Cyka Blyat

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Si les hasards de la vie vous ont rapproché des idées véhiculées par le Bouddhisme, le Tao, ou encore le Zen et que vous n’avez pas tout balayé d’un « Barrez vous avec vos délires de Hippies ! » ,alors peut-être vous ne cessez maintenant de comparer l’image que vous vous faites de ces enseignements et votre quotidien.

Il existe une dissonance importante qui vous pousse à juger vos actions et vos pensées bien plus que lorsque que vous n’en connaissiez rien. En effet avant vous souhaitiez être riche et célèbre. Maintenant vous souhaitez être riche, célèbre, humble, ouvert, et zen. Vous souhaitez aimer tout le monde et ne juger personne.

Mais alors ces enseignements vous ont il tendu un piège ? Car maintenant vous n’êtes plus libre de rien. Vous vous énervez contre un ami, vous vous décevez. Vous trouvez une personne laide dans le bus, vous vous décevez. Vous êtes fier d’avoir mieux réussi qu’un autre, vous vous décevez. Bref, vous n’avez plus un instant de répit.

Et bien oui en un sens on vous a tendu un piège. Sauf que ce piège ne vous vise pas il vise précisément ce que vous n’êtes pas mais avez peur de perdre.

Ou voulais-je en venir ? Ah oui Counter Strike. Lors du premier confinement j’ai été invité par des amis à jouer au jeu vidéo auquel je jouait à l’adolescence.

Counter Strike est un jeu ou une équipe de cinq personnes affronte une autre équipe en lui affligent des tirs d’armes de guerre, préférablement dans la tête sous couvert d’un scenario de déjouement d’attaque terroriste.

Vous le comprenez, ce n’est pas un jeu de calme ou de relaxation. Mais quel est donc le rapport entre ce jeux violent et la recherche de l’apaisement si ce n’est pour le rapprochement amusant de deux idées opposées ? Et bien au début je m’en voulait de rejouer à ce jeu. J’y jouait pour combler l’ennui que me provoque la peur du vide de mon existence et je trouvais que ça n’avait rien à faire sur mon chemin spirituel

Pourtant on me l’avait dit. Tout est très bien tel qu’il est, il n’est nécessaire de changer quoi que ce soit. Ainsi je continuais à jouer avec un semblant de prétexte.

Mais cela n’était pas suffisant car il n’y avait pas que la culpabilité de jouer à un jeu violent qui me dérangeait mais aussi l’état dans lequel je me trouvais après nombre des parties joués. Une fois l’ordinateur éteint je me sentait tendu, énervé, dégoutté de ne pas avoir été a la hauteur des mes ambitions exacerbée.

Parfois je pratique la méditation. Je dis méditation pour faire simple mais en fait cela se produit a différents instants et endroits qui rentrent moins dans la définition commune du mot.

En sortie des certaines séance je me sent apaisé, reposé et j’ai l’impression que j’avance dans la bonne direction.

Donc quand suite à ça je me retrouve à viser les têtes de mes ennemis afin de célébrer ma puissance dans un geyser de sang j’ai l’impression que toutes les expériences relaxante que j’ai vécu avant sont vaine. Il y a clairement une des deux situations qui est bien et l’autre qui l’est moins, non ?

Pourtant si l’on creuse un peu il existe peut être un sens au fait que je continue à rechercher ces moments de tension. C’est comme si la méditation c’était l’accès à la connaissance spirituelle et Counter Strike un test de bonne compréhension, le contrôle de fin de semestre.

J’étais dans mon lit, je sentait mon corps disparaître, le flot de mes pensées perdre de l’importance et ralentir. Tout est bien tel quel. Trente minutes plus tard je suis devant mon écran et je braille contre mes ennemis, mes coéquipiers et moi même car tous m’ont déçu. Mon corps est crispé je me sent tremblant de rage et de peur

“Non mais putain, pourquoi tu es parti par là ? C’est de ta faute si je suis mort !” Suivi d’une pensée que je ne suis moi même pas à la hauteur et que je ne devrait pas vraiment me permettre de donner des conseils vu mon niveau.

On dit que l’on attire vers soi les êtres qui résonnent avec nous .Et bien Counter Strike est un jeu ou les vibrations sont très basses attirant des personnes qui ont besoin d’exprimer leur haine. Ce n’est pas l’unique thème car on y vit des situations très amusante aussi mais c’est une émotion récurrente. Aussi l’on s’entretient dans cette colère mutuellement, aidant l’autre a exprimer la sienne avec des tendres insultes et des joyeuse critiques.

Pour gagner une partie la cohésion d’équipe est primordiale. Elle ne compense intégralement la technique mais elle est indispensable à la victoire. Hors la communauté met plus en avant la performance individuelle que la performance d’équipe. On entendra souvent dire: “Hey mec tu fait pas de kill reveille toi !”Plutôt que “Merci pour tes info, ca m’a permis de faire tous ces kill en plus”

Je ne dis pas que la mise en avant de l’esprit d’equipe est absent mais il est plus attendu qu’apprécié.

On donne une arme a son équipier non seulement pour l’aider mais aussi car il est mal vu de ne pas le faire.

D’ailleurs le jeu met en avant l’esprit individuel. Il vous fera progresser d’autant plus vite que vous êtes le meilleur de votre équipe. Aussi l’on vous signale à la fin de la manche le nom de celui qui a été le meilleur ou encore on met en avant le fait que vous ayez réussi à tuer toute l’équipe adverse à vous seul.

On se retrouve donc dans des situations farfelues où l’on se met en danger pour espérer faire plus de kills ou bien parfois même on met en danger un coéquipier.

Cela vous rappel quelque chose ? Oui en un sens on vit dans un monde similaire ou chacun lutte pour obtenir des choses qui serait plus simple à obtenir en équipe.

Alors pourquoi je me retrouve au milieu de tout ça ? Est-ce que j’ai quoi que ce soit en tirer ou dois-je me tirer de là pour ne pas être contaminé par la toxicité ambiante ?

Au bout d’un moment j’ai cessé de voir ce passe temps comme un simple passe temps et j’ai considéré qu’il pouvait être une bonne façon de me confronter aux situations que j’ai cru comprendre lors de mes élans de clairvoyance.

Ainsi lorsque je me retrouve par exemple à me faire critiquer par un coéquipier ou quand je suis outré par la mauvaise décision d’un autre coéquipier, et une fois passé l’inconfort de la tension musculaire, je contemple la situation et laisse les émotions me submerger. A force d’exposition à ces émotions primaires que sont la rage, le sentiment d’injustice ou la fierté, on semble de moins en moins sensible a leurs effets. On ressent donc moins l’envie irrépressible d’exprimer une émotion si elle n’est pas réprimée.

Au final quel meilleur terrain de jeu qu’un jeu en ligne pour exprimer votre part sombre sans vous fâcher avec le monde physique ?

Dans ce contexte d’apaisement, apparaissent naturellement les idées libératoires.

-Je suis énervé de perdre cette partie c’est vrai. Le jeu est ainsi fait que vous affrontez des équipes de niveau relativement proche du votre. Il est donc normal de perdre environs une fois sur deux. Toute attente éloigné de cette statistique est irréaliste et n’a d’autre utilité que le masochisme

-Je souhaiterai voir mon rang augmenter car je m’estime meilleur, mais cela impliquerais que je soit confronté à des joueurs plus difficile à battre et je vivrais alors plus de défaites.

-A moins d’être le numéro un mondial je trouverai toujours plus fort que moi. Et j’aime aussi faire du vélo donc je ne peut dédier l’intégralité ma vie à cet objectif.

-Mes coéquipier se moquent de mes performances individuelles, ils sont aveuglé par les leurs tout autant que moi par les miennes. Il leur serait sûrement plus agréable de me voir leur offrir mon aide plutôt que ma concurrence.

-Je pense que mes coéquipiers devraient jouer selon mes conseils et qu’il se trompent souvent. Mais lorsque je me tait, je les vois développer des stratégies auxquelles je n’aurai jamais pensé et qui n’aurait peut être pas émergé si j’avais commencé par les perturber avec un reproche.

Permettez moi de développer un peu plus ce point. Une manche se termine très souvent par une phase qu’on appelle le « clutch ». Il ne reste qu’un membre vivant dans votre équipe et il doit vaincre face au restant de l’effectif en face si vous souhaiter espérer la victoire. A ce moment toute l’équipe regarde le dernier joueur à l’œuvre et ne manque pas de conseil à lui offrir. Notre homme déjà stressé par la situation, victime d’un effet tunnel important pour se focaliser sur la tâche à accomplir se voit en plus submergé d’informations complémentaires qu’il va devoir digérer pour agir au mieux et ne pas décevoir son équipe. Autre désavantage des ses interventions, elles masquent les informations sonores qui auraient par exemple pus permettre à notre héro d’entendre qu’un ennemi allait surgir derrière lui.

Ainsi on ne manque pas de voir fréquemment un membre de l’équipe donner une idée d’action au joueur restant juste une seconde avant qu’il se fasse éliminer. Il est évident à ce moment et pourtant largement ignoré, que l’information de dernière minute aura distrait le dernier survivant le privant de voir arriver son heure.

Nul ne dit qu’il aurait pus se passer autre chose, mais le sentiment de mauvais timing est présent. Cette phase de clutch est très intéressante car elle est source de grand stress. Les personnes que vous cherchez à impressionner ont le yeux rivés sur le moindre de vos mouvement. Dans ce contexte de chaleur postérieure et de souris glissante lorsque les planètes sont aligné. Notre héro arrive parfois dans une performance aussi fluide que brave à éliminer, seul, toute l’équipe adverse qui se voyait pourtant déjà célébrer la victoire.

Mais comment notre sujet a-t’il réussi une telle remonté que lui même n’arrive pas trop à expliquer ?

Et bien nous ne saurons le dire mais ce qui m’est certain ce que ça n’arrive jamais lorsque l’équipe s’acharne à lui donner des conseils et des critiques. Cela se produit quand la confiance est laissée au joueur et qu’on est simplement là a regarder pour apprécier le spectacle.

Alors vous dites vous peut-être que que je suis bien gentil mais qu’il est évident que j’ en veut à mes coéquipiers de ne pas me laisser m’exprimer et que je cherche à justifier de mes échecs. Vous avez raison c’est le cas. Le simple fait de le constater ne l’empêche pas.

Je me permettrais néanmoins l’analogie suivante: Vous êtes peut-être le héro, dernier survivant de l’équipe mais vous êtes également l’équipe qui le regarde avec attente. Vous avez un jugement sur le moindre geste, la moindre pensée.

Laissez vous du lest, faites vous confiance, jouez à Counter Strike et voyez ce qui en ressort.

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