Le drap se soulève, des pieds glacés s’allèguent sur les miens et des mains caressent mon dos. Tant bien que mal, j’émerge lentement de mon sommeil, pour embrasser ma bien-aimée qui a rejoint le lit.
Je lui murmure « pas trop fatiguée mon ange ? » d’une voix éreinté.
« Beaucoup trop fatiguée » me répond-t-elle, exténuée.

Je sais que, malgré la fatigue, elle mettra énormément de temps avant de s’endormir. Contre son gré, ses pensées fusent aussi vite qu’un train. Elle se remémore ses instants douloureux qui ont poignardé sa paisible vie.

Je me glisse lentement hors du lit, espérant ne pas réveiller Pauline. Cela fait environ deux heures qu’elle s’est endormie.
Sur la pointe des pieds, je me dirige au salon, m’empare de la télécommande et choisis une chaîne musicale. Sur un fond de musique commerciale, j’attrape un couteau et la baguette qui est posée sur le plan de travail. Je découpe quelques tranches, beurre deux tartines et les déposes sur un plateau. Celui-ci attendra sur le marbre que Pauline s’éveille.

Le soleil traverse notre baie vitrée et réchauffe le salon où je me suis installée. Nous sommes lundi dix-neuf mars et dans deux jours cela fera quatre ans qu’Anaëlle a quitté ce monde.

Anaëlle était une amie d’enfance de ma compagne. Je ne la connaissais pas vraiment, je l’ai rencontré quelques fois à l’occasion de soirée organisée par ma belle. De ce qu’elle laissait paraître, c’était une personne charmante mais réservée.

Ma douce, qui n’aime pas dévoiler ses sentiments, se réfugie dans la soumission. Malgré la tristesse qui l’envahie les jours précédents et suivants cette fameuse date, je ne peux que me réjouir de son envie sexuelle. C’est égoïste, je le sais, mais j’aime terriblement prendre le contrôle.

Je me remémore la première fois où ma soumise s’est agenouillée devant moi, main liée dans le dos, laissant sa langue explorer mon entre-jambe.

Le grincement d’une porte vient déranger mes pensées. Instinctivement mon regard se dirige vers ce bruit. C’est avec grande surprise que j’aperçois Pauline dans l’encadrement, vêtue de sa délicate nuisette bordeaux qui épouse parfaitement ses formes. De sa poitrine jusqu’à ses chevilles, elle est délicieuse.

Je m’approche, l’embrasse délicatement et laisse ma langue se perdre sur sa peau. Je glisse au creux de son cou, le long de ses côtes, de ses hanches et je m’attarde sur ses cuisses. Caresse de mes lèvres l’intérieur de celles-ci. Le gémissement qu’elle laisse échapper m’encourage à continuer.

J’effleure son clitoris et remonte lentement en suivant les lignes de son corps, finissant mon voyage en un tendre baiser.

Je tourne les talons en laissant mon amante dans tous ses états. Elle haïs lorsque je l’abandonne, seule, avec son envie d’amour déchaîné. Moi, j’adore m’éclipser. Son excitation augmente avec sa frustration.

Assise sur le canapé je l’observe. Elle se mord la lèvre, se dénude et attrape ma ceinture posée sur la porte. Pauline se joint à moi, s’agenouille sur le divan et me tend ses poignets. « Je suis à toi, attache-moi s’il te plaît ! » me conjure-t-elle

Habilement j’effectue quelques tours avec mon ceinturon et lui demande de s’allonger sur le dos, bras tendu. Je lui ordonne de ne pas bouger.

Je quitte ma soumise, me munis d’un glaçon, d’un plumeau et d’un bandeau.
Je la rejoins, lui bande les yeux et commence à jouer de son corps. A l’aide de ma bouche, je laisse fondre lentement ce petit cube de glace sur sa poitrine. Des frissons naissent sur sa peau.
Je poursuis mon voyage, chatouille de mon plumeau ma dominée. Descends du haut de sa poitrine jusqu’à ses genoux. Pauline gémit et se tord d’impatience. Le plumeau l’agace délicieusement et la fait merveilleusement frissonner.