Chapitre 19

14 minutes de lecture

Sans doute Lisa aurait-elle dû choisir un autre moment que celui de la pause déjeuner du lendemain pour goûter sa précieuse clémentine, car à peine l’eut-elle sortie de sa lunch box qu’elle provoqua aussitôt l’étonnement de ses camarades, et la première question à laquelle elle eut droit fut :

- Depuis quand tu manges des fruits à midi, toi  ?

Astrid, qui avait l’habitude de voir Lisa terminer ses repas par un énorme muffin ou un donut bien gras, n’arrivait pas à comprendre ce qu’un dessert aussi peu calorique venait faire entre les mains de son amie.

- J’ai bien le droit de varier un peu mon alimentation, non ? répliqua Lisa, tout en continuant de retirer l’écorce de sa clémentine.

- Bien sûr, mais je ne m’attendais pas à un changement aussi radical… Tu as décidé de faire un régime, finalement ?

- Non, pourquoi ? J’ai juste eu envie d’une clémentine, je ne vois pas ce que ça a de si surprenant !

Naturellement, Lisa se gardait bien de révéler à ses amis qu’il ne s’agissait pas pour elle d’un simple fruit, mais d’un cadeau que lui avait offert son prof de maths et qui venait tout droit de son jardin. Elle ne voulait pas qu’ils lui gâchent son plaisir en la bombardant de questions du style : « Pourquoi est-ce qu’il t’a donné une clémentine ? », « Il l’a cueillie lui-même ? », « Est-ce qu’elle est bonne ? ». Elle était déjà suffisamment agacée de les voir aussi stupéfaits...

- Pour toi, ça n’a peut-être rien d’étonnant, mais pour nous, c’est vraiment incroyable ! commenta Kevin. D’ailleurs, ça doit être pour ça qu’il neige ! ajouta-t-il en regardant par la baie vitrée de la cafétéria les flocons qui tombaient dru dans la cour.

Pour toute réponse, Lisa se contenta de lever les yeux au ciel, avant de porter à sa bouche le premier quartier d’agrume qu’elle venait de détacher. Ce morceau frais et délicat était si juteux et si sucré qu’un sourire de ravissement se dessina sur les lèvres de la jeune fille.

- Elle n’a pas l’air mauvaise, ta clémentine ! remarqua Astrid d’un air envieux. Je peux la goûter ?

- Nan ! s’écria subitement Lisa en plaçant son fruit hors de portée de sa voisine et en la foudroyant d’un regard menaçant.

- Ça alors…, s’exclama la blonde, abasourdie de voir son amie prête à se battre bec et ongles pour protéger sa nourriture.

Lisa commençait à regretter amèrement d’avoir apporté sa clémentine à la pause de midi. Si elle avait su que ses amis l’embêteraient autant à propos de ce fruit, elle l’aurait tranquillement dégusté chez elle, au petit déjeuner. Au lieu de cela, elle avait l’impression que chacune de ses bouchées était observée par trois paires d’yeux ébahis, et elle se sentait de plus en plus mal à l’aise...

Par miracle, la jeune fille fut tirée de son embarras grâce à l’arrivée inopinée de Lindsey Barnett qui, chargée de son plateau-repas, s’arrêta à la table de ses camarades pour demander joyeusement à Astrid :

- Alors ? Tu as fini de confectionner ta robe pour le bal de jeudi soir ?

- Presque ! répondit la blonde avec un grand sourire. Il ne me reste plus qu’à coudre les perles sur le bustier et elle sera terminée.

- J’ai vraiment hâte de la voir, s’enthousiasma Lindsey. Je suis sûre que tu seras magnifique, dedans !

A ces mots, Lisa ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel une seconde fois. Les conversations de filles avaient toujours eu tendance à l’excéder, et celle-ci lui semblait particulièrement exaspérante. D’autant plus que, l’année passée, Astrid lui avait clairement fait comprendre qu’elle ne voyait aucun intérêt à se rendre au bal d’hiver. Cette année, au contraire, elle attendait cette soirée avec impatience, car c’était pour elle l’occasion rêvée de passer un moment magique avec son amoureux. Kevin, bien sûr, se faisait une joie de donner le bras à sa dulcinée et de lui prouver ses talents de danseur – cela faisait plus d’un an qu’il en crevait d’envie. Si le caractère versatile de sa copine ne lui avait pas échappé, il n’allait évidemment pas s’en plaindre. Joey, de son côté, considérait toujours ce bal comme une singulière perte de temps. Le simple fait d’apprendre qu’Astrid avait consacré une bonne partie de son temps libre à fabriquer elle-même sa robe de soirée sembla le dépasser complètement.

- Quoi ? lança-t-il, interloqué. Tu tricotes des robes de bal, maintenant ?

- Mais non, imbécile ! répliqua la blonde. Ce n’est pas du tricot, c’est de la couture !

- Ah… Je me disais bien, aussi, qu’une robe de soirée en laine, ça paraissait bizarre…, fit le garçon en se grattant la tête d’un air perplexe.

- Et toi, alors ? s’enquit Astrid à l’adresse de Lindsey. Tu as réussi à te trouver une robe, ce week-end ?

- Oui ! Alison et moi, nous sommes allées faire du shopping, samedi après-midi. Il y avait un monde fou dans les magasins ! Tous les gens étaient en train de faire leurs courses de Noël. Heureusement, on a réussi à trouver notre bonheur malgré la foule : Alison s’est acheté une très jolie robe de cocktail en satin rouge, et j’ai fini par craquer pour une superbe robe longue en tulle verte, avec des bretelles en dentelle et un décolleté plongeant dans le dos.

- Waouh ! s’exclama Astrid d’un air émerveillé. Il me tarde tellement d’être à jeudi pour pouvoir admirer vos robes !

- Et moi pour pouvoir vous regarder danser tous les deux ! lança Lindsey en faisant clin d’œil à Astrid et Kevin. Vous venez, vous aussi ? s’enquit-elle en se tournant vers Lisa et Joey comme s’ils formaient également un couple.

- Oulah, ça ne risque pas ! répondit aussitôt le garçon. Mes parents et moi partons jeudi soir pour aller voir mon frère dans le Colorado. Il s’est acheté un ranch près de Denver et s’y est installé avec sa copine. Ils nous ont invités à venir passer les fêtes de Noël avec eux.

- Tiens, pour une fois que ton excuse n’est pas que tu préfères passer ta soirée à jouer à League of Legends ! lança Kevin en riant.

- Et toi, Lisa ? demanda Lindsey. Tu étais allée au bal, l’année dernière… Tu n’as pas prévu d’y retourner ?

- Absolument pas, répondit la jeune fille d’une voix catégorique, avant d’engouffrer un nouveau quartier de clémentine dans sa bouche.

- Pourquoi donc ? s’étonna Lindsey. Il y aura pourtant une super ambiance !

« Peut-être, mais il n’y aura pas M. Bates. »

- Apparemment, Lisa n’a pas très envie de voir son ancien groupe de punk rock jouer à l’ouverture du bal, expliqua Astrid, qui croyait que c’était là l’unique raison pour laquelle son amie refusait de se rendre à la soirée.

- Les Screaming Donuts ? Mais je croyais qu’ils jouaient du pop rock ! s’interloqua Lindsey.

- C’est bien ça, le problème…, commenta Lisa avec un sourire sardonique. Si vous voulez voir un vrai groupe de punk rock jeudi soir, allez plutôt au Vixen : Insanity passe à vingt heures et la salle promet d’être pleine à craquer. Moi, en tout cas, j’y serai.

- Tu y vas avec Mike et Abigail ? s’informa Joey, à qui Lisa répondit par un hochement de tête affirmatif. Et tu n’as pas peur que ta mère s’y oppose ?

Bien sûr, Lisa s’était doutée que sa mère ne consentirait jamais à la laisser retourner à un concert de punk rock avec Mike. Depuis la fois où elle était rentrée du concert d’Active Aggressive avec les bras couverts de bleus et une énorme tache de bière sur son t-shirt, elle s’était vu interdire toute nouvelle sortie au Vixen en compagnie du garçon qu’Amanda considérait comme un « petit voyou ». Si sa mère avait finalement accepté qu’elle aille voir Orange Métallique au Vixen le soir d’Halloween, c’était uniquement parce que Lisa lui avait fait croire qu’elle ne s’y rendait qu’avec Joey, et qu’il n’était nullement question pour elle d’y retrouver Mike et sa sœur.

Pour le concert d’Insanity, un nouveau stratagème s’imposait. Cette fois, Lisa savait qu’elle ne pouvait compter sur Joey pour lui servir d’alibi, puisque son ami partait dès le jeudi soir avec ses parents pour le Colorado – et quand bien même serait-il resté à Clayton, aurait-il vraiment consenti à accompagner Lisa à ce concert qui s’annonçait aussi violent que celui d’Orange Métallique ? Non, encore une fois, Lisa devait faire preuve d’imagination pour réussir à convaincre sa mère de la laisser sortir le soir du 21 décembre et rentrer tard à la maison. Heureusement pour elle, le bal d’hiver du lycée Lincoln lui fournissait le prétexte idéal. En ajoutant à cela le fait qu’elle devait se rendre à six heures chez Abigail pour son cours de soutien hebdomadaire, le tour était joué ! Lisa n’avait plus qu’à emporter sa robe de cocktail chez son élève pour faire croire à sa mère qu’elles iraient toutes les deux au bal d’hiver directement après leurs révisions, et filer à la place au Vixen où elle, Abigail et son frère étaient sûrs de passer une soirée bien plus déjantée.

- Ne t’inquiète pas pour ça, répondit Lisa à Joey avec un petit sourire machiavélique. J’ai toujours un plan !


Hélas, ce que le plan de Lisa ne prévoyait pas, c’était l’état dans lequel elle rentrerait du concert d’Insanity. Encore une fois, elle s’était laissée entraîner par Mike à boire plus que de raison, et son penchant pour la bière et le Jack Daniel’s s’était définitivement confirmé. Il fallait dire que les effets de l’alcool amplifiaient d’une façon si incroyable les sensations que lui procurait la musique qu’elle ne pouvait résister à la tentation de s’enivrer, quitte à le regretter par la suite. Heureusement pour Lisa, lorsqu’Abigail la déposa devant chez elle à deux heures du matin, elle constata avec soulagement que sa maison était plongée dans le noir le plus total.

- Ouf ! fit-elle en détachant sa ceinture. Pour une fois que ma mère ne m’attend pas de pied ferme pour savoir comment s’est passée ma soirée...

- Tu aurais été dans de beaux draps ! lança Abigail en riant. Il aurait fallu que tu enfiles ta robe de soirée pour faire semblant de revenir du bal...

- Mince ! Ma robe de soirée ! s’écria alors Lisa. Je crois que je l’ai oubliée chez toi !

- Elle n’est pas sur la banquette arrière ?

Perplexe, la passagère se retourna sur son siège pour vérifier les propos de son amie.

- Ah oui, tu as raison ! s’exclama-t-elle en reconnaissant le sac qu’elle avait apporté chez Abigail quelques heures plus tôt. Décidément, je perds la tête…

- Tu n’as pas perdu la clé de ta maison, j’espère ?

- Maintenant que tu m’en parles, je ne sais même plus où je l’ai rangée…

Sur ce, Lisa se mit à fouiller convulsivement toutes les poches de son blouson, sous le regard incrédule de sa camarade.

- Ah, ça y est, la voilà ! s’écria joyeusement Lisa en brandissant sa clé d’un geste victorieux. Finalement, elle était dans la poche de mon jean, là où je la laisse d’habitude.

- Eh ben…, commenta Abigail d’une voix teintée d’inquiétude. Heureusement qu’on n’a pas cours demain… Je vois mal comment tu aurais pu rester attentive en classe…

- Pas cours demain ? répéta Lisa, comme si elle n’arrivait pas à comprendre ce que cela voulait dire. Ah oui, c’est vrai…, soupira-t-elle alors, en sentant son euphorie retomber d’un seul coup. On est déjà en vacances…

Et la simple pensée qu’elle ne reverrait pas M. Bates pendant plus de deux semaines la plongea dans un abattement aussi subit que ne l’avait été sa joie de retrouver la clé de sa maison.


Si Lisa fut particulièrement gâtée pour Noël, son plus beau cadeau fut sans conteste celui que le MIT lui envoya par la poste, et qui n’était autre qu’un tube argenté contenant son certificat d’admission. En vérité, il ne contenait pas que cela, car lorsqu’elle l’ouvrit, elle eut la surprise de faire tomber sur elle une pluie de confettis et de découvrir à l’intérieur tout un tas de goodies, comme des magnets, des ballons gonflables, un poster et… un paquet de nouilles chinoises instantanées. D’abord déconcertée par cet élément pour le moins inattendu, Lisa comprit qu’il devait sans doute s’agir d’un aperçu de ses futurs repas d’étudiante… et elle se mit à rire de bon cœur devant ce trait d’humour particulièrement original.

« Ils ont l’air de bien s’amuser, au MIT ! » songea-t-elle avec gaieté.

Hélas, ce cadeau lui fit aussi réaliser à quel point il allait être dur pour elle de quitter M. Bates pour aller étudier à près de cinq mille kilomètres de Greentown. La nuit du Nouvel An, lorsque les douze coups de minuit sonnèrent le passage à l’année 2018, la première pensée qui lui vint à l’esprit fut qu’il ne lui restait plus que six mois avant de devoir faire ses adieux à son prof de maths. C’était cette année qu’elle allait devoir se séparer de lui. Comment y survivrait-elle ? Elle ne pouvait imaginer son avenir sans lui. C’était impossible. Il était entré trop profondément dans sa vie pour qu’elle puisse accepter de le quitter sans avoir la garantie de le revoir. Mais comment être sûre de garder le contact avec lui après le lycée ? Si elle ne faisait rien, il se contenterait de lui souhaiter une bonne continuation en guise d’adieu, la laisserait partir à l’autre bout des Etats-Unis et ne chercherait sans doute jamais à prendre de ses nouvelles – encore moins à lui donner des siennes. Le temps s’ajouterait à la distance pour achever de les éloigner l’un de l’autre, et Lisa Thompson finirait par n’être plus qu’un lointain souvenir dans la mémoire d’Harold Bates...

Non, il fallait qu’elle agisse. Elle devait prendre son destin en main si elle ne voulait pas perdre à tout jamais l’homme qu’elle aimait.

Pour la nouvelle année, Lisa Thompson n’avait qu’une seule et unique résolution : avouer ses sentiments à M. Bates avant la fin de sa terminale.


Comme toujours, la rentrée des classes était jour de fête pour Lisa Thompson. En particulier ce lundi 8 janvier 2018, jour que choisit M. Bates pour rendre à ses élèves de terminale leur devoir sur les suites et les séries numériques. Lisa se souvenait encore de la confusion dans laquelle elle avait essayé de résoudre ses exercices d’analyse, alors que son prof de maths passait dans les rangs pour distribuer des clémentines. Aussi, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle découvrit que, malgré la difficulté qu’elle avait eue à se concentrer durant le contrôle, elle était à nouveau parvenue à décrocher la note inespérée de A++ !

- Très bon devoir, la complimenta M. Bates en posant sa copie sur sa table, ce qui fit instantanément rougir la jeune fille.

Les commentaires qu’il avait écrits dans la marge étaient toujours aussi concis, mais il n’en fallait pas plus pour que Lisa sente son cœur se gonfler de joie en les lisant.

M. Bates passa sans plus attendre à la correction du devoir, qu’il se chargea de mener lui-même au tableau pour ne pas perdre de temps. Lisa, qui n’avait pas fait une seule faute à ce contrôle, eut ainsi tout le loisir d’admirer son prof dans les moindres détails. Il portait ce jour-là un pantalon d’un blanc immaculé, qui contrastait magnifiquement avec sa chemise noire et sa veste bordeaux à petits carreaux. Un nœud papillon de couleur lie-de-vin, parsemé de minuscules pois blancs, donnait la touche finale à ce costume à la fois élégant et tendance. A en juger par la fraîcheur de sa coupe de cheveux, l’enseignant était manifestement allé faire un tour chez le coiffeur durant les vacances de Noël. En dépit des quelques mèches grisonnantes qui étaient restées au-dessus de sa nuque et au niveau de ses tempes, il semblait avoir rajeuni de quelques années, ce qui atténuait le sentiment de culpabilité que Lisa éprouvait à l’idée d’aimer un homme qui avait certainement plus du double de son âge. Elle suivait avec attention les démonstrations qu’il présentait au tableau et, sans perdre une miette de ses explications, se laissait bercer par le son agréable de sa voix. Une voix calme et rassurante, qu’elle aurait pu écouter pendant des heures et des heures...

- La deuxième partie de l’exercice 1 demandait de montrer par récurrence que, pour tout entier naturel n, le terme u(n) appartient à l’intervalle compris entre 0 et 1. Malheureusement, beaucoup d’entre vous ont oublié qu’un raisonnement par récurrence se faisait en deux étapes, qui sont… ?

Sur ce, l’enseignant se tourna vers ses élèves et tendit sa main gauche dans leur direction pour les inciter à compléter sa phrase. Hélas, personne ne semblait enclin à lui répondre, et la classe resta plongée dans un silence de plomb, uniquement perturbé par le bruit des stylos grattant le papier. Nombreux étaient les retardataires qui n’avaient pas fini de recopier la première partie de la correction.

- Qui sont ? répéta M. Bates au bout de quelques secondes, mais cette nouvelle sollicitation n’eut pas plus de succès que la précédente. La première... et... ?

Lisa fronça légèrement les sourcils, pas sûre de bien comprendre où son prof voulait en venir. D’autres élèves paraissaient aussi intrigués qu’elle, et regardaient l’enseignant d’un air dubitatif.

- Et la deuxième ! acheva-t-il joyeusement, ce qui provoqua aussitôt des rires d’amusement dans toute la salle.

Lisa, évidemment, ne fut pas la dernière à manifester son hilarité. L’humour de M. Bates ne cesserait décidément jamais de la surprendre !

- Qui donc peut me rappeler quelle est la première étape ?

Arthur Macmillan brandit son doigt en l’air.

- Arthur ?

- La première étape d’un raisonnement par récurrence s’appelle l’initialisation, répondit le petit génie, fier de montrer à tous l’étendue de ses connaissances.

- Très bien. Et la deuxième ?

- L’hérédité.

- Exactement. Maintenant, qui peut me dire pourquoi plus de la moitié d’entre vous a oublié l’étape d’initialisation ? lança M. Bates avec une pointe d’agacement. Je vous l’ai pourtant dit à plusieurs reprises : un raisonnement par récurrence ne vaut rien s’il ne commence pas par prouver que la propriété à démontrer est satisfaite au rang 0. Pensez aux dominos ! Si le premier domino ne tombe pas, il n’y a aucune chance que le reste des dominos tombe !

Lisa se demanda un bref instant si, en plus de jouer aux échecs, M. Bates jouait également aux dominos... Ce jeu était tellement désuet que, vu le côté rétro de l’enseignant, cela ne l’aurait pas étonnée.

- Lisa, toi qui as pensé à l’initialisation, peux-tu nous dire comment il fallait procéder ?

Cette question qui s’adressait à elle fit brusquement sortir la jeune fille de ses pensées.

- Ah, euh… Eh bien… Il… Il fallait juste rappeler que u(0) était égal à 0, balbutia-t-elle après avoir jeté un rapide coup d’œil à ce qu’elle avait écrit sur sa copie et qui lui avait valu une coche rouge dans la marge.

- Tout simplement ! acquiesça M. Bates, et le sourire bienveillant qu’il adressa à Lisa fit chavirer son cœur pour tout le restant de la journée.

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