Chapitre 18 : Entrainement

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Dans l'arène qui était attribuée aux apprentis dragoniers attendaient le directeur et un homme de grande stature.

— Chers apprentis, je vous présente Harold, l’armurier de sa Majesté. Il est ici aujourd’hui pour prendre vos mesures. Il créera les armures qui vous sauveront sûrement la vie sur le champ de bataille.

A ses côtés, l’homme acquiesça d’un air farouche. Ensuite, avec l’autorisation du directeur, il s’avança vers un premier apprenti et pris ses mesures avec une corde.

En attendant son tour, Sheireen s’agenouilla près du sol et sortit de sa poche une feuille et un crayon. Elle se mit alors à dessiner, d’abord une silhouette féminine, puis elle y ajouta les pièces d’armure, les unes après les autres pour composer son armure. Harold arriva enfin devant elle et elle le laissa prendre ses mesures avant de lui tendre le bout de papier sans un mot.

§

Lorsque l’armurier fut parti, le directeur annonça :

— Vous aurez ces armures juste avant de partir en mission. Je vous rappelle que le but premier de votre entraînement est d’aller sauver la princesse Zalénia. Evidemment, vous vous retrouverez tôt ou tard au front, à ce moment là, vous serez bien content d’avoir des armures aussi résistantes. Mais trêve de bavardages. Je vais assigner à chacun un Drago, un instructeur qui vous poussera jusqu'à vos retranchements. Ils ont pour directive de vous entraîner jusqu'à l'épuisement. On ne devient pas un dragonier sans effort. Si l'entraînement vous semble trop difficile, vous pouvez toujours abandonner et retourner avec les apprentis lambda.

Onze hommes et femmes entrèrent alors dans l’arène d’un pas martial. Ils se placèrent en rang et attendirent les ordres.

Sheireen fut attribuée à un homme ordinaire assez petit et d'âge moyen nommé Baal.

Durant les premiers combats, la jeune fille se rendit rapidement compte que l'homme qui lui faisait face n'avait rien d'ordinaire. Il était rapide et fort, sa technique était sans pareil et, bien sûr, il gagnait tous leurs échanges. Il ne disait jamais rien, à un tel point que lorsqu'en fin de journée il la complimenta sur ses capacités, elle en resta bouche bée et ne réussi à articuler qu'un bref remerciement.

§

Il était tard lorsqu'ils arrivèrent à la cantine, le service était terminé, mais les cuisiniers avaient reçu l'ordre de nourrir les apprentis dragoniers chaque fois qu'ils le demandaient.

Personne ne parlait autour du repas bien mérité, seul le bruit des couverts brisait le silence. Ils étaient tous exténués. Le directeur les avait prévenus, pourtant. Ils allaient devoir devenir fort autant physiquement que psychologiquement.

Lorsque ce fut enfin le moment d'aller dormir, les apprentis se traînèrent jusqu'au dortoir et s'écroulèrent dans leur lit pour s'endormir aussitôt.

§

Le lendemain, le réveil fut difficile. Tous les muscles travaillés la veille criaient de douleur alors que le soleil n'était pas encore levé.

Une fois dans l'arène à l'aube, les apprentis mal réveillés commencèrent déjà à combattre.

Les jours s'enchaînèrent ainsi, alternant repos de quelques heures avec entraînement le reste du temps.

Un matin, une jeune fille s'écroula de fatigue, elle fut amenée à l'infirmerie, et ne revint jamais s'entraîner avec eux.

Un soir, Eglantine vint voir Sheireen, les larmes au yeux.

— Je n'y arrive plus... Je suis épuisée... Je crois que je vais abandonner.

— Ah non ! Ça, tu ne peux pas.

— Pourquoi ?

— Où est passé la jeune fille qui m'a presque obligée à l'entraîner ? Je ne t'ai pas aidé pour que tu abandonnes aussi facilement !

Elle renifla en fixant le sol. C'était vrai qu'elle semblait épuisée, mais Sheireen refusait de la laisser tomber.

— Si tu abandonnes maintenant, tu vas le regretter toute ta vie. Tu veux vraiment être une simple spadassin ?

La brune releva vivement la tête, une lueur de détermination dans son regard fatigué.

— Non !

§

Le dernier jour de cette entraînement intensif finit par arriver, ils étaient tous fatigués, mais s'étaient beaucoup améliorés.

Sheireen finit même par tenir tête à Baal. Ce combat fut magnifique et d'une durée rare. Les deux combattants semblaient être dotés de la même force, de la même rapidité. Ce fut au final l’expérience qui les départagea. Baal, ayant bien plus l’habitude des combat, finit par désarmer la jeune elfe avec une feinte complexe.

Le combattant la félicita d'un sourire, ce qui était le summum du contentement chez lui.

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