Chapitre 1 : L'invitation

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Daniel tourna et retourna la carte qu’on lui avait remise. Il voulut demander au facteur pourquoi on lui avait donné une telle invitation. En vain ! Le facteur était parti sans demander son reste, finissant sa tournée.

Daniel mit la carte dans sa poche et rentra à l’intérieur de sa maison. Sa carte lui fit même oublier pourquoi il en était sorti. Il s’assit sur un fauteuil et sortit sa carte. On pouvait voir sur le fond, imprimé sur le papier, un paysage grandiose de montagne. Sur la cime de l’une d’elle, une forteresse et dessus les mots qui l’avait frappé. « Venez à la citadelle du Sud ! Vous êtes personnellement invité à faire le grand jeu du Mirgor. »

Et en dessous son nom y figurait : « Décerné à Daniel Ducoin »

C’était forcément un rêve ! Lui ! Un simple garçon ordinaire ne pouvait pas être invité là bas ! Et en plus à l’événement qui faisait couler de l’encre depuis des mois. Il avait vu les gros titres des journaux : « Le jeu le plus mystérieux du monde ! ; Que savons nous exactement du grand jeu du Mirgor ? ; Quels seront les cent dix-sept garçons qui participeront au jeu ? »

Un rêve, c’était un rêve… pourtant l’invitation était là, dans ses mains, aussi réelle que mystérieuse.

Daniel n’en revenait pas, il était trop abasourdi pour se réjouir. En regardant la carte encore une fois, il vit en tout petit une autre inscription. « La présente invitation n’est valable qu’en l’an 603 ap C.S ». Ouf, elle n’était pas périmée ! « Le détenteur de la présente invitation doit venir seul le 3 août à dix heure la gare de Step-pé, le gagnant du jeu emportera 10.000 pièces d’argent ».

Un sifflement s’échappa des lèvres de Daniel :

– Dix mille pièces d’argent rien que ça, ils y en ont qui ne seront pas à plaindre ! s’extasia Daniel.

Il ne lui venait pas à l’idée de se demander pourquoi le gouvernement organisait un tel jeu. Il n’avait d’ailleurs, pas la moindre idée de ce qui l’attendait…

Un éclair traversa tout à coup l’esprit de Daniel :

– Le 3 août, c’est demain ! s’exclama t’il.

Il se précipita dans sa chambre et ouvrit son armoire avec fracas. Il sortit en pagaille le nécessaire pour se vêtir pendant deux semaines, prit des chaussures de marche pour la montagne (au cas où), un jeu de carte pour le voyage qui allait être long, sortit une valise et fourra tout dedans. Puis il attendit ses parents pour leur montrer l’invitation.

Comme d’habitude sa mère rentra en premier à la demeure familiale. Elle avait les bras chargés de sacs et de paquets. Daniel se précipita pour lui mettre le carton d’invitation sous le nez.

– Tiens Daniel peux-tu m’aider s’il te plait ?

Elle n’avait rien remarqué ! Daniel dépité, aida sa mère à ranger ses achats et se promis de revenir à la charge.

Il n’eut pas longtemps à attendre car sa mère sitôt débarrassée, et tranquillement assise dans la cuisine repensa au geste de son fils.

– Qu’est-ce que tu voulais me dire tout-à l’heure ?

Daniel lui remis la carte sous le nez.

– Moins près Daniel, soupira sa mère.

Quand elle put enfin lire la carte, elle resta bouche bée pendant de longues minutes. La porte de la cuisine s’ouvrit et le père de Daniel entra. Il resta au seuil de la pièce, surpris du silence.

– Euh … chérie ça va ?

A la question de son époux, Madame Ducoin se leva et lui donna l’objet de sa surprise en lui disant un « Tiens, regarde » d’un ton où se mêlait surprise et mystère. Monsieur Ducoin méthodique regarda la carte d’abord sur la face « Vous êtes invité au Grand Jeu du Mirgor » puis sur l’autre face où il y figurait toutes les autres informations.

– Donc il est invité au Grand Jeu du Mirgor…

– Exactement ! C’est formidable n’est-ce pas ? hurla Daniel.

– Ça alors !

Les deux parents mirent encore un peu de temps avant de se rendre compte que leur fils allait partir vivre un évènement inoubliable. Mais bientôt leur côté pratique repris le dessus.

– J’ai téléphoné à mon patron pour me laisser une journée de libre demain comme cela je vais pouvoir t’emmener demain à Step-pé, annonça Monsieur Ducoin.

– Mais il faut venir seul !

– Il y en a pour cinq heure de route ! s’exclama la mère de Daniel. Tu ne peux pas faire toute la route à pied.

– Il ira demain avec moi en voiture.

C’était sans appel, il n’y avait pas matière à discuter et de toute manière Daniel n’en avait pas tellement envie.

Ils dînèrent et se couchèrent tôt mais la famille Ducoin ne dormit pas, la tête chargée de pensée.

Le lendemain Daniel avala son petit-déjeuner en quatrième vitesse, embrassa sa mère et rejoignit son père qui faisait démarrer la voiture. C’était une belle voiture rouge avec un moteur électrique. Le royaume de Mirgor se ventait d’être le seul pays au monde à avoir une technologie poussée dans plusieurs domaines notamment le transport, l’électricité courante, la communication et on commençait à s’intéresser aux secrets de la matière.

La voiture démarra et avec un léger bourdonnement roula de plus en plus rapidement sur les routes en sable qui conduisaient à Step-pé. Bientôt Daniel ne vit plus son petit village qu’il avait rarement quitté.

Maintenant défila devant ses yeux un paysage de savane sous un ciel bleu vif et un soleil brûlant. Les inévitables cahots de la voiture rompaient la monotonie du voyage que le père de Daniel essayait de briser en lui montrant les animaux qui traversaient la savane.

Ils arrivèrent après cinq heure de route à Step-pé.

– Je te laisse, déclara Monsieur Ducoin en garant la voiture.

Daniel descendit, ouvrit le coffre et pris sa valise, puis il revient vers son père qui était descendu de la voiture.

Ils se serrèrent dans leurs bras longtemps sans un mot puis Daniel osa rompre le silence.

– C’est la première fois que je vais vous quitter aussi longtemps. Ca fait tout drôle. Penses-tu qu’on se reverra bientôt ?

– Bien sûr.

Mi- rassuré Daniel voulu encore retenir son père :

– Tu peux m’accompagner jusqu’au train ?

Son père avait la gorge serrée. Lui non plus ne voulait pas laisser partir son Daniel.

– Tu dois y aller seul, tu t’en souviens ?

Daniel hocha la tête.

– Tu diras à maman que je suis bien arrivé ?

– Oui et toi tu nous écriras hein ?

– Oh oui.

Ils restèrent l’un en face de l’autre, se regardant encore un moment quand la grande horloge de la gare sonna dix heure moins le quart. Alors le père embrassa le fils une dernière fois et remonta dans sa voiture qu’il fit démarrer en douceur comme pour alléger la séparation. Un dernier signe de tête et il était repartit.

Daniel tirant sa valise derrière lui entra dans un grand bâtiment qu’il n’avait jamais vu en verre et en acier sur lequel on pouvait lire : Gare ferroviaire nationale de Step-pé. Les écriteaux électroniques étaient partout, clignotant pour attirer les regards. Des horaires, des chiffres défilaient. Bientôt Daniel sentit que sa tête commençait à tourner. Soudain un homme l’aborda, vêtu de noir soucieux, une plaquette blanche à la main :

– Monsieur Daniel Ducoin ? interrogea t’il. Nous vous attendions ! Vous avez deux minutes de retards, veuillez me suivre.

Daniel suivit cet homme étrange ne le quittant pas des yeux pour éviter de se perdre. L’homme traversa la gare, descendit sur les quais et montra un wagon à Daniel. Il lui dit de monter. C’était un wagon de première classe, confortable et de fort bon goût. Daniel s’assit à côté d’un garçon de son âge, qui avait l’air sympathique mais peut-être un peu tendu. Ils n’eurent pas le temps de se saluer et de faire connaissance. L’homme au costume noir était monté dans le wagon et prenait la parole d’une voix forte et assurée :

– Chers heureux candidats pour notre jeu, le grand jeu du royaume de Mirgor. Nous vous accueillons parmi nous avec joie. Je m’appelle Henri Service, je m’occuperai de vous pendant votre séjour à la Citadelle du Sud. Bon voyage !

La locomotive siffla, le train s’ébranla et prit de la vitesse laissant derrière eux la gare. Ils étaient partis !

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