Échappatoire

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Allongée, main liée au-dessus de la tête, je laisse Alice jouait de moi. Quelques chatouilles courent le long de ma peau. Je me tords d’agacement, je gémis d’impatience. Elle sillonne de son souffle mes épaules, mes bras, jusqu’à l’intérieur de mes mains. Détache lentement la ceinture qui me retient immobile. Ma langue danse avec la sienne, nos deux corps ne font plus qu’un, seules nos âmes nous appartiennent encore. Tout ce que je ressens je peux le contrôler. Chaque sentiment, chaque sensation peuvent être domptés.

Alice prend possession de mon intimité. Enlace mon clitoris de ses lèvres venant accompagné les va et vient de ses doigts. Plus de noirceur, plus de pensée, juste un instant de sexe. Elle connaît à merveille mon corps. Chaque petit détail qui me fait tressaillir et désire toujours me faire perdre mes limites. Ses pénétrations se font de plus en plus rapides. C’est bestial. Brutal.
Dans un dernier cri, je jouis avant de m’affaler contre sa peau brûlante. Ma tête appuyée sur son torse, je sens sa poitrine se lever sous le rythme de ses respirations rapides. Je crois bien qu’on peut dire que c’est la définition du bonheur.

Ma chérie attrape le plaid qui est tombé durant nos ébats, le remonte doucement sur mes jambes. Puis de ses lèvres humides me dépose un baiser passionné et quitte le divan.
Quelques perles de sueur roulent le long de ses muscles saillants, continue leur chemin le long de sa colonne pour terminer sur son ravisant petit cul. Son corps est sublimé par l’encre ancrée dans sa peau, laissant une trace de ses idées, de son vécu. Laissant une partie d’elle-même libre aux yeux des autres. Ce magnifique paysage que je contemple s’estompe dans la pénombre de notre chambre.
Al’ ne s’attarde jamais après notre étreinte. Elle ne m’a jamais donné d’explications et je ne lui en ai jamais demandé. Peut-être devrais-je ? Je vais y songer.

Du sexe pour oublier. C’était donc ça notre partie de jambes en l’air. Je ne dis pas que je n’ai pas pris mon pied, oh mon Dieu, bien sûr que si. Mais c’était juste du sexe pour oublier.

Dans deux jours cela fera déjà quatre ans. Le temps semble s’être arrêté sur ce jour précis mais continue malgré tout de filer à toute vitesse. C’est donc comme ça ? Nous gardons les images intactes et elles reviennent sans cesse ? Sans demander la permission ? Je ne veux pas de tout ça. Je veux juste arrêter d’y penser. Arrêter de revivre ce jour, encore et encore.

Sans m’en rendre compte mes larmes ont mouillé mes joues. Mais je ne me laisserais pas abattre par quelque chose que je ne veux plus. Alors j’essuie ses foutues larmes et décide d’aller engloutir mon petit déj’ qui m’attend patiemment sur le plan de travail.

La nourriture et le sexe ! C’est ce qu’il me faut !

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