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Nous pénétrons chez eux. Le président, Woody si je me rappelle bien, n'a pas encore prononcé une parole, mais ses yeux font l'aller retour entre nous. Je discerne de la surprise dans son regard, quand il regarde Aria.

- Bonjour.

- Bonjour.

- Toi, dit-il en regardant Aria. Tu vas aller avec Reed, tu vas t'occuper du centre d'accueil et du nettoyage du Club.

Aria souffle, Woody fait signe à un des hommes qui se trouvent près d'une voiture et il accourt vers nous.

- Prospect, tu emmènes Aria à Reed, il l'attend au centre.

- Très bien Pré.

C'est en silence, que nous les regardons partir.

- Et toi, tu va être avec Nate. Et je préfère te prévenir, il l'a encore mauvaise.

Je baisse la tête. J'ai tellement envie de lui crier que ce n'est pas moi, qui ai eu cette idée, mais ça serait trahir ma meilleure amie. Woody commence à marcher vers le garage, où plusieurs voitures sont déjà sur le pont et quelques motos.

L'endroit est immense. Plusieurs bâtiments, des dizaines de Harley garées près d'un des bâtiments. J'entends des rires d'enfants, mais comment ils peuvent élever des enfants ici... un petit parc où se trouve une balançoire et d'autres jeux protéger par un grillage.

- Nate!

Un homme s'approche de nous. Il est grand, carré, a de longs cheveux chataîns, une barbe et des beaux yeux, les bras recouvert de tatouages. J'avale difficilement ma salive.

- Voici Rose.

- Très bien, lâche-t-il froidement

Le président Woody m'abandonne avec cet homme, qui me regarde mauvais. J'ai envie de baisser les yeux, mais je ne le ferai pas.

- Très bien, on va passer beaucoup de temps ensemble, et je te préviens que je ne vais pas être gentil. Tu t'en es pris à ma bécane et tu vas vite le regretter. Je vais te donner une tenue de travail et tu vas passer tout ton temps à nettoyer le garage du sol au plafond, chaque pièce, chaque meuble, chaque vis, chaque clé devra briller après ton passage. Maintenant, suis moi.

Il se tourne, je grimace en avalant ma salive. Je respire enfin.  Je le suis et découvre qu'ils sont plusieurs ici et j'attise leurs regards. Il m'emmène devant une pièce.

- C'est les vestiaires, il y en a que pour les gars, alors dépêche-toi de te changer, si tu ne veux pas qu'un des mecs te voit. Je t'attends dans le bureau.

Il me montre du doigts une pièce à côté. Il me laisse et j'entre dans le vestiaire, je trouve une tenue grise et rouge pliée sur un banc. Je l'attrape et remarque que la combinaison est grande. Je retire ma veste et mon jean pour l'enfiler. Je ne ferme pas complètement le vêtement, mais je mets du temps à plier les manches et le bas. Je ressemble vraiment à rien... un sac à patate aurait été mieux. Je sors et frappe au bureau. J'attends qu'il me dise "entrez" avant d'y aller. Son regard se pose sur moi et je vois bien qu'il a envie de rire, mais qu'il ne fait rien.

- Ça te va bien, ose-t-il me dire.

- Je suis sûre que je vais créer une nouvelle tendance, dis-je ironiquement.

- Suis-moi.

Il se lève, fait le tour du bureau et quitte la pièce. Je le suis en silence et il m'emmène vers une table en acier, où se trouve tout un tas de choses. Puis un chiffon et du produit. Il me jette le chiffon sur la poitrine.

- Au boulot.

Il m'abandonne là, je souffle et me mets à astiquer le matériel. Je meurs de chaud. Je ne sais pas depuis combien de temps, je nettoie, mais j'ai l'impression que le matériel ne diminue pas. Je finis par retirer les manches et les nouer à ma taille. Mon débardeur blanc change vite de couleur avec la crasse.

- Je suis Alec, me dit une voix d'homme.

- Rose.

- Pas trop dur?

- Non, j'ai juste chaud.

- Oui, il a pas choisi le meilleur endroit pour te mettre.

- C'est pas grave.

- Il va t'en faire baver.

- Ça, j'avais compris.

Alec me laisse et je me demande comment ça se passe pour Aria. Je suis sûre qu'elle est mieux lotie que moi. Je nettoie encore et encore. Mon chiffon est noir, le produit me brûle les mains et je me demande comment je vais pouvoir retirer toute cette graisse de ma peau.

- Poussin, c'est l'heure de la pause.

Poussin? Mais d'où il sort ça celui-là.

- Je m'appelle Rose.

- Poussin, c'est plus facile à retenir. Va prendre l'air et boire, on crève de chaud ici, dit-il en souriant.

Je jette le chiffon sur la table et passe devant lui. Je m'assois à l'ombre avec une bouteille d'eau que j'engloutis sans trop de mal. Une dizaine de minutes plus tard, je suis de retour dans ce four et je découvre de nouveaux chiffons et d'autres trucs à nettoyer. Les heures s'enchaînent, et mon tas diminue. Je suis épuisée, j'ai chaud, je déjeune seule dans mon coin. J'entends leurs rires, leurs blagues sexistes et à part Alec, aucun ne m'a adressé la parole... Ma journée se termine à 17h00. J'ose même pas remettre mes vêtements. J'enfile mon jean, mais ne remets pas ma veste. Je sort du vestiaire et me dirige vers Nate, qui ne m'a pas adressé la parole de l'après-midi. Je le vois accroupi près d'une moto. Vu l'état, je pense que c'est sa moto. Je grimace, sa chute lui a fait vraiment du mal.

- Je voulais m'excuser pour ta moto.

- Je veux pas de tes excuses poussin. Je vais en avoir pour mille dollars de réparation. Maintenant, rentre chez toi, prends une douche et dors. Demain, va être une dure journée.

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