Elle est là, allongée sur les draps de soie, ses courbes sublimées par la lumière tamisée de notre chambre. J’admire chaque petit détail, un grain de beauté au-dessus de son genou droit, ses fines cicatrices sur son bras gauche et quelques griffures qui témoignent de nos ébats. Elle est là, allongée et resplendissante. Ses longs cheveux bruns tombent sur sa délicate poitrine, ses yeux sont clos et sa douce voix me chuchote de la rejoindre. Ce que je fais aussitôt.
Quelques minutes auparavant, elle était menottée aux barreaux du lit, un bandeau sur ses yeux et me laissait frôler habilement ses jolies courbes avec un doux fouet.
Elle a une confiance en soi déstabilisante qui lui permet d’être autant une femme soumise que dominante. Elle sait parfaitement jouer de son regard charmeur et sensuel, de son corps fabuleux et du contrôle qu’elle a sur moi.

Cette femme reste un mystère pour moi, pourtant cela fait trois ans que je partage mon quotidien avec elle. Elle est d’une beauté simple et naturelle et ses imperfections la rendent parfaite. Ce charme physique accueille une femme avec un fort caractère. Il faut être fou pour tomber dingue d’elle, pourtant j’ai eu la folie de m’y laisser tenter.

Son souffle vient effleurer mon cou, ses bras se resserrent un peu plus autour de ma taille et elle me dépose un tendre baiser avant de quitter le lit. Elle s’assoit au bout de celui-ci, attrape son tanga et s’éclipse dans la salle de douche. Sans la rejoindre, je connais exactement chacun de ses gestes. Elle se poste devant le psyché, se regarde quelques instants et se dévêt de sa dentelle. Du bout des doigts elle enclenche l’eau chaude, patiente quelques secondes et se glisse sous ce jet brûlant. A cette pensée je souris, surprise de la connaître aussi bien. Puis j’imagine ses douces fesses contre la paroi de douche, ce qui me donne le courage de me lever du lit et de la rejoindre.

Malgré moi, je pénètre aveuglément dans cette salle embuée, où seul le bruit de l’eau ruisselante retentit. A quelques pas j’aperçois son tanga étendu devant le miroir. Celui-ci me laisse deviner que mes pensées étaient exactes. Du revers de ma main j’enlève la buée qui s’est installée sur la glace et laisse mon reflet apparaître. Mes cheveux en pagaille témoignent de la passion que nous avons partagés quelques instants avant.

L’eau s’arrête, la chaleur ambiante diminue et mon amante sort du sauna qu’elle a créé. Vêtue d’une serviette enroulée soigneusement autour de son corps, elle s’approche de moi et me murmure au creux de l’oreille « tu es belle avec tes cheveux en bordel », puis m'abandonne en quittant la pièce.