Partie 3

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C’est le matin. J’ai encore passé une nuit entière à cauchemarder, imaginant l’accident de Thomas. En me réveillant, je cours à la douche, désireuse de laver cette sueur qui colle mes vêtements à la peau.

Sous le jet d’eau chaude, je réfléchis. Existe-t-il un moyen de découvrir le chauffard qui a tué Thomas sans avoir recours à la police ? Elle détient toutes les informations, et à moins de les voler, je ne vois pas comment je pourrais y avoir accès.

- Coco, tout va bien, là-dedans ? Ça fait une demi-heure que l’eau coule !

- J’arrive !

Plongée dans mes pensées, je n’avais pas remarqué le temps qui passait. Je sors de la douche, et après avoir enfilé un vieux t-shirt appartenant à Thomas, je descends à la cuisine, où Pauline s’affaire à la préparation du petit-déjeuner.

- Bien dormi ?

Un seul regard en sa direction lui suffi pour connaître ma réponse. Je ne dors plus bien depuis un an, et ce n’est pas la nuit de l’anniversaire de sa mort que ça va aller mieux.

- Écoute, je sais que tu refuses de te gaver aux médocs, mais je pense que tu devrais en prendre, rien que pour éviter les cauchemars.

Farfouillant dans son sac, Pauline met bientôt la main sur une boîte remplie de petites pilules blanches. Des somnifères.

- Je refuse, annoncé-je catégoriquement.

- C’est pour ton bien, Coralie.

- Me shooter n’arrangera en rien ma situation. Au moins, en souffrant, je me rappelle que j’existe.

- Tu m’inquiètes vraiment, sœurette.

Je ne prends pas la peine de lui répondre. Ce n’est pas la première fois qu’elle me le dit. Mes amies, du temps qu’elles venaient encore me rende visite, me le répétaient toujours. Ton état nous inquiète. On s’inquiète pour toi. Tu deviens de plus en plus inquiétante, Coralie. Partout, cette inquiétude.

- Laisse-moi tranquille.

Pauline soupire, mais n’insiste pas. Elle attrape son sac pour ranger ses médicaments, mais trop rapide, elle laisse tomber tout le contenu à mes pieds. Instinctivement, je me baisse pour ramasser ses effets personnels, même si elle mdr demande de ne pas m’en occuper.

- Assis-toi, Coco, laisse-moi m’occuper de mon bordel.

Frénétiquement, elle attrape tout ce qui lui tombe sous la main, sans y jeter un œil, pour le balancer au fond de son sac à main. J’ai l’impression que ses mains tremblent, mais je n’en suis pas certaine.

- Pauli, tout va bien ?

- Oui, oui, c’est juste que j’ai mal dormi aussi. Allons plutôt manger.

Ramassant un paquet de mouchoirs, il ne reste plus rien. Elle pousse un soupir, comme de soulagement. Sans me jeter un regard, elle va poser son sac sur le canapé, loin de nous. Je ne m’occupe pas de son étrange réaction, on a tous nos moments bizarres.

Me dirigeant vers le plan de travail, où une assiette remplie de fruits frais m’attend, je marche sur un objet pointu, provoquant une douleur fulgurante dans mon pied. Je pousse un cri, plus de surprise que de souffrance, tandis que je me penche pour ramasser l’objet du délit. Lorsqu’il est assez près de moi pour que je le distingue, je crois m’évanouir. Je viens de marcher sur la croix en or de Thomas.

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