonnons-nous en même temps, le faisant rire alors qu’il entrouvre la porte.

- Promis, je ne regarde pas. Je voulais m’assurer que vous alliez bien, mais si j’en crois ce que j’ai entendu, il semblerait que oui !

- Snow ! Laisse nous encore cinq minutes ! Va nous préparer un café, plutôt, dit mon Bûcheron coquin en m’embrassant dans le cou.

- Vous avez trois minutes, les tourtereaux, ricane-t-il. J’ai ce que tu voulais, Ju, il faut qu’on parle.

- Cinq minutes, Mathias, pitié, soupiré-je. C’est le minimum pour redescendre de mon nuage, là.

- La guerre n’attend pas, mes petits lapins ! Interdiction de remettre le couvert, sinon je vous jure que je m’occupe personnellement de vous.

Il referme la porte et nous l’entendons descendre les escaliers. Un fou-rire me prend, que je suis incapable de contrôler, et je peine à me calmer.

- Des lapins, tu crois qu’il a raison ? ris-je.

- Je ne sais pas, il nous reste trois minutes, on essaie de lui prouver qu’il ne s’est pas trompé ? répond Arthur, taquin.

- Ce ne serait pas très sérieux, mon Lapin, souris-je avant de l’embrasser. Il faut regagner la réalité, je crois.

- Très bien ma Lapine, soupire-t-il enfin en se dégageant de mon étreinte, créant ainsi un sentiment de vide que j’aimerais déjà combler. La réalité nous appelle, malheureusement.

- A qui le dis-tu…

Je l’observe se lever et s’habiller avant de faire de même. Comment puis-je me sentir frustrée après une telle nuit ? C’est complètement surréaliste.

Je me passe un coup d’eau sur le visage et m’attache les cheveux devant le petit miroir en m’observant. On dirait que j’ai passé une nuit blanche, mais j’ai le regard pétillant malgré tout. Un mix particulier qui me plaît bien, même si la journée va être, je le sais, longue et chargée. A défaut d’être allée courir ce matin, j’aurais au moins fait du sport de chambre.

- Tu peux voir avec ta mère et le Commandant pour qu’on se réunisse dans la matinée ?

- Tu veux faire un nouveau conseil de défense ?

- Oui, j’ai des choses à vous montrer, et une idée à proposer. Je vois Snow et ensuite on fait ça ? Dans une heure, tu penses que ce sera bon pour tout le monde ?

- Oui, je vais en profiter pour envoyer mon article et mes photos. Je peux utiliser ta connexion cryptée ?

- Oui, bien sûr, dis-je en l’enlaçant. Tu n’as qu’à rester ici, j’irai dans la salle des opérations avec Mathias. Ça vous convient, Monsieur Zrinkak ?

- D’accord, je vais prévenir ma mère et le Commandant et je reviens tout de suite après pour faire mon opération de communication, me répond-il en m’embrassant tendrement.

- Super, mon Lapin. A tout à l’heure alors.

Je plante un rude baiser sur ses lèvres et récupère mon dossier dans l’armoire avant de sortir de mes quartiers, manquant de m’étaler en me cognant contre Snow.

- Tu nous espionnes ? lui demandé-je en le prenant dans mes bras. Contente de te voir en un seul morceau.

- Ouais, je regardais par le petit trou de la serrure, mais je crois que les DVD de Mirallès seraient plus intéressants !

- Ça c’est parce que tu n’étais pas là cette nuit, mon Chou ! ris-je en l'entrainant dans la salle des opérations.

- Toi, tu es en forme, on dirait, ça fait longtemps que je ne t’ai pas vue si enjouée !

- Je ne vois pas de quoi tu parles ! Et fais gaffe à ne pas ébruiter cette connerie, j’ai une réputation à tenir, moi.

- Oui, mon Lieutenant. Ordre, sécurité, mission, voilà tout ce qui est au cœur de vos pensées ! rit Snow en me faisant un clin d'œil.

- C’est ça. Bon, en parlant de tout ça… Tu penses que le dossier est suffisamment complet pour faire flipper ce fou de Lichtin ?

- Je crois que tu vas pouvoir faire peur à tout ce Gouvernement pourri et corrompu !

- J’espère vraiment, soupiré-je en faisant glisser le dossier devant lui. J’ai trouvé des restes d’obus sur le camp, dont un avec un numéro de série que l’armée silvanienne n’a pas déclaré comme volé par les rebelles. J’ai vérifié auprès du Colonel hier soir. Il était ravi que je le dérange pendant son cigare, d’ailleurs.

- Et donc, ils ont foiré leur opération. C’est du lourd, ça.

- On a eu de la chance ici… Je crois qu’à quelques secondes près, on prenait cher avec Lila et Arthur…

- Ouais, et tu aurais fait ça, je t’aurais tuée derrière, se moque-t-il alors que je vois qu’il s’inquiète en réalité pour moi.

- Tu plaisantes, j’aime trop t’enquiquiner pour passer l’arme à gauche, ris-je. Et donc, tu as les clichés pris par les sentinelles ?

- Oui, il y avait bien des hommes de l’armée dans les parages aujourd’hui. Et pas qu’aujourd’hui, me dit-il en déposant sur la table plusieurs photos datées.

- Je vois. C’est parfait… Je te préviens, Snow, je compte donner ce dossier en main propre à Lichtin. Je veux voir sa tête quand il va comprendre qu’il est dans la merde.

- En mains propres ? Tu es folle ? Il va te sauter dessus, le gros porc !

- Je doute qu’il tente quoi que ce soit quand il va comprendre ce qu’il a entre les mains. Il est fou, mais pas stupide.

- Tu crois qu’il va te laisser arriver sans rien tenter ? Pourquoi tu veux le faire en mains propres ? Si tu veux, j’y vais pour toi, Julia.

- Non. Lichtin est malin, Mat’. Il sait tout, il a ses informateurs ici. Ça veut dire qu’il sait combien nous sommes proches. Je ne comprends pas son obsession pour moi, mais elle est bien réelle, et il se servira de toi pour avoir ce qu’il veut. C’est hors de question.

- Ouais, tu as raison, offre toi directement, ça évite les intermédiaires, bougonne-t-il en me fustigeant du regard.

- Quitte à choisir, je préfère autant éviter les dommages collatéraux, oui. Mais il n’y a pas de raison qu’il arrive à quoi que ce soit. Ce dossier, c’est le Graal, Mathias. Et s’il me touche, je le bute. Je ne me ferai pas avoir deux fois.

- Je te sens bien sûre de toi, Ju. Tu sais que je n’aime pas quand tu te jettes dans la gueule du loup.

- On est fait du même bois, toi et moi. On n’envoie personne au casse pipe, on se retrousse les manches. Je ne prendrai pas le risque qu’il t'arrive quelque chose pour moi.

- J’ai pas encore dit que j’acceptais que tu y ailles sans moi, Ju. J’ai moi aussi un gros fusil que je n’hésiterai pas à utiliser si tu es en danger !

- Tu es aussi bien membré que ça ? ris-je.

- Pas autant que ton Bûcheron, on dirait.

- Dommage pour toi. C’est peut-être lui que je devrais emmener alors ! me moqué-je gentiment. Bon, réunion dans quarante minutes environ avec les rebelles. Prêt à découvrir la Gitane comme tu ne l’as jamais vue ? Tu te plaignais d’Arthur et son côté rêveur, tu n’as encore rien vu, je te préviens !

- Il a de qui tenir, alors.

Ah ça, y a pas à dire. Je souris à Mathias en récupérant le dossier que nous avons constitué sur ce dingue de Président et ses sbires. Je crois que nous avons ce qu’il faut pour lui mettre la pression, et j’espère que nous pourrons poursuivre notre mission tranquillement ici. Cela n’aura sans doute pas grand intérêt pour Marina et le Commandant, mais si moi, ça me permet de mettre Arthur et les réfugiés en sécurité, ça me convient déjà bien.

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