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 May Leen était une jeune femme fraîche lorsque l'Amour avait frappé à sa porte. Immature à cette époque, elle ne savait que faire de son cœur. Quand cet homme, Cheng Tawari, avait passé sa main dans ses longs cheveux noirs, elle avait ressenti quelque chose de nouveau, un grand frisson accompagné d'un sentiment d'appartenance. Son corps tout entier lui appartenait, à lui, et à personne d'autre, pendant un instant.

 S'adonner à l'amour de cet homme à en perdre la raison, ou bien attendre l'âme-sœur qui arriverait dans dix, trente, cent ans ? Telle était la question qu'elle avait retourné sans cesse dans sa tête tant et si bien qu'elle avait fini par le rappeler. Car il fallait le dire, elle et lui n'avaient strictement rien en commun.

 May Leen était plutôt du genre à vivre au gré de ses cinq sens. Elle détestait rester enfermée une journée entière. Elle avait besoin de toucher, de sentir le monde qui l'entourait, allant de la simple écorce du cerisier qui embellissait la rue au doux parfum des champs qui longeait la ville.

 Cheng Tawari était plutôt du genre à vivre au rythme régulier du métronome. Il avait toujours cette manie de baisser les yeux à son poignet où brillaient ces aiguilles dorées, toutes les deux minutes environ, tandis qu'il buvait un simple café, délicat, savoureux. Ce jour-là, May se souvient que son âme fuyait son regard à chaque fois qu'elle tentait de s'y noyer. À quoi pouvait-il bien penser, dans un moment qui pour la jeune femme était censé être infiniment plus romantique ? Quel premier rendez-vous !

 Mais malgré tout ça, May avait pour Cheng Tawari une forme d'attachement. Ça n'était pas de la faute de son visage un peu plissé, un peu ridé, ni de son look trop sérieux à son goût, non. Ses amies de lycée entretenaient déjà toutes une relation sérieuse avec les hommes et elle, telle un oiseau en proie à la liberté, avait préféré se laisser porter par le vent. Mais elle se rendait peu à peu compte qu'elle était mal vue par sa société. Une femme se devait de se marier jeune, point à la ligne.

 May Leen était devenue rédactrice d'un petit journal local qui faisait plutôt bon marché ; mais sa passion, ce qui lui donnait le courage de continuer dans cette voie, c'était la peinture. Elle était tombée amoureuse de cet art dès son plus jeune âge. Elle y exprimait ses regrets, ses désirs, ses émotions au travers de toiles magnifiques et scrupuleusement peintes par ses doigts de fée. Ainsi, elle n'avait jamais ressenti le besoin d'avoir auprès d'elle un homme pour combler sa vie. Pas qu'elle s'en souvînt.

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