Chapitre 12

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— Comment vont-ils ? demanda une voix lointaine.

— Kendra serait arrivé cinq minutes plus tard, ils seraient tous mort.

— Où est Kendra ? Il faut que je la remercie.

— Elle est partie se reposer, l’opération de Oswin à été éprouvante. Heureusement pour elle, la lame n’a pas touchée le coeur. Elle serait morte sur le coup.

— Et Kaleb ? Et la fille ?

— Votre frère est réveillé et n’arrête pas de me harceler pour que je l’autorise à venir voir Oswin. Quant-à l’inconnue, il m’a dit qu’elle s’appelait Isis. Sa blessure par balle lui a fait perdre beaucoup de sang mais elle se remet bien. Elle ne devrait pas tarder à se réveiller.

— Tenez-moi au courant, j’aimerais lui parler au plus vite. Je vais aller voir mon frère, il doit avoir beaucoup de choses à me raconter.

§

Inspirer. Expirer. Plus facile à dire qu’à faire lorsque vous avez été transpercé de par en par, si vous voulez mon avis. Ce furent les premières pensées qui me vinrent à l’esprit lorsque je repris connaissance.

Je me souvenais de tout.

— Ca ne doit pas être beau à voir, pensais-je à voix haute en tâtant mes bandages.

— Je te le confirme, me répondait une voix féminine près de la porte.

— Kendra ! Tu m’as fait peur.

— Tu n’as pas à avoir peur, c’est moi qui ai refermé le trou que tu avais à la poitrine.

— Comment ?

— J’étais étudiante en médecine avant tout ça, me confia-t-elle. Et j’ai été aidé par le docteur DuBois, le médecin attitré de la résistance. Nous avons tout donné pour te sauver la vie, Oswin.

— Pourquoi ?

— C’est notre devoir. Et puis Kaleb et San nous auraient tués si nous n’y étions pas arrivé, plaisanta-t-elle. D’ailleurs, ils ont eux même donné de leur sang pour te sauver.

Je lui souriais gentiment, évitant de croiser son regard étrange. Elle semblait attendre quelque chose, comme si d’un moment à l’autre j’allais me transformer en monstre.

— Comment vont les autres ? demandais-je. Que s’est-il passé après que j’ai perdu connaissance ?

— Isis et Kaleb ont aussi été blessés mais pas autant que toi. Je suis arrivé à temps.

— C’est toi qui as abattu l’ange.

Ce n’était pas une question, elle semblait bien plus forte que moi. Elle était de la même trempe que les jumeaux.

— J’ai parlé à Kaleb, tu n’as rien a te reprocher. L’ange vous a eu par surprise. Et puis ça a été à mon tour de le surprendre, c’est tout.

— Quand pourrais-je voir les autres ? Et me lever ? Et reprendre mes entraînements ?

— Doucement ! Tu as failli mourir, tu sais. Il va te falloir plusieurs semaines de repos.

Il y eut un silence que Kendra brisa rapidement :

— Bon, si tu n’as pas d’autres questions, je vais te laisser te reposer.

Je lui souriais et elle se dirigea vers la porte. Elle était déjà presque hors de porté de voix lorsque je remarquais quelque chose d’étrange :

— Kendra ! Pourquoi ai-je un pansement sur l’oeil ? Je ne me souviens pas d’avoir été blessé à cet endroit.

Elle se retourna et, avec un sourire qui se voulait rassurant, me dit :

— Le docteur DuBois et moi même trouvions que ton oeil gauche était étrangement rouge. Peut-être cela vient du sang qui à coulé de la plaie de ton front. En tout cas, le doctor a préféré le protéger de la lumière en attendant que la rougeur disparaisse.

L’explication me sembla tout d’abord un peu vaseuse mais j’acquiesçais tout de même. La brune s’en alla alors pour de bon, me laissant seule dans mes pensées. Je n’avais qu’une envie, me lever. Mais c’était sans compter le fait que chaque respiration était un supplice. Pour échapper à la douleur, je finissais par m’endormir, plongeant dans un monde rempli d’ange et surtout de sang.

§

Mes mouvements étaient si lents, si faibles. L’air autour de moi semblait presque solide, rendant ma respiration chaotique. Tout était rouge, poisseux tandis que j’avançais péniblement le long de ce qui ressemblait à un tunnel. Autour de moi voltigeaient des formes ovales, tout aussi rouges.

Je réalisais alors que je me trouvais probablement dans un vaisseau sanguin.

Tout à coup, les formes accélèrent leurs mouvements. Quelque chose d’anormal se passait.

Prise de panique, j’essayais de courir, mais mes membres étaient comme enlisé dans des sables mouvants. Je ne pouvais aller plus vite.

La chaleur augmenta et les formes ne devinrent plus que des lignes floues, fuyant quelque chose qui se trouvait dans mon dos. J’étais incapable de tourner la tête.

La douleur m’avertit que la chose était arrivé jusqu’à moi. Elle m’attrapa d’abord le pied le plus en arrière, puis remonta le long de ma jambe avant d’atteindre mes hanches puis mon torse. Comme nageant dans de la lave, je continuais d’avancer malgré tout. Autour, le rouge devenait de plus en plus sombre. La chose glissa autour de mon coup et je hurlais mais aucun son ne semblait pouvoir exister dans cet endroit. Profitant de mon cri muet, la chose se glissa dans ma gorge. La douleur atteint alors son paroxysme.

Je n’étais plus que douleur et tout était maintenant noir autour de moi.

§

— Que lui arrive-t-il ? criait Kaleb pour couvrir mes hurlements.

Marchant à l’aide de béquilles, il s’était pourtant précipité dès le premier cri. Maintenant à mon chevet, il avait envoyé valser mes draps pour voir si ma plaie s'était rouverte. Il n’en était rien.

— Je ne sais pas ! criait aussi San. J’ai envoyé Kendra chercher le docteur DuBois.

— Elle est brûlante, il faut la faire sortir !

— Ne dis pas n’importe quoi ! Elle sort tout juste d’une grosse opération, il faut la bouger le moins possible.

— Elle bouge déjà comme jamais, San !

Lâchant ses béquilles, le brun me souleva et marcha en direction de l’extérieur en essayant de ne pas trop s'appuyer sur sa jambe blessée.

— Soit, mais laisse moi faire, tu vas rouvrir ta plaie, capitula San en me prenant à son tour dans ses bras.

Les deux garçons ouvrirent en grand les portes fenêtres et avancèrent sous le clair de lune. Mes cris s’arrêtèrent immédiatement.

§

Tout à coup, le chaud devient le froid et le noir devint le blanc. Tout était éclatant et apaisant. J’eu presque envie de sourire.

— Oswin ! Oswin ! Tu m’entends ?! criait une voix familière.

§

— Ca y est, elle ouvre les yeux ! s’exclama San.

Au dessus de moi étaient penchés les jumeaux, pourtant quelque chose semblait avoir changé. Etait-ce moi qui hallucinais ? A moins que ce soit seulement les résidus de mon cauchemar. Leurs yeux habituellement d’un bleu gris étranges étaient maintenant rouge sang.

Je réalisais alors que le pansement qui protégeait mon oeil était tombé.

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