Chapitre 3 : La Porte 

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Dix minutes plus tard, Henri Service était convoqué dans le bureau de M. Kermann.

C’était un petit bureau situé au bout d’un long couloir dans l’aile administrative de la Citadelle du Sud où une partie des ministres de l’Etat y possédaient quelques bureaux. Mais la plupart des fonctionnaires qui travaillaient à la citadelle du Sud étaient sous les ordres du ministère de l’Intérieur. Assit derrière son bureau, M. Kermann foudroyait son secrétaire Henri Service.

– Ainsi vous vous êtes trompé sur le numéro 76 ! rugit-il.

– Je … c’est une erreur, une simple erreur administrative, lui répondit l’autre.

– Impossible ! Comment se tromper entre Daniel Ducoin et Thomas Descoins ?

Mal à l’aise, Henri Service semblait se vider de toute l’eau de son corps à travers les pores de sa peau :

– Peut-être n’est-ce pas si important, tenta Henri Service dans un essai désespéré de se rattraper.

Il n’en menait pas large. Il était le responsable ! Le seul responsable de cette impardonnable erreur. Lui, Henri Service, serviteur zélé du grand ministre Kermann, c’était fourvoyé dans la distribution des invitations ! Il avait attribué une invitation à Daniel Ducoin par erreur. Et il savait l’importance que prenait le Grand Jeu du Mirgor aux yeux de son ministre. Quelle tuile !

Il savait, ayant trainé ses oreilles un peu partout, que M. Kermann n’avait pas eu tout le soutien qu’il espérait de la part du gouvernement. Henri Service imaginait sans trop de peine la catastrophe que consisterait un échec … et son sort si cela advenait. Mieux valait ne pas y penser.

Allons ! Cela ne serait avoir de conséquence funeste pour lui. Il était un serviteur zélé et depuis longtemps. Il connaissait bon nombre de secrets. Et il avait une femme, des enfants ! Il n’allait quand même pas … se débarrasser de lui !

Pour la première fois de sa vie, Henri Service se prit à penser qu’il aurait mieux valu devenir boulanger comme le voulait sa mère.

– Peut-être n’est-ce pas important répéta-il

M. Kermann sortit un dossier de son bureau, le lut et réfléchit un instant. Henri Service continuait de se liquéfier à vue d’œil et tentait en vain de s’essuyer avec un mouchoir son visage.

M. Kermann esquissa un sourire sinistre.

– Ne vous inquiétez pas Monsieur Service, dit-il à son secrétaire, vous n’avez fait qu’une erreur bien pardonnable. C’est dommage pour ce Thomas Descoins, il devra attendre une année de plus, car nous l’inviterons à la prochaine session de notre jeu. Allons ne tremblez pas comme ça, je ne vais pas vous mettre au fer ni me débarrasser de vous.

Il regarda son secrétaire et éclata de rire devant sa mine effarée. Il se calma et reprit :

– Voyez vous, vous devez avoir une bonne fée qui veille sur votre sort car Daniel Ducoin mérite de faire ce jeu. Il a une certaine intelligence qui pourrait à l’avenir… Aussi je tiens à ce que Daniel Ducoin participe au Grand jeu du Mirgor.

Il regarda Henri Service fixement pour lui signifier que l’entretien était terminé.

Cela faisait deux heures que Daniel et ses amis attendaient patiemment en jouant à quelques jeux de cartes mis à leur disposition que le jeu, le vrai jeu commence. En fait des équipes était déjà parties avec des serviteurs pour commencer leur tour. Christian tenait un compte précis au dos d’un des messages trouvés au petit-déjeuner des départs des équipes. La 25 était parti deux minutes auparavant quand serviteur (celui du petit déjeuner) entra dans la salle, s’approcha de la petite équipe et leur fit signe de venir. Ils sortirent de la salle, et les conduisit à l’intérieur d’une petite pièce où était rangé plusieurs centaines de brassards. Chacun d’entre eux en enfila un autour du bras. Le leur était bleu roi avec écrit dessus en belles lettres blanche, Mirgor XIII .

Serviteur leur expliqua les consignes :

– Vous avancerez dans le couloir que vous avez aperçu en entrant, vous continuerez jusqu’à ce que vous voyez sur votre gauche une porte bleue marquée Mirgor XIII comme sur vos brassards Vous l’ouvrirez et là vous déboucherez dans une petite salle ronde, il faudra attendre qu’une lumière verte s’allume. Cela signifiera que le jeu à commencer. Bonne chance !

Ils partirent comme une seule personne dans le couloir. Sur leur gauche les portes défilaient tous les dix mètres. D’abord treize jaunes. Puis douze bleues.

– Stop c’est là ! cria Christian surexcité, à la vue de l’écriteau Mirgor XIII.

Il tourna la poignée et la porte s’ouvrit sur une salle ronde qui ne devait pas atteindre les huit mètres de diamètre. Juste devant les trois garçons une immense porte noire occupait tout le mur. A sa gauche on distinguait dans la pénombre une ampoule qui pour l’instant était éteinte. A droite, une plaque de fer était fixée sur le mur. Le tout était éclairé par des petites ampoules bleues fixées au plafond qui donnaient une ambiance particulièrement stressante. Dès que Daniel fut entré dans la salle, un grincement horrible remplit l’espace et il fut suivi quelques secondes plus tard par un cri de Daniel :

– La porte !

Un bruit de tonnerre éclata. Christian et Arthur se retournèrent. Le couloir par lequel il était venu avait disparu. À sa place on ne voyait que la lourde porte de fer par laquelle ils étaient entrés et qui maintenant venait de se refermer.

– Vite essayons de l’ouvrir, s’écria Arthur.

Il se jeta sur la porte et chercha la poignée mais il eut beau chercher il n’en trouva pas. Ses deux amis vinrent l’aider mais ils durent se rendre à l’évidence il n’y avait pas de loquet de ce côté de la porte. Ils essayèrent de pousser la porte ou de la tirer mais même à trois la porte refusait de bouger.

– Ce n’est pas possible Daniel, cria Christian, tu as dû toucher à quelque chose, tu sais bien qu’il est très sot de s’enfermer dans un endroit quel qu’il soit.

– Non, je n’ai rien touché, répondit Daniel avec calme, ce qui dénotait avec l’attitude de ses deux camarades, il devait y avoir un mécanisme qui s’est refermé sur nous.

Sur ces paroles, Daniel se mit à faire tranquillement le tour de la pièce (il y avait un côté pratique à cela c’est qu’elle était ronde). L’ambiance de ce jeu ne lui plaisait pas du tout ! Il lui semblait qu’il y avait quelques traîtrises derrière les apparences de ce jeu.

Soudain du plafond vint un énorme fracas et les deux battants d’une trappe s’ouvrirent laissant passer un message lesté d’une pierre qui vint s’écraser contre le plancher en émettant un bruit sourd.

Daniel douta de ses hypothèses, de lui-même, avait –il eu une intuition fausse, avait-il échafaudé des hypothèses, imaginé un complot alors que tout cela n’était qu’un jeu. Mais pourtant il y avait…

Un éclat de lumière verte l’aveugla, l’ampoule s’alluma en émettant une abondante lumière verte, le Grand Jeu du Mirgor commençait.

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